Voici ce qu'on a pensé de la solide adaptation théâtrale du roman «La trajectoire des confettis», présentement à l’affiche au Trident


Yves Leclerc, Agence QMI
Les acteurs sont solides, la scénographie est visuellement intéressante et la mise en scène est réussie. Avec un spectacle qui dure trois heures vingt, incluant un entracte, l’adaptation théâtrale de La trajectoire des confettis est un énorme contrat.
À l’affiche au Trident jusqu’au 17 mai, cette dernière production de la saison est une grande fresque familiale qui se déroule sur plus de 100 ans. Le roman choral de Marie-Ève Thuot, qui dépasse les 600 pages, s’intéresse aux relations amoureuses et à la sexualité, un peu particulière, des membres d’un clan familial complexe et tissé serré.
L’histoire principale tourne autour de Xavier, un barman qui a fait vœu de chasteté et qui s’intéresse à une flamboyante cliente qui se dévoile sous plusieurs identités. Le jeune homme a orchestré, avec l’aide de ses parents, un mensonge afin de cacher un secret qui l’afflige.

Autour de lui, il y a Charlie, qui vit une sexualité débridée, Zack, son amoureux qui a la permission d’être infidèle, Louis, qui change de «blonde» tous les six mois, et Justin et Vanessa, qui en ont plein les bras avec leur fille Rosalie, hors norme et contestataire à 200%. On retrouve aussi William, un pasteur qui, en 1899, récite des passages salaces de la Bible à ses fidèles.
Les 13 acteurs évoluent à la fois sur et autour d’un plateau de bois qui pivote au fil des segments. Les comédiens le font tourner afin de modifier les lieux et pour marquer le passage du temps.
Les situations, différentes selon les personnages, sont nombreuses et parfois abracadabrantes. Ça tire dans toutes les directions.
Une excellente distribution
Les acteurs de cette imposante distribution se démarquent avec des rôles complexes: Marc-Antoine Marceau dans le rôle du barman Xavier, Sarah Villeneuve-Desjardins qui interprète la débridée Charlie, Noémie F. Savoie qui se glisse dans la peau d’une même jeune femme aux nombreuses personnalités, et Margo Ganassa qui joue Rosalie, une jeune révoltée. On retrouve, tout au long de la pièce, des scènes d’intimité et un peu de nudité.

La mise en scène de Danielle Le Saux-Farmer est efficace et se déploie de belle façon.
Un spectacle qui dépasse les trois heures doit, pour être efficace, être prenant et surtout captivant. Un élément qui fait défaut dans cette adaptation. Il y a énormément de matière, ce qui peut convenir à un roman, mais un peu moins à une représentation théâtrale.
Les spectateurs familiers avec le livre de Marie-Ève Thuot sont certainement mieux positionnés pour apprécier l’adaptation de Sophie Vaillancourt-Léonard. Ils connaissent déjà les personnages et ils ont le plaisir de les voir vivre sur scène.
Pour celui qui ne connaît pas l’œuvre à fond, l’expérience est différente. Cette grande fresque gagnerait énormément à être resserrée. Ce qui n’a pas empêché les spectateurs de se lever et de donner une ovation lors de la représentation du 26 avril dernier.