Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Mouvement de soutien à Gaza: l'Université Columbia ajourne l'évacuation du campus

AFP
Partager

Agence France Presse

2024-04-26T07:07:13Z
Partager

L'université américaine Columbia a ajourné la date limite de vendredi fixée aux étudiants propalestiniens pour évacuer le campus, occupé pour protester contre la guerre à Gaza, un mouvement qui s'est généralisé sur les campus américains. 

• À lire aussi: Le mouvement de soutien à Gaza se généralise sur les campus américains

• À lire aussi: Gaza: face-à-face tendu entre la police et des centaines d'étudiants du Texas

Le bureau de la présidence de l'université new-yorkaise, d'où est parti le mouvement de soutien à Gaza il y a plus d'une semaine, est revenu sur l'échéance de minuit heure locale (4 h GMT vendredi), fixée pour démanteler un village de tentes où quelque 200 étudiants propalestiniens se sont rassemblés.

«Les négociations ont progressé et se poursuivent comme prévu», a affirmé le bureau de la présidente de l'université, Minouche Shafik, dans un communiqué diffusé à 23 h 07 (3 h 07 GMT vendredi).

«Nous avons nos demandes, ils ont les leurs», poursuit le bureau de la présidence, en démentant qu'une intervention de la police ait été réclamée.

Publicité

«Ils nous traitent de terroristes, ils nous traitent de violents. Mais le seul outil dont nous disposons ce sont nos voix», a déclaré une des étudiantes présente au rassemblement propalestinien, se présentant sous le nom de Mimi.

Le mouvement d'étudiants américains propalestiniens, qui s'est généralisé sur les campus américains, est parti de l'université Columbia à New York.

Des dizaines d'arrestations y ont été effectuées la semaine dernière après le recours à la police effectué par les responsables de l'université pour mettre fin à une occupation accusée par plusieurs personnalités d'attiser l'antisémitisme. Les manifestations propalestiniennes se sont ensuite poursuivies mercredi sur le campus.

Certaines des universités les plus prestigieuses au monde sont concernées par ce mouvement d'étudiants américains, telles Harvard, Yale ou encore Princeton.

Centaines d'arrestations

Plus de 200 manifestants ont été arrêtés mercredi et jeudi dans des universités de Los Angeles, de Boston et d'Austin, au Texas, où quelque 2000 personnes se sont à nouveau rassemblées jeudi.

Les scènes à travers le pays se suivent et se ressemblent: des élèves installent des tentes sur leurs campus, pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza.

Puis ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue antiémeute, à la demande de la direction des universités.

Sur le campus de l'université Emory d'Atlanta, dans le sud-est des États-Unis, des manifestants ont été évacués manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés, selon des images d'un photojournaliste de l'AFP.

Publicité

La police d'Atlanta a reconnu avoir utilisé des agents «chimiques irritants» sur les manifestants, face à la «violence» de certains.

Tôt jeudi, un nouveau campement a été installé sur le campus de l'université George Washington dans la capitale.

Sur celui de l'université UCLA, à Los Angeles, plus de 200 étudiants ont installé un mini-village d'une trentaine de tentes, barricadés par des palettes et des pancartes.

Kaia Shah, une étudiante en sciences politiques de 23 ans, s'enthousiasme de l'élargissement du mouvement. «C'est formidable ce que nous voyons dans d'autres campus», estime-t-elle, «cela montre combien de personnes soutiennent cette cause».

Pour Kit Belgium, une professeure de l'université d'Austin, le campus a besoin de voir «la libre expression et le libre échange des idées». «Et si l'université ne peut pas tolérer cela, alors elle n'est pas digne de ce nom», ajoute-t-elle à l'AFP.

Près du rassemblement propalestinien, une trentaine d'étudiants ont organisé une contre-manifestation. Jasmine Rad, une étudiante juive à l'université du Texas, estime que les manifestations de soutien à Gaza sont «dangereuses pour les étudiants juifs».

«Cela nuit aux étudiants juifs et aux étudiants qui ne se sentent pas en sécurité à cause de la violence sur notre campus», explique cette étudiante en journalisme de 19 ans.

L'université USC à Los Angeles, où 93 personnes ont été interpellées mercredi, a annoncé jeudi l'annulation de sa principale cérémonie de diplôme cette année, officiellement en raison de «nouvelles mesures de sécurité».

Jason Miller, un conseiller de Donald Trump, s'est emparé de l'annonce, affirmant sur X, que «sous Joe Biden, votre cérémonie de diplôme ne sera pas assurée» de se dérouler.

La Maison-Blanche assure de son côté que Joe Biden, qui espère être réélu en novembre, «soutient la liberté d'expression, le débat et la non-discrimination» dans les universités.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, et qui a entraîné la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, et sa vaste opération militaire dans la bande de Gaza a fait jusqu'à présent 34 305 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.

Publicité
Publicité