Nick Suzuki passe de la parole aux actes
Jean-François Chaumont
Nick Suzuki avait parlé avec son cœur après la défaite de 4 à 2 contre les Ducks à Anaheim. Dans une petite salle du Honda Center, Suzuki avait murmuré qu’il venait de jouer l’un de ses pires matchs dans la Ligue nationale de hockey (LNH) et qu’il devait se relever.
C’est une chose de parler. C’est une autre façon d’agir. Suzuki a joué comme le meneur qu’on décrit, comme le centre qui a paraphé une prolongation de 63 millions $ pour sept ans et comme celui qui doit déjà transporter une partie de l’attaque sur ses jeunes épaules.
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Suzuki a marqué un but en plus d’obtenir deux passes dans un gain de 3 à 0 contre les Red Wings de Detroit, mardi, au Centre Bell.
«"Suzi" a le potentiel pour devenir le meneur de cette équipe pour les sept ou huit prochaines saisons avec son entente, a dit le gardien Jake Allen. Il a tout un futur devant lui. C’est facile d’être sévère envers soi. Il n’était pas heureux de son jeu et de celui de son équipe. Mais il a trouvé des façons pour rebondir. C’est pour ça qu’il est notre premier centre. Il a joué un match formidable. Il sait qu’il peut jouer de cette façon et nous le savons aussi.»
Les trois points de Suzuki feront le bonheur de nombreux poolers. Mais il y a d’autres jeux qu’on doit retenir. Des petits détails qui font plaisir aux hommes de hockey avec les cravates derrière le banc de l’équipe.
Dans les dernières minutes du match, Jeff Blashill avait retiré Alex Nedeljkovic pour un sixième joueur. Même si les Wings n’avaient pas beaucoup de punch offensif, ils tentaient d’y aller d’une dernière poussée pour revenir dans cette rencontre. Qui a rapidement freiné l’espoir des visiteurs? Oui, c’est le numéro 14.
Suzuki a bloqué un tir de Filip Zadina pour ouvrir la porte à une relance. Tyler Toffoli a récupéré la rondelle et il a repéré Brendan Gallagher. L’ailier droit du Tricolore n’a pas manqué sa chance. Il a marqué dans un filet désert.
Juste un pas
À Anaheim, Suzuki avait du feu dans les yeux devant les journalistes. Après une troisième victoire seulement en onze matchs cette saison, l’Ontarien avait retrouvé un sourire, mais il ne faisait pas son fanfaron. Il demeurait bien calme.
«C’est un pas dans la bonne direction, a raconté Suzuki. Nous avions besoin de connaître un bon match dès notre retour à la maison. J’essaie toujours d’oublier mon dernier match assez rapidement. Tu n’y peux plus rien, une fois que c’est terminé. Ce n’était pas le vol le plus joyeux à notre retour de la Californie. J’ai passé du temps avec Trevor Letowski (adjoint à Dominique Ducharme). On a eu une bonne conversation et on a regardé des vidéos. J’ai regardé des trucs où je devais m’améliorer.»
La bonne identité
Le CH a triomphé pour une deuxième fois cette saison des Wings. Pour une deuxième fois, ils jouaient sans l’un de leur meilleur attaquant en Tyler Bertuzzi, l’unique joueur de la LNH qui refuse d’obtenir son vaccin contre la COVID-19.
On patientera encore plusieurs jours avant de croire à une relance du CH. Mais s’il faut croire Ducharme, le Canadien a regagné un brin de son identité contre le Détroit.
«Au-delà de la victoire, c’est la façon, a mentionné Ducharme. Pour moi, c’était notre identité contre les Wings, c’était notre façon de jouer. On aurait pu marquer plus de buts, on a eu des occasions. Leur gardien a fait de bons arrêts. On a aussi défendu de la bonne façon et on récupérait des rondelles. Pour moi ce soir, c’était notre équipe. C’est ça qu’on doit faire. C’est la première fois qu’on le fait pour 60 minutes.»
Et pendant 60 minutes, il y a deux vétérans qui ont aussi inspiré leurs coéquipiers. Malgré des blessures, Brendan Gallagher et Jeff Petry ont trouvé une façon de jouer. Gallagher a d’ailleurs connu probablement son meilleur match de l’année avec un but et une passe. Il grimaçait dès qu’il retournait au banc, mais il a joué avec cœur.
«J’aurais eu besoin de l’attacher pour l’empêcher de jouer», a résumé Ducharme.
Dans le cas de Petry, il a donné de grosses minutes (26 min 14 s) à son entraîneur. Il s’est très bien débrouillé aux côtés de Ben Chiarot.
Michael Pezzetta, qui jouait son premier match dans la LNH, et Alex Belzile, qui en était à sa première rencontre cette saison, ont aussi fait leur boulot au sein d’un quatrième trio. Ils ont insufflé une énergie positive à l’équipe. Ils n’ont rien fait de compliquer, mais ils ont misé sur le travail avant le talent.
Des messages
Alexander Romanov a regardé ce match de la passerelle de presse. Ducharme a préféré compter sur Sami Niku et Chris Wideman. Niku et Wideman ont joué tout près de 11 minutes, offrant un rendement honnête. C’était surtout un rendement plus prévisible que Romanov à ses dernières rencontres.
Ducharme lui a envoyé un petit message en le reposant pour une rencontre. Le CH a aussi envoyé un message à Cole Caufield en le retournant avec le Rocket de Laval lundi.
On reverra Romanov rapidement. On reverra Caufield aussi. Mais les deux jeunes auront besoin de redorer leur confiance et de jouer avec constance. Deux ingrédients difficiles à dénicher en début de carrière.