Environnement: Montréal marche pour le climat
Agence QMI
Plus de 10 000 personnes ont défilé sous le soleil dans les rues de la métropole, vendredi, dans le cadre des manifestations pour le climat qui se déroulaient simultanément un peu partout à travers la province.
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«On veut allier la justice sociale à la justice climatique et avoir un plan clair pour n’avoir aucune émission de gaz à effet de serre d’ici 2030», a expliqué Rosalie Thibault, coordonnatrice de la manifestation pour la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES).
Les marcheurs s’étaient rassemblés vers 13 h devant le monument à Sir George-Étienne Cartier, au pied du mont Royal, pour ensuite se diriger vers les locaux de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), à Montréal. Vers 16 h, les manifestants sont arrivés à destination, où ils ont scandé des slogans contre la police.
«On veut des actions politiques, mais ça ne va pas se passer si on reste dans un paradigme de croissance infinie. On souhaite une décroissance économique pour respecter les limites de la Terre», a ajouté Mme Thibault.
De nombreuses associations étudiantes avaient voté une journée de grève pour prendre part à la marche. Le mouvement s’inscrit en lignée de la grève climatique initiée par Greta Thunberg, qui avait marché avec près de 300 000 personnes dans la métropole en 2019.
À Montréal, ce sont la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), le collectif Mashk Assi, Solidarité sans frontières et Pour le futur Montréal qui ont organisé le rassemblement.
Ceux-ci revendiquent notamment l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2030, la régularisation par l’État du statut de tous les migrants ainsi que l’ouverture des frontières, et un réinvestissement du budget des forces policières et leur «démilitarisation».
Des politiciens sur place
Les deux principaux prétendants à la mairie de Montréal, Valérie Plante et Denis Coderre, étaient notamment sur place, entourés de leur équipe et de plusieurs de leurs candidats.
«Cette foule nous rappelle pourquoi les politiciens doivent faire preuve d’audace et penser aux générations futures. Ça fait du bien, et ça m’encourage à aller encore plus loin», a déclaré Mme Plante, qui est également la mairesse sortante de la métropole.
De son côté, son principal adversaire, Denis Coderre, a rappelé qu’il n’y a pas de «plan B» à la planète. «On envoie comme message qu’on doit tous faire partie de la solution. On ne peut pas faire de développement économique au détriment du développement durable et social», a-t-il affirmé.
Au terme de la manifestation, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a procédé à l’arrestation de trois personnes, soit pour des méfaits, pour voie de fait sur un policier et pour avoir proféré des menaces, a confirmé Jean-Pierre Brabant, porte-parole au SPVM.
À Québec aussi
Des centaines de manifestants ont pris d'assaut les rues de Québec vendredi après-midi pour souligner l'urgence climatique et demander aux gouvernements d'agir pour le bien des générations futures.
Peu avant que le départ soit lancé, la Place D’Youville était bondée à 13h. Plusieurs centaines de jeunes étudiants et manifestants de tous âges étaient rassemblés et brandissaient des pancartes aux slogans environnementalistes.
De nombreuses personnalités politiques étaient également de la partie. Paul St-Pierre Plamondon du Parti Québécois et Catherine Dorion de Québec Solidaire étaient du lot, tout comme les candidats à la mairie Bruno Marchand et Marie-Josée Savard.
La question environnementale a été un enjeu central lors de la campagne électorale fédérale, alors que le premier ministre Justin Trudeau, à peine réélu, est appelé à s’attaquer à la lutte contre les changements climatiques.
Dans la rue pour le climat à Joliette
Des citoyens de Joliette et des environs sont descendus dans la rue à l'occasion de la journée de mobilisation mondiale pour la justice climatique, vendredi.
Un peu plus d'une centaine de personnes se sont réunies devant la cathédrale Saint-Charles-Borromée, avant de défiler dans les rues du centre-ville pour manifester leurs inquiétudes face à l'urgence climatique et exiger que les gouvernements prennent des mesures immédiatement.
Le Mouvement d'éducation populaire autonome de Lanaudière (MEPAL), qui regroupe une trentaine d'organismes consacrés à l'éducation populaire et à la défense des droits sociaux dans la région, a pris l'initiative du mouvement.
«On n'allait pas prendre nos voitures pour aller manifester à Montréal, alors on s'est dit qu'on allait faire quelque chose à Joliette. C'est important de manifester aujourd'hui, afin d'exiger une relance verte et empreinte de justice sociale. Les crises sont toutes reliées entre elles et la pandémie les a exacerbées», a dit à la foule rassemblée François Van Vliet, agent à l'éducation populaire autonome et la mobilisation au MEPAL.
Les bouleversements climatiques exacerbent les injustices sociales, a-t-il expliqué. «On ne peut pas s'occuper de crise climatique sans s'occuper de justice sociale, car ce sont surtout les riches et les grosses compagnies qui sont responsables de la pollution tandis que les personnes défavorisées sont le plus affectées par la crise climatique.»
La marche pour le climat avait réuni plus de 2000 personnes à Joliette en 2019. Si moins de personnes se sont jointes au mouvement cette année, c'est à cause des cours à distance, qui auraient démobilisé les étudiants, moins présents à la manifestation cette année, croit M. Van Vliet.
Étudiants et citoyens marchent à La Pocatière
Environ 120 personnes ont pris la rue à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, à l’occasion de la marche mondiale pour le climat, vendredi.
La marche était organisée par l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de La Pocatière (AGEECLP) et le comité étudiant de développement durable VerTige.
