Vélo: pédaler sans douleur


Amélie Deschênes
La plupart des blessures qui surviennent lors de la pratique du vélo sont causées par un mauvais positionnement, une progression trop rapide et/ou un problème physique déjà existant. Que vous soyez en mode prévention ou en mode solution, les conseils qui suivent vous aideront à rouler sans douleur.
Samuel Blanchette, physiothérapeute et expert en positionnement physique à la Clinique Vélo Physio propulsée par Kinatex, partage d’abord trois conseils généraux destinés aux personnes qui souhaitent s’investir plus sérieusement dans la pratique du vélo.
Selon lui, il est important d’entreprendre un programme de musculation en vue d’une nouvelle saison, de se positionner correctement sur son vélo en demandant l’aide d’un physiothérapeute ou d’un professionnel en boutique, puis de tenir compte de ses antécédents médicaux qui viendront influencer sa préparation et sa progression physiques. Les cyclistes réduiront ainsi les risques de blessures.
Du pied au genou
Parmi les douleurs les plus fréquentes figurent celles liées aux pieds, souvent causées par des souliers trop serrés ou trop petits, qui « provoquent des engourdissements en raison de la compression des structures nerveuses du pied », explique M. Blanchette. Les cyclistes qui optent pour des pédales à clips peuvent aussi ressentir de la douleur lorsque la cale se situe trop à l’avant du soulier. « On pédale alors sur le bout des pieds, ce qui crée une pression sur les métatarses », dit-il.
Placer une semelle de confort à l’intérieur du soulier, s’assurer d’avoir une cale bien positionnée et porter des chaussures de taille appropriée préviennent donc les problèmes de pieds. M. Blanchette précise que « si le soulier est limite avant de pédaler, c’est certain qu’il sera trop petit, car le pied va enfler à l’effort ».
Un pied mal placé et calé pourrait aussi engendrer de la douleur au genou, car celui-ci « aura tendance à compenser », affirme le physiothérapeute. Cette douleur sera aussi avivée par une selle trop basse ou trop haute, entraînant une flexion ou une extension qui ne sont pas naturelles.
Les problèmes de santé connus aux genoux ainsi qu’une faiblesse musculaire à la hanche et à la cuisse pourraient aussi entraîner de la souffrance à cette importante articulation. La préparation hivernale, les conseils d’un professionnel de la santé pour renforcer son corps et une selle à la bonne hauteur, contribueront à réduire les risques de douleurs aux genoux.
Et puisque l’on parle de la selle, il est important que celle-ci soit suffisamment large pour la physionomie du cycliste, afin d’amenuiser l’irritation qu’elle cause souvent. La crème à chamois combinée à un cuissard avec chamois intégré et à une bonne selle font aussi partie de la clé.
Des mains jusqu’au cou
Le mal de cou d’un cycliste est en partie attribuable à un mauvais positionnement. Un guidon trop bas par rapport à la selle ou un siège trop incliné vers l’avant, par exemple. « En glissant, on a tendance à se retenir, ce qui crée beaucoup de tensions musculaires aux épaules et au cou », explique M. Blanchette qui privilégie une selle « presque parallèle au sol ».
Ce sont ces mêmes causes qui engendrent souvent des engourdissements aux mains, en plus des vibrations. Porter des gants dont les coussins protégeront les principaux nerfs de la main peut donc contribuer à minimiser ces douleurs et inconforts jusqu’au bout des doigts, en plus d’offrir une meilleure adhérence au guidon.