Michel Charette fait de rares confidences sur son amoureuse des 20 dernières années
Marie-Ève Leclerc
Nous avons rencontré le comédien et scénariste Michel Charette lors d’une répétition de Visite libre 2.0, une pièce de théâtre qu’il a coécrite et qu’il met en scène avec son bon ami François Chénier. Il discute de ce projet ainsi que de longévité, tant dans sa vie personnelle que dans sa vie professionnelle.
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Michel Charette et François Chénier ont du pain sur la planche ces jours-ci, puisqu’ils font la mise en scène de la pièce Visite libre 2.0, dont ils signent également les textes.
L’idée de départ, Michel l’a eue en se promenant dans son quartier et en voyant des visites libres. «Je me suis dit: “Quel beau sujet pour une pièce!” Parce qu’il y a toutes sortes de gens qui visitent, autant des voyeurs, des gens sérieux et des curieux que ceux qui n’ont rien à faire un dimanche. Comme c’est un théâtre d’été et une comédie, il faut avoir une panoplie de personnages à amener sur scène, tous plus étranges les uns que les autres. Une femme veut cacher son amant, un homme veut se cacher de la police, tout le monde cherche une cachette. Le vendeur d’immeubles est au centre de tout. On veut que les gens s’amusent dans la salle, c’est donc du pur divertissement et ça finit bien», nous explique le coscénariste, qui a fait appel à son bon ami pour l’écriture. «Quand j’ai commencé à écrire, j’étais bloqué. J’ai appelé François pour savoir s’il voulait m’aider. Il a dit oui. Il est fort sur la structure, et moi, sur les liners.» Cette pièce avait déjà été présentée mais, n’étant pas allés au bout de leur œuvre, les scénaristes voulaient revenir avec une nouvelle mouture. «On a changé des choses et il y a une nouvelle énergie.»
Grand fan du burlesque et du jeu physique, Michel Charette voulait intégrer ces genres à la pièce. «C’est un feu roulant pendant une heure et demie, avec entracte. Je n’aime pas les temps morts en comédie. On a essayé de grouper un paquet d’affaires. Les belles années du Théâtre des variétés sont en train de se perdre. Je pense qu’on est l’un des derniers théâtres à faire ça», nous dit-il en parlant du Théâtre des Hirondelles, situé à Saint-Mathieu-de-Belœil.
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UNE ÉQUIPE BIEN RODÉE
Pour participer à la création de cette nouvelle mouture, Michel Charette et François Chénier ont fait appel à des comédiens qu’ils savaient être en mesure de livrer la marchandise. «On voulait toujours être dans la vérité. C’est pourquoi on est allés chercher une actrice comme Monika Pilon, qui peut jouer plusieurs personnages extravagants, en plus d’avoir un sens du timing et du comique. Rose-Anne Déry est aussi extraordinaire, tout comme Jean-Alexandre Giguère, un roi de l’improvisation. C’est la première fois qu’il fait du théâtre d’été. Même si c’est un ajustement pour lui, il est à l’aise et a du plaisir. Marcel Leboeuf est un incontournable du théâtre d’été, tandis que Stéphan Allard a un esprit vif et dynamique. Tout s’est fait de façon naturelle, et les acteurs nous amènent plus loin que ce qu’on a écrit. François et moi, on n’a pas d’ego en écriture: on est des acteurs qui écrivent.» Quant à sa complicité avec François Chénier, elle remonte à presque 35 ans.
«Je connais tout de lui et lui de moi. François et moi, on ne s’est jamais chicanés. On s’appelle pour se dire qu’on a pris telle décision professionnelle et on n’a même pas besoin de se convaincre, on sait que ce sera la bonne. On se parle tous les jours, on se voit, on dîne ensemble, on pêche... On n’est jamais tannés de se voir. De plus, j’ai la chance d’avoir beaucoup d’ouvertures et, chaque fois, je dis que mon ami François sera dans le projet. Même chose pour lui. On est en communion.»
DE NOUVELLES CORDES À SON ARC
On connaît bien Michel Charette l’acteur, mais moins l’auteur. C’est pourtant un métier qui prend de plus en plus de place dans sa sphère professionnelle. «Le défi d’écrire est d’utiliser les bons mots et de ne pas trop en mettre. En comédie, il y a beaucoup de travail dans le rythme du texte. Comme ce n’est pas notre métier, on n’avait pas de structure de travail au début. Maintenant, on sait comment écrire. François et moi, on part parfois dans un chalet, où il y a des tableaux, des cartons, et on fait des schémas pour que ce soit vivant et compréhensible. On se complète bien: j’aime la direction d’acteurs, et François, la conception et les costumes. On ne se pile jamais sur les pieds.»
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Le métier d’auteur prendra plus d’espace dans son agenda avec l’écriture de son premier one man show, dont François assurera la mise en scène. «On arrive justement d’une retraite dans un chalet. Mon projet est écrit aux trois quarts, avec un an d’avance. Je suis heureux. On a travaillé fort. On a un an pour le retravailler et le roder pour voir la réception des gens. On a aussi écrit une série, Marco Lachance, qui est présentement en développement.»
Le one man show est-il l’aspect qu’il manquait à la carrière de Michel Charette? «Oui, mais en même temps, j’aurais été heureux de ne pas le faire. Toutefois, quand ComediHa! me l’a proposé, je ne voulais pas être un jour sur mon lit de mort à me dire que j’ai raté cette opportunité. J’ai 53 ans, c’est probablement le seul one man show que je ferai dans ma vie. J’ai des conditions extraordinaires, une belle tournée se dessine, et je suis très content.»
UNE LONGÉVITÉ IMPORTANTE
Cette année, Michel célèbre 31 ans de carrière et 20 ans de couple. Comment explique-t-il cette longévité dans sa vie? «Quand on trouve la bonne personne, pourquoi pas! Marie-Claude est la mère de mes enfants, une amie, une maman, une amoureuse et une amante extraordinaire. Partager ma vie avec elle, c’est facile. Si je suis l’être que je suis aujourd’hui, c’est grâce à Marie-Claude. C’est elle qui m’a poussé dans le derrière pour aller consulter, car on a tous nos blessures. Elle a aussi sacrifié une partie de sa carrière pour rester à la maison. Maintenant, c’est à son tour de s’émanciper. Elle est retournée aux études, en droit. On s’est entourés de gens compétents qui nous aident avec les enfants. Ses études vont bien et elle se valorise autrement que juste en tant que maman. C’est mon idole, elle est formidable!»
Quant à son métier, il estime être un privilégié. «Tous les matins, je me lève et je suis un être privilégié. Il y en a 500 qui se lèveraient pour faire ma job. Je peux être fatigué, mais je ne peux pas chialer. Je n’ai jamais manqué de travail. Ma carrière va bien et je fais partie du premier trio depuis 6 à 10 ans. Les gens me demandent, et quand j’ai des projets, on m’écoute. Je suis sur mon X sur tous les plans, je ne peux pas me plaindre.»
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