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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Mouvement pro-palestinien sur les campus américains: 100 interpellations à Boston

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2024-04-27T17:45:01Z
2024-04-27T18:39:39Z
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Cent personnes considérées comme des manifestants propalestiniens ont été brièvement interpellées samedi par des policiers antiémeute dans une université de Boston, dernier épisode d’un mouvement étudiant qui se généralise aux États-Unis.

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• À lire aussi: Mouvement de soutien à Gaza: l'Université Columbia ajourne l'évacuation du campus

Partie il y a dix jours de la prestigieuse université Columbia à New York, cette nouvelle vague de soutien aux Palestiniens et contre la guerre que conduit Israël dans la bande de Gaza s’est étendue à nombre d’établissements, de la Californie à la Nouvelle-Angleterre (nord-est) en passant par le sud du pays.

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À la Northeastern University à Boston, grande cité historique du nord-est qui abrite aussi Harvard, « environ 100 individus ont été interpellés par la police; les étudiants qui ont présenté leurs cartes de Northeastern U. ont été libérés (...) Ceux qui ont refusé ont été arrêtés », a annoncé l’université sur X.

« Tuer des juifs »

Des « insultes antisémites violentes » telles que « tuer des juifs » ont été proférées sur le campus et cela « est allé trop loin », a tonné l’établissement avant d’annoncer en fin de matinée un « retour à la normale ».

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Un campement « illégal » de quelques tentes a été démantelé par des policiers de l’université et des forces de l’ordre locales en tenue antiémeute, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

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L’université a accusé des « organisateurs professionnels sans affiliation avec Northeastern U. » d’avoir « infiltré une manifestation étudiante commencée il y a deux jours ».

Les étudiants interpellés feront l’objet de « procédures disciplinaires » mais « pas de mesures juridiques ».

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Par ailleurs, la présidence de Columbia, épicentre du mouvement de mobilisation estudiantine, a indiqué vendredi soir qu’elle avait renoncé à faire évacuer par la police de New York un village de tentes de 200 personnes sur une pelouse de son campus, mais a annoncé qu’un dirigeant du mouvement avait été interdit d’y entrer après des propos jugés antisionistes dans une vidéo.

Le jeune homme a présenté par la suite ses « excuses », selon CNN, qui décrivait le campus comme « relativement calme » samedi.

La situation était en revanche tendue à l’université de Pennsylvanie (UPenn), dont la présidente avait dû démissionner cet hiver après des déclarations devant le Congrès à Washington jugées ambiguës sur l’antisémitisme.

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À la suite d’« informations crédibles de cas de harcèlement et d’intimidation », la présidence a ordonné le démantèlement immédiat d’un campement sur le campus.

Et en Californie, l’université polytechnique de Humboldt restera « fermée » pour le reste du semestre en raison de « l’occupation » de deux bâtiments, selon un communiqué.

Policiers antiémeute

Les images de policiers antiémeute arrêtant des étudiants, après l’appel aux forces de l’ordre de dirigeants d’universités, ont fait le tour du monde.

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Elles font écho au mouvement sur les campus américains lors de la guerre du Vietnam. Voire au souvenir douloureux lorsque la Garde nationale de l’Ohio avait ouvert le feu en mai 1970 sur le campus de l’université d’État de Kent, tuant quatre étudiants pacifiques.

Le mouvement de solidarité avec Gaza a pris une tournure très politique à sept mois de la présidentielle américaine, entre allégations d’antisionisme et d’antisémitisme et défense de la liberté d’expression qui est un droit constitutionnel aux États-Unis.

Le pays compte le plus grand nombre de juifs au monde derrière Israël (quelque six millions) et aussi des millions d’Américains arabo-musulmans.

Cette semaine, à travers les États-Unis -- notamment en Californie et au Texas -- des centaines étudiants et activistes propalestiniens ont été interpellés et le plus souvent relâchés sans poursuites en justice.

Et dans ces rassemblements pour Gaza de nombreux étudiants juifs, souvent de gauche, soutiennent activement la cause palestinienne, keffieh sur les épaules, dénonçant aux aussi un « génocide » perpétré par Israël contre les Palestiniens.

Mais beaucoup d’autres étudiants juifs américains ont exprimé leur malaise, et même leur peur, face à des slogans qu’ils jugent antisémites.

Ainsi, Skyler Sieradzky, 21 ans, étudie la philosophie et les sciences politiques à l’université George Washington (GW), de la capitale a affirmé s’être fait cracher dessus en arrivant jeudi avec un drapeau israélien.

« Ils nous traitent de terroristes, ils nous traitent de violents. Mais le seul outil dont nous disposons ce sont nos voix », avait déclaré de son côté à Columbia une étudiante se présentant sous le seul nom de « Mimi ».

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, et qui a entraîné la mort de 1 170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, et sa vaste opération militaire dans la bande de Gaza a fait jusqu’à présent 34 388 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.

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