«Mon fils est un soldat», Jonathan Roberge

Jonathan Roberge devait nous accorder une entrevue la semaine dernière pour nous parler de Bisou, son premier one man show. Mais l’humoriste l’a annulée puisque son fils de 10 ans, Xavier, avait été admis à l’hôpital pour soigner ce qu’on croyait être une commotion cérébrale. Mais des examens ont révélé qu’il s’agissait plutôt d’une imposante tumeur au cerveau. Après avoir reporté tous ses engagements, l’humoriste a finalement décidé de reprendre ses activités, inspiré par le courage de son garçon. 

Jonathan, comment va ton fils?

Xavier a eu son congé de l’hôpital samedi. Il est chez sa mère, qui est infirmière et qui prend bien soin de lui. La tumeur a été enlevée, mais le combat n’est pas terminé. Il avait cette tumeur depuis un an... Nous rencontrons les neuro-oncologues dans quelques jours pour connaître le plan de match. On doit voir si le cancer s’est répandu dans son corps. Nous en saurons plus bientôt. 

Qu’est-ce qui vous a permis de découvrir la présence de cette tumeur?

Mon fils joue au hockey et il a reçu dernièrement quelques coups à la tête. Comme il avait mal à la tête, nous croyions que c’était une commotion cérébrale, mais les symptômes ne disparaissaient pas. Quand il a vomi à l’école, sa mère a décidé d’aller consulter un médecin à Sainte-Justine. Une heure plus tard, on nous annonçait la mauvaise nouvelle. Mon fils avait une masse grosse comme un avocat dans la tête. Notre monde s’est écroulé. Il a été opéré et on lui a retiré la masse. 

Ton fils semble traverser cette épreuve avec beaucoup de courage du haut de ses 10 ans...

Il est motivé. Ce n’est pas facile d’annoncer à son fils de 10 ans qu’il a une tumeur au cerveau. Quand je lui ai dit qu’il allait être opéré au cerveau, il a simplement répondu: «Oh wow... Une opération au cerveau... Faisons ce qu’il faut!» Il a une force que nous n’avons pas; c’est inexplicable. Nous sommes très fiers de lui. 

Est-il hors de danger?

Pas encore. Il doit subir des traitements et une ponction lombaire, et ensuite nous en saurons davantage sur ce qui va suivre. Nous ne savons pas encore s’il devra faire de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Cette attente est insoutenable.

Tu as songé à tout abandonner et à reporter ton premier spectacle. Qu’est-ce qui t’a amené à changer d’idée?

L’opération de Xavier a été un succès, et l’IRM ne montre plus de traces de tumeur. Il se rétablit plus vite que prévu sans trop de séquelles. Quand il a su que j’allais tout mettre de côté, il n’était pas d’accord. On a alors réalisé que nous devions faire comme lui et nous concentrer sur le positif. Xavier est un soldat, et nous devions faire comme lui. 

Qu’est-ce qui t’a amené à en parler publiquement?

En une heure, deux personnes m’ont envoyé un message. L’une avait entendu que mon fils avait un cancer généralisé, et l’autre avait appris qu’il avait la leucémie. Je ne voulais surtout pas que cette histoire de cancer généralisé vienne aux oreilles de mon fils. Et je n’avais pas envie de constamment devoir expliquer aux gens ce qui se passait. J’ai donc décidé de contrôler l’information. 

À quoi peut-on s’attendre de ton premier spectacle?

Les gens qui ont aimé Fiston, Papa et Contrat d’gars vont retrouver le même humour franc et direct. Je vais confronter les gens à ce qu’on est. Comme je suis un passionné d’histoire, je ferai des parallèles entre l’époque préhistorique et maintenant. Je vais aussi amener les gens à réfléchir sur l’ouverture d’esprit.

Tu as décidé de retirer l’un des numéros de ton spectacle afin d’en écrire un sur la maladie de ton fils. Pourquoi?

Xavier est très drôle et il m’inspire. Le soir où il a appris qu’il avait une tumeur, il faisait des blagues à ce sujet. Je me suis alors dit que tout ça méritait d’être abordé. Mais je vais voir si ça passe sur scène. Beaucoup de gens vivent avec la maladie, c’est la réalité, et en rire est une façon d’y faire face. 

Sinon, as-tu d’autres projets?

J’ai deux ou trois projets télévisuels en écriture. Les gens n’ont pas fini de me voir. Xavier a aussi envie de refaire de la télévision. Mais je veux qu’il prenne le temps de réfléchir et qu’il le fasse parce qu’il aime vraiment ça. On verra quand tout ça sera derrière nous.

Photo : Courtoisie

• Bisou sera présenté en rodage dès mai 2020.
• Ne pas faire à la maison, mercredi, 20 h, à V.
• Infos: joroberge.com