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Transmission de la COVID-19: non, on n’a pas essayé de vous cacher la vérité sur l’efficacité des vaccins

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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2022-10-18T22:15:00Z
2022-10-18T22:22:07Z
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Une vidéo dans laquelle une représentante de Pfizer «admet» que l’efficacité du vaccin contre la COVID-19 pour stopper la transmission n’avait pas été testée avant sa commercialisation enflamme les réseaux sociaux depuis une semaine. Les opposants aux mesures sanitaires accusent les pharmaceutiques d’avoir menti et les gouvernements d’avoir imposé des restrictions à la population sans preuve scientifique.  

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Depuis le 11 octobre dernier, le tweet du député néerlandais Rob Roos a lancé une nouvelle polémique sur la vaccination et les mesures sanitaires.

«ALERTE: lors d’une audience sur la COVID, une directrice de Pfizer a admis que le vaccin n’a jamais été testé pour prévenir la transmission. "Faites-vous vacciner pour protéger les autres" a toujours été un mensonge. La seule raison pour laquelle des passeports vaccinaux ont été imposés: pour forcer les gens à se faire vacciner. La planète doit le savoir. Partagez cette vidéo!» 

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La publication est accompagnée d’une vidéo montrant le député questionnant une représentante de Pfizer, Janine Small. 

«[...] Est-ce que l’efficacité du vaccin contre la COVID de Pfizer pour réduire la transmission a été testée avant sa mise en marché ?» demande M. Roos, ce à quoi la représentante de Pfizer répond non. 

«Vous saviez, nous devions vraiment aller à la vitesse de la science pour vraiment comprendre ce qui se passait dans le marché», justifie-t-elle. 

Capture d'écran, Twitter
Capture d'écran, Twitter

La publication du député a été vue plus de 13 millions de fois à l’heure actuelle. Elle a aussi été relayée plus de 150 000 fois, surtout par ceux qui y voient la preuve que les campagnes de vaccination contre la COVID-19 étaient basées sur un mensonge, tout comme les mesures sanitaires. 

Ici, le Parti conservateur du Québec a relayé l’information sur sa page Twitter officielle. 

Tout comme le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier. 

«LES CAMPAGNES DE VACCINATION ÉTAIENT FONDÉES SUR UN MENSONGE», a-t-il indiqué.

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Premier objectif: sauver des vies

L’expert en immunologie et en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Alain Lamarre souligne qu’il n’y a pourtant «rien de surprenant, rien de nouveau, ni rien de caché» dans la déclaration de Janine Small. Dans un contexte de crise sanitaire mondiale, Pfizer et Moderna indiquaient clairement qu'elles ne testaient pas la transmission lors des premières études cliniques effectuées. 

AFP
AFP

«Il y avait beaucoup de gens malades aux soins intensifs, des gens mouraient. Donc, la priorité, c’était de bloquer la maladie. D’ailleurs, dans leurs communications, les agences réglementaires, comme la FDA aux États-Unis, écrivaient noir sur blanc que la priorité numéro un lors du développement des vaccins, ce n’était pas de freiner la transmission, mais de combattre la maladie et ses formes graves», poursuit-il. 

Le virologue souligne aussi que les premiers vaccins, conçus pour s’attaquer à la souche initiale du virus, avaient des taux d’efficacité «jusqu’à 95%» pour bloquer la maladie et contrer les symptômes sévères.

Tester la transmission aurait pris du temps et aurait repoussé la mise en marché du vaccin, ce qui était impensable à l’époque, ajoute-t-il. 

«Il y avait un sentiment d’urgence que les gens semblent oublier aujourd’hui. Étudier et bloquer la transmission, ça aurait pris des mois, voire des années de plus. Il aurait fallu tester tout le monde, parce que des gens auraient pu être infectés sans le savoir, sans avoir de symptômes, et transmettre le virus à d’autres gens. Mais pendant ce temps, des gens mouraient», martèle Alain Lamarre. 

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Dans ce contexte, le message du gouvernement, qui consistait à dire que les vaccins servaient à protéger les autres, tenait la route, dit-il. 

Pas de complot en vue

Insinuer que le passeport vaccinal a été adopté sans justifications médicales est tout aussi faux, selon le scientifique. En septembre 2021, lorsque le passeport vaccinal a été instauré au Québec, des études menées ailleurs dans le monde tendaient à démontrer l’efficacité des vaccins pour ralentir la transmission, souligne Alain Lamarre.

«Le vaccin a été approuvé à la fin de l’année 2020 dans plusieurs pays. Quelques mois plus tard, il y avait déjà des données qui démontraient clairement une baisse importante des infections et de la transmission asymptomatiques. On parlait de plus de 80-90%», affirme-t-il. 

Malheureusement, le virus a beaucoup évolué, et les variants Delta et Omicron ont changé la donne, notamment en ce qui concerne l’efficacité des vaccins et notre immunité. 

Une chose toutefois n’a pas changé: la vaccination demeure notre meilleur outil pour combattre les formes graves de la maladie, estime Alain Lamarre. 

«Après cinq à six mois, ça protège encore assez bien de la maladie. Pour ce qui est de la transmission, c’est vrai que c’est moins efficace qu’au début, mais c’est loin d’être zéro. Si on est à jour dans sa vaccination, on parle de près de 50% de protection contre les infections asymptomatiques», conclut-il. 

- Avec les informations de l'AFP

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