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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

L'entreprise de prothèses auditives Bérubé Brassard Audioprothésistes: une affaire de famille

Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2024-04-19T04:00:00Z
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Après 30 ans à faire sa marque comme Bérubé Brassard Audioprothésistes, l’entreprise de Québec spécialisée en prothèses auditives change de nom pour affirmer encore davantage son attachement aux valeurs familiales. 

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Ce n’est pas un conflit qui a poussé Joël Bérubé, l’un des cofondateurs de la bannière, à retirer le nom «Brassard» pour que son entreprise devienne officiellement Bérubé Audioprothésistes. Au contraire, il a refusé cette idée pendant des années par amitié et respect envers son ex-associée.

«Josée [Brassard] a été extrêmement importante dans toute cette aventure. Elle a pris sa retraite en 2019, mais je ne voulais pas qu’on change de nom pour autant. Finalement, on s’est dit que pour marquer nos 30 ans et pour regarder vers l’avenir, c’était le bon moment.»

Il faut dire que le nom «Bérubé» résonne plus souvent qu’autrement dans les couloirs des six cliniques de l’entreprise dans la région de Québec. C’est simple: dans la famille, tout le monde est audioprothésiste.

«Depuis 2017, mes deux filles m’ont rejoint et sont désormais mes associées. Mon filleul s’occupe de la clinique de Saint-Georges et sa conjointe y travaille. Mon épouse, elle, s’occupe des ressources humaines du groupe», explique M. Bérubé, ajoutant qu’il éprouve une grande fierté en voyant la prochaine génération prendre la relève peu à peu.

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Vocation

Même dans son cas, c’est le milieu familial qui a semé la graine de sa profession. Sa mère est devenue sourde profonde lorsqu’elle était âgée de cinq ans, à la suite d’une méningite. Il a donc décidé de consacrer sa carrière à aider les autres à mieux entendre.

«Elle n’est pas née sourde, heureusement elle a appris à parler et ensuite à lire sur les lèvres, donc toutes nos conversations doivent avoir lieu face à face [...] Je lui lève mon chapeau! Elle n’avait pas les outils technologiques d’aujourd’hui, comme un moniteur dans la chambre du bébé: elle a élevé ses enfants à l’instinct et elle l’a fait avec brio», raconte-t-il.

Un monde de différence

Lorsqu’il jette un regard sur ses presque 35 ans de pratique, Joël Bérubé sourit en pensant à l’évolution fulgurante dans le domaine de l’audioprothèse depuis sa sortie du Collège de Rosemont, en 1989.

«Quand j’ai commencé, on ajustait les appareils avec deux vis: une pour les hautes fréquences et l’autre pour les basses. Maintenant, je n’ai même pas besoin de toucher la prothèse pour la calibrer. Je le programme directement sur mon ordinateur et ça se fait en temps réel. On est loin des vis!» blague-t-il.

L’audioprothésiste de formation se dit stupéfait par les nouvelles technologies et les améliorations qui se succèdent dans le domaine. Mais ce n’est pas seulement la prothèse en soi qui a changé au fil des ans.

«La clientèle est de plus en plus jeune, fait-il valoir. On sent qu’il y a une ouverture à se doter d’appareils auditifs, parce qu’ils sont plus attrayants. En moyenne, ça prend environ sept ans à une personne qui a des pertes auditives pour admettre son problème et consulter. C’est donc très bien de voir que les gens y sont sensibilisés plus jeunes, parce que ça joue énormément sur la qualité de vie.»

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Une chose qui n’a pas changé et qui démange M. Bérubé est le prix exorbitant des prothèses auditives. Il aimerait voir le gouvernement en faire davantage pour venir en aide à la population qui en aurait besoin, mais qui ne peut pas se permettre de débourser plus de 4000$.

«Présentement, le gouvernement paie une seule des deux prothèses et on parle de l’entrée de gamme, déplore le fondateur de Bérubé Audioprothésistes. C’est absurde.»

«Dernier coup de pinceau»

Questionné à savoir si une expansion ailleurs au Québec est dans les cartons, sachant que le marché de la prothèse auditive est appelé à croître dans les prochaines années, Joël Bérubé repousse l’idée du revers de la main.

«On n’a pas pour objectif de devenir un grand joueur. Ce qui fait notre force, c’est notre accessibilité, notre proximité et nos valeurs très familiales», souligne-t-il.

Bien que la retraite ne fasse pas partie de son vocabulaire pour l’instant, l’entrepreneur songe à un «dernier coup de pinceau» avec l’ouverture éventuelle d’une septième succursale.

«Ça compléterait le portrait pour moi avant de partir. Je pense qu’il nous reste encore une partie du territoire à développer, à Beauport. Il y a un autre membre de la famille qui se montre intéressé à devenir un associé à cette clinique-là», conclut M. Bérubé.

En rafale

  • Si vous pouviez changer une chose dans le monde, ce serait...? Je mettrais fin aux guerres. C’est la réponse classique et c’est dans l’air du temps, mais c’est une évidence pour moi.
  • Entreprendre c’est...? Ne pas avoir peur d’investir de son temps et de, parfois, se tromper. C’est aussi foncer et faire preuve d’entregent. Avec ça, on peut aller loin.
  • Si vous deveniez politicien, qu’est-ce que vous feriez en premier? Je bonifierais l’aide financière pour des prothèses auditives pour offrir une meilleure qualité de vie à nos aînés dans le besoin. C’est un enjeu qui ne fera que grandir avec le vieillissement de la population.
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