Décès de l'ex-journaliste Jacques Teasdale: «Mon père a subi des traitements exécrables»
La famille déplore les traitements «inhumains» dont l'ancien journaliste a été victime à l'hôpital de l'Enfant-Jésus


Elisa Cloutier
Laissé nu dans ses excréments et son urine, propos inadéquats et rares changements de pansements: Jacques Teasdale aurait reçu des soins de santé «exécrables» lors de ses hospitalisations à l’hôpital de l’Enfant-Jésus, l’été dernier.
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«À plusieurs reprises, j’arrivais et il était nu, dans son urine ou ses excréments, sur son lit, des fois en plein milieu de l’urgence, avec sa jaquette pliée au bout du lit», relate son fils, la voix nouée.
Olivier Teasdale raconte qu’à plus d’une reprise, son père est demeuré de longues heures, voire des nuits complètes dans un lit souillé. De plus, ses pansements n’étaient pas changés au rythme réclamé par le médecin. «Mon père ne méritait pas ça», dit-il.
Horrifiés et inquiets des traitements fournis à M. Teasdale, la famille a même fait parvenir une mise en demeure au CHU de Québec en ce sens, en juillet dernier. Elle a ensuite été rencontrée par des superviseurs et coordonnateurs de l’hôpital.
Témoin à distance
À quelques moments, Jacques Teasdale a lui-même appelé son fils en catimini et l’a mis «sur main libre» afin qu’il entende ce qu’on lui faisait vivre.
«J’entendais sacrer après mon père, on refusait de l’amener aux toilettes par exemple», dit-il en relatant ces douloureux souvenirs.
Olivier Teasdale portera aussi plainte au Collège des médecins et à l’Ordre des infirmières dans cette affaire.
Il interpelle également le ministre provincial de la Santé, Christian Dubé.
Des reproches aussi à la Clinique médicale
La famille allègue aussi que le GMF de Loretteville, où était suivi M. Teasdale, a tenté de cacher des documents à la famille.
C’est qu’après avoir récupéré tout le dossier médical de son père, une secrétaire de la Clinique a rappelé Olivier Teasdale pour l’informer que des documents inappropriés s’y étaient glissés «par erreur», le priant de revenir les porter.
«J’ai pris la peine de tout imprimer avant de le retourner, puis j’ai comparé les documents manquants. Ils avaient retiré deux rapports du Dr D’Amours, dont celui de la radiologiste qui écrit noir sur blanc que mon père avait un début de cancer», s’insurge M. Teasdale, encore sous le choc. «C’est comme s’ils ont voulu cacher le fait que la médecin de famille avait été avisée», ajoute-t-il.
Ce rapport de la radiologiste était par ailleurs manquant dans le dossier médical de M. Teasdale, au CHU de Québec.
Il en a fait la demande, mais l’attend toujours.
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