Michel Laperrière n’auditionnait pas pour le rôle d’André Lapointe dans Indéfendable
Nathalie Slight
Depuis 2022, Michel Laperrière incarne Me André Lapointe dans la quotidienne Indéfendable. Il campe ce personnage avec tellement de justesse qu’on dirait qu’il a été créé spécialement pour lui. Pourtant, ce rôle ne lui était pas destiné.
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Michel, comment as-tu décroché le rôle de Me Lapointe?
J’ai passé une audition pour deux personnages, qui n’étaient pas André Lapointe. Après mon audition, le réalisateur m’a demandé si je pouvais rester pour donner la réplique à une comédienne qui auditionnait après moi. Il m’a donné le texte en me disant que je pouvais le lire, car il était conscient que c’était impossible d’apprendre les répliques en 10 minutes.
Était-ce un long texte?
Plutôt, oui. Eh bien, j’ai presque réussi à l’apprendre. Comme je ne connaissais pas les répliques par cœur, je les disais dans mes mots. Résultat: ça semblait très naturel. Et devinez quel personnage je campais? André Lapointe!
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Croyais-tu avoir des chances d’obtenir ce rôle?
Pas du tout. Lorsque j’ai reçu un appel de l’équipe de production m’annonçant que je serais de la distribution d’Indéfendable, j’ai demandé quel personnage j’allais camper. J’ai été très surpris d’apprendre qu’on me confiait Me Lapointe! Comme je n’avais pas officiellement auditionné pour le rôle, j’ignorais qu’il s’agissait d’un des personnages principaux de la série. (rires)
Pour te préparer à incarner Me Lapointe, as-tu suivi un criminaliste dans le cadre de ses fonctions?
Richard Dubé, coauteur de la série Indéfendable, était un criminaliste réputé. Je parle au passé, car il est décédé d’une crise cardiaque en janvier, à 66 ans. J’ai eu l’occasion de discuter avec lui de son métier à quelques reprises. Il nous a raconté, à Sébastien Delorme et à moi, plusieurs anecdotes liées à son travail. Il nous a aussi coachés pour nos premières scènes de plaidoiries. D’ailleurs, il était là chaque fois que nous tournions les procès.
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Comment se prépare-t-on à plaider dans une série télé?
Lorsque nous sommes rendus à tourner le procès, nos personnages ont déjà parlé de la cause à plusieurs reprises. Comme les détails de cette intrigue sont bien imprégnés dans notre mémoire, c’est plus facile de reconstituer le fil des événements devant le jury. On maîtrise déjà les informations, il suffit de les mettre bout à bout. Par contre, la plaidoirie n’est pas une scène parmi tant d’autres.
Que veux-tu dire?
Le tournage des procès implique toujours un petit stress, car la salle est pleine, et il y a plusieurs figurants qui composent le jury. De plus, puisque plusieurs intrigues sont librement inspirées de faits vécus, on se prend au jeu. Je veux vraiment défendre l’acteur ou l’actrice qui joue le client de Me Lapointe, comme s’il s’agissait d’une vraie cause!
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Qu’est-ce qui t’a le plus surpris au sujet de ton personnage jusqu’à présent?
Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il tombe amoureux de la juge Clara Fortin (Josée Deschênes). Il s’agit d’un revirement plutôt intéressant, car ça nous permet de découvrir la personnalité de Me Lapointe à l’extérieur du travail.
Lorsque tu campes ce personnage, on a l’impression qu’il n’est pas si loin de ta véritable personnalité!
C’est le cas. Depuis toujours, l’injustice me révolte. Je regarde ce qui se passe présentement dans le monde, le recul des lois sur l’avortement et des droits de la communauté LGBTQ... Ça m’indigne, vous n’avez pas idée! Je puise dans ce trait de caractère — assez présent chez moi — pour camper André Lapointe.
Et en quoi ce personnage est-il totalement différent de Michel Laperrière?
Oh, bonne question! Il a un caractère assez sanguin, il est très émotif et soupe au lait à ses heures. Je le suis aussi, mais je me maîtrise mieux que lui. Il faut dire que, contrairement à celle d’André Lapointe, ma vie est plutôt calme. J’ai moins d’occasions de péter ma coche. (rires)