Nourrir une famille de quatre durant une semaine avec 129,50$
Molly Beland | TVA Nouvelles
Le coût des aliments a explosé partout au Québec et la hausse devrait se poursuivre. Faire une épicerie devient un défi pour les familles qui bénéficient de l'aide sociale. TVA Nouvelles a pu réaliser l’expérience avec le budget dont ils disposent, c’est-à-dire 129,50 $ pour une semaine pour quatre personnes.
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Le IGA de la famille Paquette du boulevard des Chenaux à Trois-Rivières nous a ouvert les portes pour faire nos achats. Avoir un budget de 129,50 dollars par semaine, c’est la réalité de plusieurs familles qui bénéficient de l’aide sociale.
«Ça, c’est le prix qu’on a calculé en enlevant un loyer quatre et demi et l’électricité. On a aussi enlevé les produits d’hygiène», a souligné la superviseure et responsable logistique chez COMSEP, Joanie Lahaie.
Le prix peut cependant varier s’il y a un imprévu. Si un des enfants doit avoir de nouvelles bottes d’hiver, le montant sera encore plus maigre.
Que l’expérience débute
Pour y arriver, impossible de passer à côté des circulaires et d’une bonne liste d’épicerie bien établie. Il aura fallu 1 h 45 pour préparer la nôtre. Difficile d’ailleurs d’y inclure des produits frais comme des fruits ou des produits laitiers sans dépasser le budget.
Pâté chinois, macaronis à la viande, omelette... 14 repas plus tard, direction l’épicerie.
Sur place, plusieurs calculs mentaux, retrait de produits, remplacement d’autres... Le stress augmente en vue du passage à la caisse.
Premier montant : 121,21 $. Le calcul serré a permis d’ajouter quelques fruits et du lait. Des produits frais souvent délaissés par manque de budget.
Montant final : 128,95 $. Après presque 3 h de travail, le défi est réussi !
L’épicerie, une source d’anxiété
«Le 22 décembre on a une fête de Noël pour les familles donc, à ce moment-là, on va pouvoir faire tirer le magnifique panier. On va pouvoir gâter une famille pour des repas pour une semaine !», explique Mme Lahaie.
Après avoir vécu cette expérience, on comprend mieux l’angoisse qui ronge les familles qui espèrent être capables de joindre les deux bouts à la fin du mois.
Pour ceux et celles qui ont de la difficulté à lire, à comprendre la langue française ou qui n’ont pas de voiture, le défi est encore plus grand.
Si la pression est aussi forte en ce moment pour les familles, elle le sera encore plus lorsque le panier d’épicerie sera plus cher.