Michèle Richard aborde ses scandales bien connus dans son nouveau documentaire
DIMANCHE 11 décembre, 19 H 30, TVA
Nathalie Slight
Des chansons qui seront à tout jamais gravées dans la mémoire collective québécoise, des spectacles grandioses, des tenues de scène époustouflantes, des réussites, des scandales... Michèle Richard figure parmi les grandes vedettes québécoises. Derrière l’artiste se cache une femme immensément attachante, que Joël Legendre nous présente dans le documentaire Michèle, tout simplement.
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Joël, comment ce documentaire est-il né?
Avant la pandémie, j’étais censé faire la mise en scène du spectacle de Michèle Richard, produit par Pierre Marchand. Le projet était déjà bien enclenché; nous avions eu plusieurs rencontres pour échanger des idées sur les chansons, les costumes et les présentations.
Et lorsque la crise de la covid-19 a éclaté, tout est tombé à l’eau!
Pas tout à fait. Le producteur a lancé l’idée de transformer ce spectacle en émission spéciale pour la télé. En discutant de la tournure que ça allait prendre, j’ai dit: «Pourquoi pas un documentaire où l’on prend tout simplement des nouvelles de Michèle Richard, la vedette et la femme?» À TVA, on a été enchanté par ce projet et, rapidement, je me suis retrouvé sur Zoom avec 25 personnes pour développer ce documentaire.
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Connais-tu Michèle depuis longtemps?
Je suis un grand fan de Michèle depuis ma tendre enfance. Mes parents m’ont raconté qu’à quatre ans, je l’ai vue au petit écran dans une exubérante robe à paillettes digne d’un spectacle à Las Vegas. J’ai demandé à mon père de dévisser la télé, afin que je puisse entrer dedans et aller rejoindre la belle madame. Chaque fois qu’on la voyait dans une émission, mes parents me disaient: «C’est ta chanteuse!» Elle m’a toujours fasciné.
Ce doit être quelque chose de piloter un documentaire sur ton idole de jeunesse!
Oui, vraiment! Michèle nous a tout d’abord reçus dans sa maison de Sainte-Adèle, une première! Il faut comprendre qu’elle a ouvert les portes aux caméras des centaines de fois dans sa maison précédente, à Saint-Sauveur, mais pas dans sa nouvelle, qu’elle désire conserver comme son jardin secret. Je me sentais donc privilégié. Elle m’a aussi donné carte blanche quant aux sujets abordés
De quoi avez-vous parlé?
Nous sommes revenus sur son enfance particulière. La première fois qu’elle est montée sur scène, Michèle avait 10 ans. Je suis père de jumelles de huit ans et je ne peux pas concevoir que, dans deux ans, mes filles puissent commencer à travailler chaque semaine. De plus, à l’époque, il n’y avait pas de règles concernant les enfants artistes. Ils étaient sous-payés, exploités.
As-tu abordé des sujets plus délicats avec Michèle?
Dans les années 2000, son ex-mari Yvan Demers a fait de la prison. Comment a-t-elle vécu ces quatre années où elle allait le voir tous les vendredis? Je pensais qu’elle ne voudrait pas aborder ce sujet, mais le temps a passé, et elle est maintenant prête à présenter l’autre côté de la médaille, celui d’une femme qui n’avait rien à voir avec la fraude de son conjoint, mais qui s’est quand même retrouvée en première page de tous les journaux.
Michèle chante-t-elle dans le documentaire?
Bien sûr! Le documentaire se termine par un spectacle au Caf’Conc’, une salle de spectacle dans un hôtel à Montréal. Michèle y a fait une résidence dans les années 1980; elle présentait huit shows par semaine, dont trois le samedi. Il y a quelque chose de très touchant à la voir retrouver, 40 ans plus tard, cette salle où elle a vécu tant de beaux moments. Ce n’est pas tout: elle monte sur scène et présente des chansons à ses fans, qui ne l’ont pas vue en spectacle depuis plusieurs années. Voir une artiste vieillissante, avec des étoiles dans les yeux, ça m’a profondément touché. C’est là que l’on comprend tous les sacrifices qu’elle a faits dans sa vie pour entretenir l’amour du public.