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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Mort de Daniel Langlois: «Son héritage cinématographique est immense», selon le producteur Roger Frappier

TVA Nouvelles
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Maxime Demers et Laurent Lavoie

2023-12-03T21:49:59Z
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Le milieu du cinéma québécois est consterné par la disparition de l’entrepreneur Daniel Langlois, un pionnier des nouvelles technologies du septième art qui a révolutionné à tout jamais le monde des effets visuels.

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«L’héritage cinématographique de Daniel Langlois est immense, a réagi dimanche le producteur Roger Frappier (Le déclin de l’empire américain), encore bouleversé par l’annonce du décès de l’entrepreneur québécois, qui a été retrouvé mort vendredi avec sa conjointe dans une voiture calcinée en Dominique.

Avec son entreprise Softimage, qu’il a fondée en 1986, Daniel Langlois a développé les premiers logiciels permettant de créer des animations 3D par ordinateur. 

C’est avec ces logiciels révolutionnaires à l’époque que les effets visuels du film Le Parc jurassique ont été conçus, en 1993.

«Le point de départ de tout ce qu’on fait aujourd’hui dans les effets spéciaux, c’était Daniel Langlois, rappelle Roger Frappier. 

«Il a été le premier avec Softimage à mettre au point un logiciel qui permettait de faire des effets spéciaux par ordinateur. Évidemment, cette technologie s’est beaucoup améliorée par la suite mais le point de départ de tout cela, c’était lui avec son logiciel.»

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Après Le Parc jurassique, les logiciels de Softimage ont été utilisés pour les effets visuels de plusieurs autres grandes productions hollywoodiennes comme Titanic, La Matrice et Le Seigneur des anneaux. Daniel Langlois a vendu son entreprise à Microsoft en 1994 pour 200 millions de dollars. Cette vente a d’ailleurs permis à certains artistes, dont Yvon Deschamps et Michel Rivard, de toucher 800 000 $ après avoir investi un montant initial de 10 000 $.

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Avant tout le monde

Plusieurs personnalités œuvrant dans l’industrie des effets visuels ont aussi rendu hommage à Daniel Langlois, dimanche, sur les réseaux sociaux.

«Je fais partie de ceux qui ont le privilège de continuer à créer de nouveaux rêves dans le même édifice où Daniel Langlois a fondé Softimage, qui a ensuite fait partie de Microsoft, puis d’Avid. Nous devons beaucoup à la vision originale de Daniel», a écrit sur Linkedln Shailendra Mathur, vice-président architecture et technologie chez Avid Technology.

De son côté, Loudon Owen raconte avoir été approché par M. Langlois à la fin des années 1980 pour investir dans Softimage. Ils ont développé au fil des années une relation de travail, mais aussi d'amitié.

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«Il vivait plus ou moins 5 ans, 10 ans avant tout le monde, a fait valoir en entrevue avec Le Journal M. Owen. C'est un choc incroyable. C'était un ami. C'est quelqu'un pour qui j'ai tant de respect.»

«Je travaille avec des entrepreneurs comme métier, [...] et lui il avait plus d'intégrité que n'importe qui. C'était quelqu'un de très spécial», ajoute-t-il.

Un mécène 

Après la vente de Softimage, Daniel Langlois a continué à s’impliquer dans le monde du cinéma et des nouvelles technologies en jouant un rôle de mécène. 

En plus d’avoir lancé une fondation à son nom, avec laquelle il soutenait des projets artistiques et scientifiques, il a mis sur pied en 1999 l’Ex-Centris, un complexe cinématographique à la fine pointe de la technologie qui a malheureusement fermé ses portes en 2016. 

L'entrepreneur québécois a aussi été un allié important du Festival du nouveau cinéma (FNC), le doyen des festivals de films au Canada.

«Daniel était un très grand supporteur du cinéma québécois, rappelle Roger Frappier. Il a tissé des liens avec beaucoup de cinéastes dans l’industrie. Tout ce qu’il a fait dans sa carrière était unique, avant-gardiste et visionnaire. Cette perte est une grande catastrophe. C’est inimaginable que quelqu’un comme ça finisse dans de telles conditions.»

Daniel Langlois a été nommé Chevalier de l’Ordre national du Québec en 1999 et de l’Ordre du Canada en 2000. Il a aussi reçu un Oscar scientifique et technique en 1997 pour sa contribution au monde du cinéma. 

Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien, n'a pas manqué elle aussi de souligner son legs.

«Sa compagnie Softimage a créé des images 3D pour des films comme @StarWars , marquant des générations. L'héritage qu'il nous laisse reflète son esprit novateur. Mes pensées vont à ses proches.», a-t-elle écrit dimanche sur X, anciennement Twitter.

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