La coupe Stanley abîmée en un temps record

Le Québécois Nicolas Aubé-Kubel a remporté la première coupe Stanley de sa carrière, dimanche, et, du même coup, il a réalisé un autre fait d’armes un peu moins glorieux en devenant le joueur ayant le plus rapidement endommagé le Saint-Graal du hockey.

Le Sorelois de l’Avalanche apportait le trophée pour la traditionnelle photo d’équipe sur la patinoire quand il a glissé, cognant dans sa chute le bas de la coupe sur la glace du Amalie Arena de Tampa.

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Les dégâts sont légers – une blessure mineure au bas du corps, en termes de hockey –, mais les images ci-contre permettent de voir que le dessous du trophée, qui pèse 34,5 lb, n’est plus aussi arrondi qu’à l’habitude.

«Je pense que c’est un record ! a lancé le gardien de la coupe, Phil Pritchard, dans une vidéo diffusée sur Twitter pendant les festivités. Il n’y avait que cinq minutes d’écoulées aux présentations et ceci survient. C’est la première fois que ça arrive sur la glace. Il y a déjà une bosse dans le bas.» 

Moins pire que le Lightning

Si l’on se fie à son sourire en coin, le gardien de la coupe, l’homme à la tignasse blonde et aux gants blancs qui apporte le précieux trophée sur la patinoire depuis des années, ne semblait pas trop fâché de la tournure des événements.

Après tout, M. Pritchard a connu bien pire l’an dernier. Lors du très, très, très festif défilé du Lightning sur la rivière Hillsborough, l’attaquant Pat Maroon a laissé échapper la coupe, dont le bol supérieur a été enfoncé.

Maroon s’était plus tard défendu d’avoir manqué de respect envers l’emblème de la suprématie au hockey, précisant que le trophée était mouillé et qu’il lui avait glissé des mains lorsqu’il avait voulu le soulever.

Comble de l’ironie, la coupe Stanley avait été envoyée à Montréal pour réparations, à peine quelques semaines après que les partisans du Canadien eurent vu le trophée leur échapper aux mains du Lightning.

De retour à Montréal?

Lundi, il n’était pas encore clair si l’objet tant convoité devra à nouveau être acheminé à Montréal, dans cet atelier de réparations qui semble vouloir être gardé secret par la Ligue.

Mais M. Pritchard a affirmé qu’il discuterait avec l’organisation du Colorado «bientôt».

«Nous verrons comment elle sera réparée, a-t-il expliqué. Mais il y aura bel et bien une tournée de la coupe cet été.»

La coupe Stanley a connu son lot de petits et de gros bobos au cours de son histoire centenaire.

Elle a été lancée dans le feu par les Maple Leafs de Toronto en 1962, puis dans une piscine chez Mario Lemieux, en 1991, lors de la première conquête des Penguins de Pittsburgh.

D’ailleurs, le trophée ne flotte pas. Guy Carbonneau l’a aussi appris à ses dépens deux ans plus tard, lorsqu’il célébrait ce qui allait être la dernière coupe du Canadien avant très longtemps.

Avec une clé à molette

Elle a également été réparée par les moyens du bord – une clé à molette et une guenille – par le futur maire de Hearst, en Ontario, il y a 20 ans, racontait récemment Radio-Canada.

Le trophée (plutôt fragile, de toute évidence) avait été bossé après avoir été échappé par Claude Larose sur la glace du centre récréatif qui allait porter son nom.

Alors conseiller municipal, mais aussi débosseleur de métier, Roger Sigouin s’est proposé pour remettre à neuf l’icône du hockey. Ce qu’il aurait réussi dans le plus grand secret, puisque l’histoire n’a été révélée que récemment.