Négos avec Québec: la SQ adopte les «pantalons de clown»

Les policiers de la Sûreté du Québec vont sortir des boules à mites les «pantalons de clown», jadis popularisés par leurs collègues de la police de Montréal, afin de protester contre le manque d’avancées dans les négociations de leur prochaine convention collective.

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L’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ) a demandé à ses membres de porter des jeans ou des pantalons cargo aux motifs de camouflage sur leurs heures de travail dès jeudi.

Le syndicat a expliqué avoir rencontré le Conseil du trésor le 13 octobre pour présenter ses revendications, pour finalement obtenir une réponse mercredi, près de deux mois plus tard.

«Lors de cette rencontre, le gouvernement n’a pas été en mesure de nous démontrer sa volonté d’en arriver à une entente en bonifiant la première qui a été refusée par les membres. Les demandes formulées par l’APPQ, à la suite du refus de la première entente de principe, demeurent sans réponse favorable pour le moment», a déploré le président de l’APPQ, Jacques Painchaud.

En juillet dernier, l’APPQ et le gouvernement avaient conclu une entente de principe prévoyant des augmentations salariales de 21% sur 5 ans. Cette entente avait cependant été rejetée par 59,4% des quelque 5700 membres du syndicat en septembre. Depuis, les deux camps n’ont pas été en mesure de s’entendre sur une nouvelle offre.

• Jacques Painchaud, président de l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec via QUB radio :

Le retour des pantalons de camouflage dans l’espace public ne sera pas sans rappeler le conflit de travail entourant le régime de retraite des policiers du SPVM. En 2014, les policiers avaient commencé à porter des pantalons cargo qui avaient rapidement été qualifiés de «pantalons de clown», particulièrement lorsque les policiers avaient marqué les esprits en participant aux obsèques nationales de Jacques Parizeau vêtus de leurs pantalons cargo.

Ce conflit avait même amené le gouvernement libéral de Philippe Couillard à créer une loi pour interdire ce changement d’uniforme. La loi a cependant été jugée inconstitutionnelle et invalidée par la Cour supérieure l'été dernier, laissant le champ libre aux policiers de la SQ pour adopter à leur tour ce moyen de pression coloré.

Notons que les constables spéciaux, appelés à faire respecter l'ordre dans les palais de justice, ont eux aussi ressorti les «pantalons de clown» au début du mois de novembre pour mettre de la pression sur le Conseil des ministres afin qu'il entérine leur nouvelle convention collective.