Michel Laperrière aimerait jouer avec sa femme, Chantal Lamarre
Daniel Daignault
Depuis l’automne 2022, Michel Laperrière a fait son entrée du lundi au jeudi dans nos salons avec le personnage de Me André Lapointe dans Indéfendable. Ce rôle fait sur mesure pour lui survient à un beau moment dans sa longue et fructueuse carrière.
«On sait un peu plus à quoi s’attendre, après avoir fait une première année d’Indéfendable, mais c’est encore une «découverte», dit-il au sujet de son rôle dans la quotidienne. Michel Laperrière précise ne pas être du genre à faire des suggestions aux auteurs concernant son personnage; ce qu’il devrait faire ou comment il devrait réagir face à telle situation. «Je laisse ça aux auteurs, ils savent pas mal où ils s’en vont. J’ai parfois des idées, dont je fais part, sur les directions qu’André Lapointe pourrait emprunter, mais ce ne sont que des propositions.»
Forcément, des amitiés et de belles complicités sont nées sur le plateau de la quotidienne de TVA. «J’avais travaillé avec Anne-Élisabeth (Bossé) sur un show de théâtre il y a longtemps et j’avais à peine croisé Sébastien (Delorme) quand j’avais fait quelques jours de tournage sur District 31. On ne se connaissait pas vraiment, et ç’a été une belle découverte pour tout le monde. C’est très agréable de travailler avec eux, on s’entraide beaucoup, il y a un bon esprit d’équipe.»
Michel avoue qu’il s’est habitué à la fréquence des tournages qu’implique une série telle qu’Indéfendable. «Il ne faut pas regarder la masse, mais y aller semaine après semaine. Tout le monde ne fait pas tous les épisodes (120 au total), alors de temps en temps, on a quelques jours où c’est plus tranquille. Apprendre ses textes, les savoir et être préparé, c’est une discipline à avoir, mais il y a des choses plus difficiles que ça!»
Au sujet de Nour Belkhiria, dont le personnage d’Inès a gravi les échelons depuis l’an dernier, Michel confie qu’il la connaissait avant Indéfendable. «On avait tourné ensemble durant quelques jours sur le film La révision, et ça avait bien cliqué. C’est facile de travailler avec elle.» Lorsque je lui demande s’il est du genre à donner des conseils, vu son expérience, comme il aurait pu le faire avec Nour, le comédien répond que ce n’est pas dans sa nature. «Je ne donne pas de conseils comme celui qui sait, qui pense savoir et qui dit à l’autre comment faire. Je suis plus du genre à parler du personnage ou d’une scène, et je dirais que c’est plus du travail d’équipe que des conseils.»
Discipline et bonne humeur
Michel Laperrière a eu l’occasion de montrer son savoir-faire à maintes reprises à travers les divers personnages qui lui ont été confiés au fil des ans. C’est au début des années 1980 que les téléspectateurs le découvrent, d’abord dans Peau de banane, puis dans une multitude d’émissions qui connaissent du succès, telles Chop Suey, La misère des riches et Blanche. Son rôle de Bruno Hamelin dans Le retour et celui du sympathique Roch dans Histoires de filles ont fait de lui un visage bien connu du grand public. Après plus de 40 ans de carrière, cet acteur polyvalent éprouve encore énormément de plaisir à relever les défis, que ce soit sur scène (Ladies Night) ou à la télévision, où il a joué ces dernières années le rôle de Joe dans 5e rang.
Des rôles dramatiques à ceux qu’il a tenus dans des comédies, il a toujours su divertir les gens, comme lorsqu’il jouait dans 5e rang — même s’il avait des scènes qui versaient dans le drame —, et surtout dans Madame Lebrun et La Maison-Bleue. Michel avoue que de ne pas jouer dans une comédie depuis quelque temps — mis à part dans la pièce Ladies Night — ne lui manque pas vraiment depuis qu’il incarne Me André Lapointe.
«On a quand même un côté un peu plus léger. Mon personnage aime bien rire des choses pour dédramatiser, et entre nous, on rit tellement! On a bien du fun, et rire sur le plateau, avec les techniciens aussi, ce n’est pas rare. Je ne peux donc pas dire que la comédie me manque, parce qu’il n’y a pas juste avec le rôle que tu joues que tu peux t’éclater, il y a aussi les gens avec qui tu travailles. Et comme on a une belle gang, je suis très très heureux de mon sort.»
Il ajoute que les gens l’abordent beaucoup pour lui parler de son rôle d’avocat. «C’est bien sympathique, les gens accrochent beaucoup à la série et aiment le personnage. Quand on a un rôle qu’on aime jouer et que cet amour est partagé par les gens, c’est quand même un bon moment à passer avec le monde. Il y a aussi beaucoup d’avocats qui m’en parlent, qui apprécient la série, et c’est plaisant. C’est très rare, je dirais même exceptionnel, qu’on me fasse un commentaire négatif.»
Le talent pour durer
Lorsqu’il est question des nombreux rôles qu’il a eu à défendre, le comédien se fait humble. «Si tu veux faire ce métier-là, il faut que tu voies ça comme un marathon. Ce n’est pas un sprint, et je n’ai jamais été ce qu’on appelle “la saveur du mois”. Mais en fin de compte, en regardant ça, comme tu dis, ça fait 40 ans et j’ai encore de beaux projets et de belles propositions. J’ai été chanceux, parce que j’ai eu des rôles dans des affaires qui ont duré longtemps, comme Histoires de filles, ou des émissions pour enfants comme Une grenade avec ça?. Je me suis toujours arrangé pour avoir du fun, et c’est ça qui est important.»
Du plaisir, il en a notamment eu à jouer un rôle de tueur dans l’excellente comédie dramatique C’est comme ça que je t’aime. «Ah oui, c’était du bonbon. Ça n’était pas si dur à faire tellement c’était bien écrit, et c’était bien différent de ce que j’avais fait avant.»
Fier de sa conjointe
Michel, on le sait, est le compagnon de vie de la comédienne Chantal Lamarre. Parents de deux enfants maintenant majeurs, ils sont d’ailleurs allés au Japon cet été pour célébrer leur anniversaire de mariage. Bien des gens lui font de beaux commentaires à l’égard de sa compagne. «Ils la trouvent formidable et ils ont tout à fait raison, parce que ce qu’elle fait est totalement unique, personnel et inimitable. Il n’y a pas beaucoup de modèles comme ça. Tu la mets dans n’importe quelle situation, et il faut te lever de bonne heure pour l’accoter. Elle est très cultivée, elle travaille beaucoup et j’ai bien des éloges à lui faire. Ça va faire 25 ans qu’on est ensemble. On n’a pas de projet en ce sens, mais si quelqu’un nous demande de jouer ensemble, on ne dira pas non!»
Une chose est claire, la retraite n’est pas pour demain pour Michel Laperrière. Parmi les choses auxquelles il n’a pas touché, il aimerait faire de la supervision de textes, et peut-être même de la réalisation. «J’ai touché un peu à ça il y a très longtemps, pour de la télé pour enfants, et je pense que ma force serait surtout de diriger des acteurs. Je ne possède pas la technique comme les réalisateurs la possèdent, mais bien entouré, ça se pourrait.»
Ne manquez pas Indéfendable, du lundi au jeudi 19 h, à TVA.