L’association n’ayant pas tenu de vote de grève pour permettre aux étudiants de s’absenter pendant la marche, celle-ci s’est déroulée sur l’heure du dîner. Les manifestants ont pris la rue escortés par les services de police et de sécurité incendie de la municipalité.
La manifestation a duré une trentaine de minutes au son des tambours et slogans.
Pour Audrey Côté, responsable à la coordination générale de l’association étudiante, ces manifestations sont importantes, car «ce sont les étudiants et étudiantes et la mobilisation qui ont mis fin au projet de GNL Québec, au Saguenay», a-t-elle dit.
Joanie Urbain, enseignante au programme de technologie du génie physique a expliqué de son côté que la manifestation a pour but de «montrer que cet enjeu est primordial et qu’il est urgent d’agir». L’enseignante souligne que des actions peuvent être posées, mais qu’il y a urgence d’agir.
Mathieu Farizon, du comité VerTige a fait valoir pour sa part que la marche permet de sensibiliser les gens et de «montrer que tout le monde est concerné» par les changements climatiques.
VerTige organise des conférences et met en place des mesures pour un CÉGEP vert à La Pocatière.
Pour ces trois organisateurs, l’élection fédérale qui vient de se conclure ne leur a pas donné beaucoup d’occasions de se réjouir. «C’est le même gouvernement que celui qui a acheté un pipeline, a souligné Audrey Côté. On fait ça pour l’avenir, pour nous et nos enfants.»
Des centaines de manifestants à Ottawa
Dans la capitale fédérale, quelques centaines de manifestants se sont regroupés vendredi au parc de la Confédération en plein cœur du centre-ville d’Ottawa, pour rappeler que l’heure est grave.
Les changements climatiques sont un enjeu incroyablement important, admet Olivier Rousseau, qui était présent à la marche en ayant une pensée pour les jeunes. «On ne veut pas qu’ils vivent dans un monde de catastrophes. C’est pour ça qu’on se bat», a-t-il dit à l’Agence QMI.
Alexie Lalonde du secteur Aylmer, à Gatineau, a fait de cette marche dans les rues d’Ottawa une activité familiale, alors qu’elle était accompagnée de ses deux jeunes enfants.
«Je vois juste les changements depuis les 20-30 dernières années et ça me préoccupe beaucoup. Chez nous, on essaie de planter des arbres, de faire de petits changements, mais l’important c’est vraiment de faire de grands changements», a indiqué la mère de famille sous l’œil approbateur de sa fille et de son garçon.
«Il faut faire des pressions sur le gouvernement, il faut écrire à nos représentants, il faut tout faire», a souligné pour sa part Sabrina Mathews, ajoutant qu’on est actuellement en pleine crise planétaire.
«Il y a absolument un sentiment d’urgence avec l’élection de cette semaine», a ajouté son conjoint Claude Schryer, qui prétend se sentir moins isolé quand il est entouré de gens ayant la même conscience environnementale que lui.
Parmi les marcheurs, un homme arborant une tête de Justin Trudeau en papier mâché et traînant derrière lui un pipeline symbolique comme un boulet n’est pas passé inaperçu.
Les manifestants ont défilé dans le calme dans les rues du marché By et du centre-ville, pour s’arrêter devant les bureaux du premier ministre Trudeau et de la colline du Parlement.
Marche pour le climat à Rouyn-Noranda
Ils sont plus d’une centaine à avoir répondu à l’invitation lancée par les organisateurs de la marche pour le climat à Rouyn-Noranda, vendredi midi.
Escortés par des véhicules de la Sûreté du Québec, des enfants d’âge primaire ouvraient le défilé et étaient suivis d’un cortège composé de gens de tous âges et de tous horizons.
Les participants se sont réunis à la Place de la Citoyenneté située au pied de l’hôtel de ville de l’endroit, avant de prendre la rue Perreault Est ainsi que la Principale, toutes deux situées au centre-ville. Plusieurs slogans étaient scandés, notamment certains rappelant l’urgence d’agir «pour l’avenir de nos enfants».
Plusieurs élus de la région étaient également sur place, dont Diane Dallaire, mairesse sortante de Rouyn-Noranda, Sébastien Lemire, député bloquiste réélu la semaine dernière dans Abitibi-Témiscamingue, ainsi que Émilise Lessard-Therrien, députée solidaire de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
L’appel à l’action était lancé par plusieurs groupes communautaires et environnementaux. C’est le cas de la Coalition anti-pipeline de Rouyn-Noranda, opposée au développement du projet Énergie Saguenay et plus particulièrement à la construction du gazoduc qui devait l’alimenter, dont le tracé passait par le territoire de Rouyn-Noranda.
L’invitation était aussi faite par le Comité ARET (Arrêt des rejets et émissions toxiques) formé de citoyens inquiets du taux d’arsenic dans l’air de la ville, particulièrement dans quartier Notre-Dame situé à proximité de la Fonderie Horne, principale émettrice.
Sur plusieurs pancartes, on pouvait lire «Il faut changer le système, pas le climat». Sur d’autres, il était écrit «Victoire» en référence à la décision du gouvernement du Québec de ne pas autoriser le projet d’usine de gaz naturel liquéfié à Saguenay. Le ministère fédéral de l’Environnement s’est aussi prononcé en défaveur du projet mercredi dernier. De son côté, le promoteur, GNL Québec, affirme tout de même vouloir aller de l’avant avec le développement de son projet.
Avec Geneviève Quessy, Félix B. Desfossés, Sam Harper et Pierre-Jean Séguin | Agence QMI