NFL: Une histoire de détermination pour le premier arbitre asiatique
Agence QMI
Avant d’aboutir dans la NFL, Lo van Pham a dû fuir le sud-est d’une Asie en guerre, abandonnant presque tout derrière lui pour rejoindre les États-Unis avec sa famille. C’est là qu’il a appris à connaître le football, qui est d’abord devenu sa passion, puis son gagne-pain.
Mardi, Pham a été présenté parmi une cuvée de 10 recrues, dont une femme, qui officieront sur le terrain lors de la saison 2022 du circuit Goodell. Celui qui sera juge sur les lignes de côté deviendra le premier arbitre asio-américain de l’histoire de la ligue.
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Vers la fin de la guerre du Vietnam, dans les années 1970, Pham, ses deux frères et ses parents ont dû vivre dans les camps de réfugiés du Laos, de la Thaïlande et des Philippines, a-t-il raconté jeudi au «USA Today Sports». Avant-même sa naissance, en 1973 au Laos, ses parents ont dû quitter le Vietnam en raison des répressions des Viet Cong, abandonnant au passage l’atelier mécanique qu’ils possédaient.
Par un coup du sort incroyable, sa famille a remporté une loterie organisée par des missionnaires catholiques qui leur a permis d’amorcer une nouvelle vie aux États-Unis. Ceci les mènera à Amarillo, au Texas.
«Je suis seulement étonné que nous ayons survécu à ce périple, a raconté Pham au quotidien américain. Nous étions toujours en mouvement. Nous ne savions pas où nous étions. Nous sommes allés où ils nous ont dit d’aller. Et ensuite, quand nous sommes arrivés aux États-Unis, mes parents ont toujours insisté sur l’éducation. L’éducation nous mènerait à de meilleures opportunités.»
Les premiers pas
À leur arrivée au Texas, les Pham ont été logés dans un foyer pour réfugiés. À l’école primaire, Lo a appris l’anglais, ce qui lui a permis de se faire des amis. Le père d’un de ceux-ci, Brady Durrett, l’a d’abord fait rejoindre une équipe de balle-molle, puis de football. Chaque fois, son mentor s’est occupé des coûts associés à la pratique du sport.
«C’est comme ça que je suis tombé en amour avec [le sport], surtout le football. C’était amusant, j’avais le droit de pousser des gens, a-t-il raconté. Je lui donne le crédit de m’avoir initié aux sports américains. Je me souviendrai toujours de Brady.»
Après avoir quelque peu laissé de côté le football, il a poursuivi ses études en ingénierie en déménageant à Denver pour y faire sa maîtrise à l’Université du Colorado.
Désireux de se trouver un passe-temps, il a répondu à une annonce pour trouver des officiels au niveau pee-wee. Ne connaissant rien à ce métier, Pham devait être encadré par un autre officiel. Ce dernier a été délégué pour s’occuper d’un autre match, laissant le jeune homme seul. C’est ainsi que l’histoire d’amour s’est amorcée.
«Je crois que c’était dans mon sang, mais avant d’arriver ici, je ne connaissais pas le concept d’équipe, je ne savais rien. Le football a tout changé.»
Folle ascension
Ça s’est plutôt bien déroulé puisque Pham a rapidement gravi les échelons et a pu revenir au Texas pour arbitrer dans les niveaux mineurs. En 2015, il a été promu à la prestigieuse division «Big 12» de la NCAA.
Le reste fait partie de l’histoire et Pham espère désormais pouvoir être un exemple pour les arbitres d’autres nationalités, pratiques religieuses ou orientation sexuelle.