Meurtre de Serge Boutin: la Couronne a fait entendre tous ses témoins au procès de Charles Lassonde
Guillaume Cotnoir-Lacroix
La Couronne a maintenant fait entendre tous ses témoins, au procès pour meurtre au premier degré de Charles Lassonde, mardi, au palais de justice de Sherbrooke.
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Les 13 jurés sont maintenant dans l’attente de savoir si l’accusé va présenter une défense et s’il témoignera dans le cadre des audiences.
La Dre Caroline Tanguay, pathologiste au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, dernière témoin de la Couronne, a été entendue mardi matin.
C’est une collègue de la Dre Tanguay qui a pratiqué l’autopsie du corps de Serge Boutin. Or, pour des raisons personnelles, elle ne pouvait témoigner dans le cadre du procès et la Dre Tanguay a pris le relais.
La témoin a rapporté que le corps de la victime était «enveloppé d’une bâche de plastique» et en «état de putréfaction avancé» à son arrivée au laboratoire.
«Ses mains étaient retenues derrière son dos par une corde élastique avec des crochets métalliques, un peu de type bungee», a souligné la Dre Tanguay.
Sur le corps de Serge Boutin, deux lacérations au niveau du cuir chevelu ont été décelées. La témoin a indiqué qu’il s’agissait de lésions traumatiques contondantes, causées par un objet qui n’a pas de côté «tranchant ou piquant».
Une telle lésion peut être causée par «beaucoup d’objets qui nous entourent», a continué Dre Tanguay, en donnant des exemples comme une partie du corps, une surface, le sol, un mur, une table ou un objet comme un bâton de baseball ou une barre de fer.
L’état de putréfaction avancé du corps n’a toutefois pas permis de déterminer si ces lacérations sont survenues avant ou après le décès de la victime.
Même si ces lacérations étaient survenues avant le décès, la témoin a rapporté qu’il ne serait tout de même pas possible de savoir si celles-ci avaient pu contribuer au décès ou non.
Dans un extrait du rapport de la pathologiste qui a réalisé l’autopsie, il est indiqué que «la cause de décès de M. Boutin est indéterminée».
La pathologiste qui a réalisé l’autopsie avait aussi été informée de la possibilité que la victime «aurait pu avoir été battue, enveloppée dans une bâche et enterrée vivante».
«À l’autopsie, on ne peut pas confirmer ni infirmer cette hypothèse-là», écrit-elle aussi dans son rapport.
L’analyse du foie de la victime a aussi permis de révéler la présence de drogues, soit de la «métamphétamine, MDMA, MDA, THC et métabolisme de cocaïne», a expliqué la témoin du jour.
Impossible toutefois de savoir quelles étaient les concentrations au moment du décès.
En contre-interrogatoire, la Dre Tanguay a répondu à Me Martin Latour, qui défend Charles Lassonde, qu’elle ne pouvait pas exclure une «intoxication ou réaction fatale à une de ces drogues-là» pour expliquer le décès.
Le dernier témoin de la Couronne ayant été entendu, le procès a été suspendu jusqu’à mercredi matin, bien qu’une toute dernière preuve pourrait être déposée au jury demain.
À ce stade-ci, il est toujours impossible de savoir si Charles Lassonde témoignera pour sa défense. Rappelons qu’il revient à la Couronne de prouver sa culpabilité hors de tout doute raisonnable.