Nathalie Simard présente de belles surprises sur son album de Noël
Daniel Daignault
Nathalie Simard a décidé de se faire plaisir, et du même coup de faire plaisir à ses nombreux fans, en enregistrant un album de Noël qui a pour titre Mon Noël. Avec son fidèle complice, le réalisateur Toby Gendron, la chanteuse n’a pas voulu tomber dans la facilité. Elle offre notamment des chansons oubliées et d’autres, bien connues, avec une nouvelle facture sonore. Un album dont elle est très fière.
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Nathalie, ce n’est évidemment pas le premier album de Noël de ta longue carrière?
Effectivement, j’en ai fait quelques-uns! (rires) Mon premier disque s’intitulait Noël avec Nathalie. Sur la couverture, j’avais un cadeau dans les mains et j’étais âgée de neuf ans. Après ça, j’en ai fait beaucoup — seule ou avec René — et j’ai participé à des albums sur lesquels on retrouvait plusieurs artistes.
Comment as-tu eu l’idée de faire cet album?
Je voulais faire un spécial Noël pour mon magazine Simplement bien avec Nathalie, et toute l’équipe a accepté de se lancer dans cette folle aventure de faire un album de Noël que les gens pourront se procurer à l’achat du magazine. J’étais contente de pouvoir, à 54 ans, refaire un album et m’amuser. Je n’ai pas d’attentes. C’est simplement parti de l’idée de laisser une empreinte de la chanteuse que je suis aujourd’hui et d’avoir du plaisir à le faire. Je souhaitais pouvoir retravailler avec Toby; j’avais envoyé ça dans l’univers. Il a fait l’un des albums dont je suis le plus fière, Il y avait un jardin, sorti en 2007. Ç’a été de belles retrouvailles avec lui et son acolyte, Sylvain Michel. Ils m’ont d’ailleurs écrit une chanson originale, Mon Noël, qui est le titre de l’album. J’interprète toutes les chansons seule, et j’ai aussi fait les choeurs.
Est-ce que ça représentait quelque chose de spécial pour toi d’entrer en studio pour enregistrer ces chansons?
Tu sais, je ne suis plus là-dedans, dans ma vie et dans ma carrière. C’est sûr que je resterai toujours une chanteuse — je chante parfois pendant mes conférences et je donne des spectacles pour des bonnes causes ici et là —, mais ça devient tellement difficile aujourd’hui de vivre de la musique. Heureusement, j’ai mon magazine, j’écris dans La Semaine, j’ai la radio (Country Pop), donc j’ai plusieurs petits robinets qui coulent en même temps. Mais j’aime la musique et j’aime chanter, ça, c’est clair.
Ta voix me semble encore plus riche qu’auparavant. On dirait qu’il y a plus de nuances quand tu chantes...
C’est que je suis déposée. J’ai souvent dit que j’ai longtemps chanté avec une boule dans la gorge. Ça va faire 20 ans que j’ai libéré cette boule, et tout ça a fait son bout de chemin avec les années. Ce qu’on entend maintenant, c’est juste la voix libérée et déposée d’une femme qui est contente de chanter. Pour moi, cet album est une parenthèse. Je pensais avoir un été bien tranquille, mais ça n’a pas été le cas du tout! Par contre, j’ai eu du plaisir et je pense que c’est un album que les gens vont écouter et réécouter d’année en année.
Trouve-t-on de belles surprises sur cet album?
Oui! Je reprends L’amour a pris son temps, que je n’avais jamais refaite. Marie-Élaine Thibert l’avait interprétée il y a quelques années, et quand La guerre des tuques a été fait en film d’animation, il y a un groupe d’artistes, dont Louis-Jean Cormier, qui l’avait reprise. La première fois que j’ai chanté cette chanson, j’avais 16 ans! Je voulais lui redonner une nouvelle vie, et elle prend un tout autre sens, maintenant. Je reprends aussi la très belle chanson Cadeau, de Claude Dubois, qui avait écrit La vie me tue quand j’ai dénoncé. C’était la chansonthème du documentaire de Paul Arcand, Les voleurs d’enfance, et Paul m’avait demandé de choisir avec qui je voulais travailler. Mon choix s’était porté sur Claude, qui avait été extraordinaire avec moi. Il a joué un rôle de grand frère, alors j’étais contente de reprendre sa chanson Cadeau et de lui redonner une autre vie.
En somme, tu t’es fait plaisir en décidant de faire un album à ton goût et différent du genre habituel?
Oui, et je trouve qu’il a de la classe, cet album-là. La chanson Marie-Noël, de Robert Charlebois, a été la première que j’ai enregistrée, et j’ai dû m’arrêter à un moment, parce que je me suis mise à pleurer. Je repensais à mes Noëls quand j’étais enfant en chantant: «Marie-Noël, petite fille, joujou fragile.» C’était fragile, c’était tout doux... La beauté de travailler avec Toby, c’est que je n’ai pas à me cacher de rien. On a fait une pause, j’ai pleuré, puis on a continué l’enregistrement de la chanson. Je suis contente, parce que c’est venu me chercher. Je me dis quesiç’aétélecaspourmoi,ilyades chances que ça ait le même effet chez d’autres personnes. Je suis fière aussi de reprendre cette chanson.
Y aura-t-il des spectacles à la suite de la sortie de cet album?
