Mort d'Alexeï Navalny: «Poutine a tué mon mari», déclare sa femme
Agence France Presse et TVA Nouvelles
La veuve du défunt opposant russe Alexeï Navalny accuse carrément le Kremlin d'avoir tué son époux, dont la mort a été annoncée samedi matin.
• À lire aussi - Mort de Navalny: enquête en cours, pas de résultats «pour le moment», selon le Kremlin
• À lire aussi - Russie: une centaine de personnes arrêtées lors de rassemblements pour Navalny
• À lire aussi - L’équipe de Navalny accuse la Russie de cacher son corps pour «couvrir» les «tueurs»
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Ioulia Navalnaïa déclare que «(Vladimir) Poutine a tué mon mari» (à voir en tête d'article).
«Poutine a tué le père de mes enfants. Avec lui, (Poutine) a voulu tuer notre espoir, notre liberté, notre futur», a asséné Mme Navalnaïa, qui promet de poursuvire «l'oeuvre» de son mari.
«Je poursuivrai l'oeuvre d'Alexeï Navalny. Je continuerai pour notre pays, avec vous. Et je vous appelle tous à vous tenir près de moi (...) Ce n'est pas une honte de faire peu, c'est une honte de ne rien faire, c'est une honte de se laisser effrayer.»
Les proches du défunt meneur de l'opposition russe Alexeï Navalny ont été privés d'accès à sa dépouille lundi, pour le troisième jour consécutif, a déclaré son équipe, qui doute de la version des autorités russes et les accuse de «mensonge».
- Écoutez la discussion politique américaine avec Stéphan Bureau au micro d’Alexandre Dubé via QUB:
Berlin convoque l'ambassadeur russe
Le ministère des Affaires étrangères allemand a convoqué l'ambassadeur russe en Allemagne suite à la mort en prison en Russie de l'opposant Alexeï Navalny, a déclaré lundi une porte-parole du gouvernement.
«Les poursuites à motivation politique contre Alexeï Navalny et de nombreux autres critiques du gouvernement russe ainsi que les conditions de détention inhumaines montrent avec quelle brutalité le système judiciaire russe agit contre ceux qui pensent différemment et quels moyens le président Poutine utilise pour réprimer la liberté d'expression en Russie», a indiqué cette porte-parole lors d'une conférence de presse régulière.
«Nous condamnons cela dans les termes les plus forts possibles et appelons expressément à la libération de tous les prisonniers politiques en Russie, notamment depuis la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine», a-t-elle ajouté.
Le gouvernement britannique a pour sa part convoqué les diplomates de l'ambassade de Russie dès vendredi soir pour leur faire savoir que les autorités russes sont tenues «pleinement responsables» de la mort de l'opposant numéro un au Kremlin.
La mort de M. Navalny, 47 ans, dans une prison reculée de l'Arctique où il purgeait une peine de 19 ans, a été annoncée vendredi. Il est décédé après trois années de détention et un empoisonnement dont il accusait le Kremlin.
Les Occidentaux ont unanimement pointé du doigt les autorités russes, qu'ils tiennent pour responsables de ce décès qui prive une opposition déjà exsangue de sa figure de proue, à un mois de la présidentielle qui doit encore une fois cimenter le pouvoir de Vladimir Poutine après des années de répression de toute contestation.