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Modernisation du régime forestier: les Premières Nations anticipent une relation «très difficile» avec Québec dans les prochaines années

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-04-24T19:00:49Z
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Le projet de loi pour moderniser le régime forestier déplait au plus haut point aux Premières Nations, qui estiment ne pas avoir été écoutées par le gouvernement Legault et anticipent de fortes tensions à court et moyen terme avec Québec.

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«C'est une relation très difficile en ce moment avec ce gouvernement-là de la CAQ, qui semble vouloir encore une fois ignorer les droits de l'ensemble des Premiers peuples», a affirmé le chef de la Nation Anishnabe du Lac-Simon, Lucien Wabanonik, en entrevue au TVA Nouvelles.

Ce dernier ne voit tout simplement du bon «pour personne» dans ce projet de loi du gouvernement Legault.

«C'est un retour en arrière de 30 ans. Vous vous souviendrez du documentaire de M. Mondrie et de M. Richard Desjardins qui parlait des peuples invisibles, on revient à ce niveau-là», clame M. Wabanonik.

Le chef de la Nation Anishnabe du Lac-Simon est d’avis que la position des Premières Nations n’a pas été prise en considération.

«Ça va être très difficile de vivre cette relation-là pour les prochains mois, les prochaines années», prédit Lucien Wabanonik.

«Quelqu'un qui ne t'écoute pas, ce n’est pas de la consultation. Une consultation, ça va des deux côtés. Il faut se parler, il faut dialoguer et trouver des solutions. C'est ce qu'on a proposé. Mais encore une fois, c'est un coup d'épée dans l'eau, comme on l'a fait au cours des dernières années avec ce gouvernement-là, dans d'autres dossiers. Ça ne semble pas vouloir aboutir», ajoute-t-il.

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En plus des répercussions sur les nations autochtones, les impacts sur l’environnement sont également décriés.

«Il va y avoir une augmentation, à nos yeux, de destruction de la biodiversité qui est déjà très fragile. Il y a des scientifiques qui l'ont dit, il y a beaucoup de monde qui parle et qui essaie de faire entendre raison à ce gouvernement-là, mais ça se poursuit. Il ne semble pas vouloir entendre raison. Il a juste l'oreille à l'industrie comme c'est là», soutient M. Wabanonik.

Les Québécois verront leur accès à leur propre forêt être beaucoup plus compliqué, prévient-il également.

«Les gens qui vont vouloir aller dans certains territoires, il va y avoir beaucoup de difficultés, il va y avoir des barrières. La priorité c'est à l'industrie, souvenons-nous. Et en plus de ça, l'industrie actuellement, ce sont des intérêts internationaux. Donc en dehors du Québec, en dehors du Canada, bien souvent, est-ce qu'on gagne à faire ce genre de choses au niveau du Québec, au niveau de la législation que tu fais? Moi, je ne croirais pas. On perd le contrôle, à mon avis, puis ça s'en va encore une fois à l'extérieur du pays, puis on va être pénalisé», affirme le chef autochtone.

Les Premières Nations craignent donc devoir une accélération de la surexploitation des ressources et même une perte de rentabilité à long terme pour l’industrie forestière.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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