Mike Bossy: Denis Potvin salue le grand «Boss»
Jean-François Chaumont
«Le bon Dieu commence à se construire une "christie" de bonne équipe de hockey. Mais il pourrait en garder une couple sur terre.»
Dans son langage bien coloré, Denis Potvin a conclu une longue discussion avec l’auteur de ces lignes de cette façon.
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L’ancien défenseur étoile des Islanders de New York faisait référence aux décès de trois de ses proches lors des derniers mois: Mike Bossy, Clark Gillies et son frère, Jean Potvin.
«Je ne sais pas ce qui se passe en 2022, mais on a perdu trois joueurs importants des Islanders. Ça me rend triste.»
La bonne prédiction
Potvin était le pilier à la ligne bleue des Islanders. Il a participé aux quatre conquêtes d’affilée de la coupe Stanley de cette dynastie du début des années 1980.
Le premier de classe du repêchage de la LNH de 1973 a raconté une anecdote savoureuse au sujet de Bossy.
«"Boss" avait parlé à Bill Torrey, le directeur général des Islanders, avant son repêchage en 1977. Bill lui avait dit qu’il se cherchait un marqueur et il lui avait demandé ce qu’il pouvait apporter à l’équipe. Le jeune "Boss" avait répondu qu’il était pour "scorer" 50 buts. Il n’avait pas encore joué un match dans la LNH. Mais c’est exactement ce qu’il a fait.»
«Je trouvais que cette histoire décrivait tellement le "Boss". J’ai joué avec lui pendant 10 ans avec les Islanders. Il voulait la rondelle, il voulait marquer des buts. Je le cherchais toujours sur la glace.»
«Je n’ai pas peur de le dire. Mike est un grand ami. On peut croire que je ne suis pas objectif. Mais pour moi, il est le marqueur le plus naturel de l’histoire de la LNH. Encore aujourd’hui. Il n’y aura jamais un autre Mike Bossy.»
«Je peux l’affirmer sans gêne, puisque je ne voyais tous les jours sur la glace. Il ne voulait pas voir notre gardien réussir un arrêt contre lui-même lors d’un entraînement. Pour lui, marquer un but, c’était sa raison de vivre.»
Une qualité méconnue
Même s’il était un défenseur, Potvin a amassé un total ahurissant de 1052 points (310 buts, 742 aides) en 1060 matchs dans la LNH. À l’image de Bossy, il a porté uniquement les couleurs des Islanders.
Quand on lui parle de ses chiffres offensifs, l’homme de 68 ans regarde immédiatement en direction de son coéquipier.
«"Boss" était comme un frère pour "Trotts" [Trottier]. J’ai passé bien des soupers avec Mike et Bryan. Nous savions que nous pouvions transporter l’équipe sur nos épaules. Dans le vestiaire des Islanders, j’ai été assis à côté de "Trotts" pendant 15 ans. Le "Boss" était de l’autre bord dans le vestiaire. On se regardait souvent les trois. Juste avec un regard, on pouvait se comprendre.»
«On oublie aussi un aspect de sa carrière. Le "Boss" était un très bon passeur. Mais on n’en parle pratiquement jamais. Il m’a fait des passes incroyables.»
Le 20 décembre 1985, Potvin a devancé Bobby Orr au sommet des meilleurs pointeurs de l’histoire de la LNH chez les défenseurs.
«Je savais que j’étais pour battre tôt ou tard le record de Bobby Orr [915 points]. J’avais deux options : marquer un but ou obtenir une passe. J’ai fini par une passe sur un but de "Boss".»