Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Marco Rubio entreprend une réorganisation du département d'État américain

AFP
Partager

AFP

22 avril à 13h36
22 avril à 17h32
Partager

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a révélé mardi un vaste projet de réorganisation du département d’État qui inclut la suppression ou la redéfinition de certains postes, notamment chargés des droits humains ou des crimes de guerre. 

• À lire aussi: Discussions sur l'Ukraine: l'émissaire de Trump prévoit une nouvelle visite en Russie

• À lire aussi: Washington pourrait réduire sa présence diplomatique au Canada

• À lire aussi: Rubio appelle Lavrov, dit que la paix est «possible» en Ukraine

L'appareil diplomatique américain est depuis longtemps la bête noire des conservateurs, qui veulent une administration davantage centrée sur la défense des intérêts américains et moins sur l'avancement de valeurs qualifiées de progressistes à travers le monde.

«Dans sa forme actuelle, le ministère est boursouflé, bureaucratique, incapable de remplir sa mission diplomatique essentielle dans cette nouvelle ère de compétition entre grandes puissances», a déclaré le secrétaire d'État dans un communiqué.

La réorganisation prévoit entre autres la suppression d'une division s'occupant de la «sécurité des civils, de la démocratie et des droits de la personne».

Elle sera remplacée par une instance chargée de la «coordination pour l'aide étrangère et les affaires humanitaires» qui doit absorber ce qu'il reste de l'USAID, l'agence pour le développement qui gérait un budget représentant près de la moitié de l'aide humanitaire dans le monde, désormais réduite à peau de chagrin par l'administration Trump.

Publicité
«Agile»

La nouvelle instance comprend un bureau chargé «de la démocratie, des droits de la personne et de la liberté religieuse» en remplacement d'un bureau qui traitait entre autres du droit du travail à travers le monde.

Ce dernier était «devenu une plateforme de militants de gauche afin de mener des vendettas contre les dirigeants anti-woke dans des pays comme la Pologne, la Hongrie ou le Brésil», a écrit Marco Rubio dans un texte publié sur la plateforme Substack.

La position d'envoyé spécial pour le changement climatique a aussi été supprimée.

La fermeture d'un bureau ne signifie pas que ses tâches ne seront plus effectuées, a néanmoins déclaré la porte-parole du département d'État Tammy Bruce, mais qu’elles seront réalisées «de manière plus rapide et agile».

«Grave» inquiétude démocrate

L'opposition démocrate dénonce cette réforme et accuse Marco Rubio de manquer de transparence et de céder du terrain face au rival chinois, qui est passé devant les États-Unis en nombre de postes diplomatiques à travers le monde.

Le projet «ne porte pas vraiment sur l'optimisation du département d'État, mais en réalité sur la liquidation du soft power américain, dont notre défense des droits de la personne et de la démocratie dans le monde», regrette Gregory Meeks, le plus haut démocrate de la Commission des affaires étrangères de la chambre des représentants.

Le sénateur Brian Schatz, chargé de suivre le budget du département d'État pour le groupe démocrate du Sénat, évoque lui de «graves inquiétudes sur la capacité des États-Unis à exercer leur leadership mondial» avec cette réforme.

Marco Rubio a partagé sur X un article affirmant que le nombre de bureaux au sein du département d'État allait passer de 734 à 602, et que les adjoints du secrétaire d'État devront proposer d'ici un mois des plans pour réduire de 15% les effectifs dont ils sont chargés.

Des chiffres qui semblent «corrects», selon un haut responsable du ministère qui a parlé à la presse. Il a déclaré que la suppression de postes n'impliquerait pas forcément des licenciements, et que le plan serait discuté au Congrès et avec les employés dans les prochains mois afin de finaliser la réorganisation.

Celle-ci est cependant moins brutale que ce que laissaient présager d'autres versions initialement envisagées.

Publicité
Publicité