Oui, mais ce sera pour l’année prochaine. Cela dit, le 16 décembre, je vais faire un concert de Noël avec l’Harmonie Calixa-Lavallée à l’église Saint- Pierre de Sorel. Ce sera au profit de la Maison la Grande Ourse Montérégie, une maison de thérapie pour survivantes d’agressions et de violences à caractère sexuel.
Ton album sera donc vendu en combo avec ton magazine. Parle-moi de l’expérience que tu vis avec Simplement bien avec Nathalie.
On est très fiers de ce magazine-là! Ce n’est pas un magazine de bébelles. On va vraiment dans des sujets approfondis, bien traités, avec de bons spécialistes. Là, on est dans la féérie du temps des fêtes, on partage des recettes de ma famille, de ma mère. Avec l’album qui va l’accompagner, je pense que les gens vont l’apprécier. Je vais te dire une chose: je trouve ça intéressant d’écrire, moi qui n’avais tellement pas confiance en moi et qui ne suis pas beaucoup allée à l’école. Il n’est jamais trop tard pour rien dans la vie, ni même pour s’éduquer. L’important est d’être passionné et d’oser. Au magazine, je suis entourée d’une belle équipe de rédaction. Les membres de l’équipe me corrigent, je relis mes textes et j’apprends à travers tout ça. Je suis fière de constater que mon français s’est amélioré depuis que j’écris. Ça me fait découvrir la langue française, qui est tellement belle, et je m’éduque à travers l’écriture.
On peut dire qu’entre ton premier album de Noël et celui-ci, tu en as parcouru du chemin!
Ça fait quasiment 50 ans que je suis sous l’œil du public et que je fais ce métier-là! J’avais trois ans au moment de la publicité des petits poudings Laura Secord! Puis, j’ai commencé à chanter à neuf ans... C’est clair que ça ne me rajeunit pas! (rires) Je fais beaucoup de conférences au cours desquelles je parle de toutes les formes de violence, y compris envers les aînés. Avant — je parle d’il y a plusieurs années! —, je ne me voyais pas du tout dans les aînés. Mais là, à 55 ans l’année prochaine, je suis là-dedans! Liberté 55, la carte de la FADOQ, tout le kit! (rires)
Tu disais que tu te sentais bien, que tu t’étais déposée. Ça fait un petit moment que tu te sens aussi bien?
C’est vraiment depuis 2017, avec le mouvement #MoiAussi, qui a été un point culminant dans ma vie. Avant ça, je me suis longtemps fait juger et pointer du doigt. C’est vraiment à partir de 2017 que j’ai recommencé à vivre. Il y a plein de portes qui se sont ouvertes. J’ai trouvé ça vraiment cool. Et il y a un 7 dans 2017. Je suis née le 7 du 7e mois de l’année, alors le 7 a une signification dans ma vie. Vraiment, 2017 a été une année marquante pour moi, une année de reprise de pouvoir. Enfin, je respirais et je ne me sentais plus jugée. Ç’a été un immense cadeau. Je ne suis plus dans le passé, mais dans la renaissance et le bonheur. Mes expériences de vie ont fait la femme que je suis devenue aujourd’hui: j’ai toujours été fonceuse, même si j’avais la chienne.
Est-ce que le fait d’enregistrer cet album de Noël a éveillé quelque chose en toi, l’idée de présenter autre chose un jour?
Peut-être... Pour moi, l’important c’est de laisser quelque chose. C’est là où j’en suis dans ma vie. J’aimerais peut-être faire un autre album avec Toby. J’ai plein de choses en tête...
Quelles ont été les retombées de ta participation à Sortez-moi d’ici!?
Ça a apporté beaucoup de positif dans ma vie, parce que ça a démontré un autre côté de moi. Quand tu fais des entrevues à la télé, ça dure entre quatre et huit minutes, et il faut que tu vendes ta salade en peu de temps, alors les gens ne voient pas nécessairement qui tu es. À la suite de l’émission, beaucoup de personnes m’ont dit qu’elles ne pensaient pas que j’étais drôle, que j’étais comme ci ou comme ça, ou que j’allais réagir de telle façon. On a eu du fun pendant les tournages, on était sur une autre planète et je me suis donnée à fond. Ç’a été une belle aventure qui a fait tomber beaucoup de jugements à mon égard. Je suis une fille positive, j’ai le bonheur facile et j’aime la vie. Dans cette émission, j’ai vraiment pu montrer qui j’étais, dans mon entièreté. Je viens d’une génération où il fallait toujours être parfait; on «perlait» en entrevue. Aujourd’hui, c’est autre chose, on peut plus se laisser aller. Le beau côté des réseaux sociaux, c’est qu’ils ont apporté la proximité et l’authenticité entre les vedettes et le public. C’est ce dont les gens ont besoin. On n’est pas des extraterrestres, on est des êtres humains. Et moi, j’aime être perçue comme un être humain et non comme une vedette. Je suis une artiste assumée, je suis une interprète, mais je fais aussi plusieurs autres choses. Je suis bien dans l’authenticité. Comme je le dis aux gens, la seule différence entre eux et moi, c’est que je suis connue. Sinon, on est pareils.
Le magazine Noël chez Nathalie, avec l’album Mon Noël, est en vente dès maintenant.
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