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Variant Omicron: mieux vaut porter un masque N95

CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI
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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2022-01-11T22:05:48Z
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On le sait, le variant Omicron est deux à trois fois plus contagieux que ses prédécesseurs. Face à cela, on entend parfois dire qu’il faut privilégier les masques N95 et délaisser carrément les masques de tissu. Mais qu’en est-il vraiment? On vous explique.

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Faut-il privilégier les masques N95?  

Oui, soutient le Dr Donald Vinh, microbiologiste-infectiologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Comme son nom l’indique, le masque filtre 95% des aérosols, ce qui en fait la meilleure option lorsqu’il est porté de manière étanche comparativement aux masques chirurgicaux – les fameux masques bleus jetables – (95%) et les couvre-visages en tissus (82% pour ceux composés de deux couches). 

Si à l’été 2020 – lorsque Québec a rendu le port de masque obligatoire dans les lieux publics intérieurs –, un masque chirurgical ou un couvre-visage en tissu étaient suffisants pour se protéger et protéger les autres, la grande contagiosité du variant Omicron vient changer la donne. 

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Et comme nos connaissances sur le virus de la COVID-19 ont beaucoup évolué depuis le début de la pandémie – on sait maintenant que le virus se propage par aérosol plutôt que par gouttelettes –, nos méthodes de protection doivent aussi évoluer, plaide le Dr Vinh. 

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«Comme le virus se transmet par aérosol et que ça lui permet de mieux voyager dans l’air, le port d’un masque mal adapté peut permettre de respirer de l’air contaminé. Et le masque pour se protéger contre la transmission aérienne, c’est le N95», affirme-t-il.

AFP
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Notons que les masques N95 et les masques de grade médical sont soumis à des normes régissant, notamment, la filtration, la perméabilité à l’air et la résistance aux liquides. 

Une question de contexte  

Tout dépend aussi du contexte, fait-il valoir. Si vous vous promenez dehors pour vous rendre au dépanneur afin d’y acheter une pinte de lait, que vous restez moins de cinq minutes et que vous êtes seul à l’intérieur, un masque bleu peut suffire. 

Mais pour de plus longues périodes, à proximité d’autres personnes, dans un endroit dont on ne connaît pas la qualité de la ventilation, mieux vaut prendre de plus grandes précautions.

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Où s’en procurer?     

Comme ils sont fort utilisés dans le domaine de la construction pour protéger les travailleurs des poussières et particules de matériaux de construction, on peut facilement trouver des masques N95 dans les quincailleries. 

Vous pouvez sinon en commander en ligne auprès de détaillants canadiens. Assurez-vous qu’ils soient conformes à la norme internationale NIOSH.

Inconfortable et très technique  

Le chercheur Ali Bahloul n’est cependant pas du même avis. Il affirme que le port du masque N95 requiert une formation que monsieur et madame Tout-le-Monde n’ont pas suivie, risquant ainsi d’avoir des fuites dans leur masque, ce qui en réduit donc l’efficacité.

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«Dès qu’il y a une fuite, le masque peut perdre 10%, 20% ou plus de son efficacité, tout dépendant de la fuite», estime le chercheur en prévention des risques chimiques et biologiques à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail.

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Par ailleurs, les masques N95 et ses équivalents sont très inconfortables à porter. En effet, lorsqu'ils sont portés correctement, leur étanchéité rend la respiration plus difficile, dit-il. Et c’est sans parler de la capacité à se faire entendre lorsque l’on parle en le portant, comme le ferait un professeur en classe, par exemple.

«Pour éviter les fuites, le masque N95 doit prendre la forme du visage, explique Ali Bahloul. Les matériaux utilisés pour le fabriquer sont restrictifs, comparativement aux masques chirurgicaux, pour assurer leur étanchéité et leur capacité de filtration.»

Un masque N95 mal porté ou comportant des fuites est donc efficace comme barrière, c’est-à-dire pour protéger les autres, plutôt que comme outil de protection respiratoire pour soi-même, avance le chercheur. 

Quelles sont les autres options?  

Si, pour une raison ou pour une autre, vous n’avez pas accès à un masque N95 ou l’équivalent, le Dr Vinh soutient que le port de deux masques chirurgicaux peut fonctionner. 

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«Le but ultime est de protéger les poumons et les voies respiratoires. Idéalement, on le ferait avec un N95 ou l’équivalent, mais s’il n’y en a pas de disponibles, on peut opter pour la prochaine meilleure chose, comme un masque chirurgical. Je dirais même qu’un couvre-visage en tissu est mieux que rien si on n’a pas d’autres options», résume le microbiologiste-infectiologue.

M. Bahloul rappelle pour sa part que le risque zéro n’existe pas. C’est plutôt en additionnant les mesures – distanciation sociale, port du masque, ventilation adéquate, etc. – que l’on réduit les chances de contracter la maladie.

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