Milieux naturels: près du quart du grand Montréal sera protégé
Anne-Sophie Poiré
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) prend les grands moyens pour accélérer la protection de ses milieux naturels. Près du quart de son territoire est désormais protégé, dont l’intégralité de l’habitat de la rainette faux-grillon, une espèce menacée d’extinction.
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Un total de 53 435 hectares (ha) fait l’objet de mesures de conservation, soit 22,3% du territoire du grand Montréal, qui regroupe 82 municipalités.
Cette superficie équivaut à l’île de Montréal tout entière.
«On a tous été alarmés par le dernier rapport du GIEC [Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]. L’urgence, elle est réelle, les gestes qu’on doit poser doivent être ambitieux et rapides», a souligné en conférence de presse la mairesse de Montréal et présidente de la CMM, Valérie Plante.
«C’est maintenant que ça se passe, on n’a pas le temps de niaiser», a-t-elle lancé.
Le règlement de contrôle intérimaire (RCI), adopté à l'unanimité par les 82 maires de la CCM, ajoute 12 367 ha de milieux naturels – terrestres et humides – à ceux qui sont déjà protégés par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement.
«Toute construction, tout ouvrage, tous travaux ou toute activité» seront à présent interdits dans ces zones ciblées par la CMM. Les 3313 ha couvrant l’habitat de la rainette faux-grillon seront entièrement protégés.
Cette nouvelle réglementation serait «un moyen efficace» pour le milieu municipal de contribuer concrètement à la lutte aux changements climatiques, selon la CMM.
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Dépasser les objectifs
En 2012, le Plan métropolitain d’aménagement et de développement avait émis l’objectif de protéger 17% de son territoire d’ici 2031. Mais la Communauté métropolitaine de Montréal stagnait à 10,1% depuis des années, rapportait La Presse le 1er avril.
«La CMM a décidé de prendre les grands moyens pour mieux protéger les milieux naturels et de nous rapprocher, et même de dépasser notre objectif commun de protéger 17% du territoire», a fait valoir Mme Plante.
Ce règlement contribuera aussi à protéger les habitats de plusieurs espèces en situation précaire, comme le petit blongios et le ginseng à cinq folioles.
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Il entrera en vigueur dès qu’il aura reçu l’approbation de la ministre des Affaires municipales et de l’habitation, dans un délai maximal de 60 jours.