Meurtre de Guylaine Potvin: son amie marquée par la macabre découverte
Audrey St-Pierre est la dernière personne à avoir vu Guylaine Potvin vivante et elle est celle qui a retrouvé son corps au matin du 28 avril 2000
Pierre-Paul Biron
Même après 24 ans, Audrey St-Pierre demeure marquée par la scène d’horreur qu’elle a découverte au matin du 28 avril 2000 dans l’appartement de sa meilleure amie Guylaine Potvin. «Elle était couchée sur le dos. Son visage était bleu, ses lèvres étaient bleues.»
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C’est avec un sanglot dans la voix que la dernière personne à avoir vu Guylaine Potvin vivante a raconté le déroulement des dernières heures de la jeune femme, présumément la victime de Marc-André Grenon.
Audrey St-Pierre a expliqué au jury mardi que la victime et elle s’étaient vues la veille et qu’elles devaient se rejoindre pour un projet scolaire le matin du 28. Guylaine Potvin ne répondait toutefois pas au téléphone. En se rendant à l’appartement de son amie, la femme a trouvé l’horreur.
«Je le savais dans le fond de moi qu’elle n’était pas en vie à ce moment-là», a raconté avec émotion la témoin.
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Émotions
Durant le récit de ce premier témoin, plusieurs membres de la famille de Guylaine Potvin ont peiné à retenir leurs larmes, visiblement ébranlés de se replonger dans les derniers moments de la jeune femme.
Audrey St-Pierre s’est d’ailleurs rappelé les derniers mots qu’elle et la victime ont échangés en se laissant quelques heures avant le drame.
«’’Maman Guylaine’’ était super protectrice», s’est rappelée avec un sourire dans la voix la femme qui devait marcher vers son appartement, seule, à la noirceur.. «Elle m’a offert de dormir chez elle. [...] J’avais la main sur la poignée de porte et Guylaine m’a dit : ‘’Sois prudente, fais attention’’.»
Tragiquement, sans le savoir, c’est sur Guylaine Potvin plutôt que son amie que rôdait le danger. Quelques heures plus tard, Marc-André Grenon, désormais âgé de 49 ans, serait entré dans son appartement avant de l’agresser sexuellement et de l’étrangler à mort.
Impassible
Grenon est demeuré impassible dans le box au cours de ce premier témoignage, comme depuis son arrivée lundi d’ailleurs.
Quand Audrey St-Pierre décrivait son amie, l’accusé fixait droit devant lui, l’air hagard. Même chose quand la femme a décrit le désordre qu’elle a trouvé dans la chambre de la victime après le passage présumé de l’homme.
Le deuxième témoin, Myriam Blais, est une amie qu’Audrey St-Pierre a appelée à l’aide le matin du 28 avril. Elle a aussi constaté que quelque chose n’allait pas chez Guylaine Potvin, qui «ne répondait pas, était bleue et ne semblait pas respirer».
Ceinture
Le premier paramédic arrivé sur les lieux, André Bilodeau a également débuté son témoignage en fin de journée mardi. Il a expliqué avoir reçu un appel pour une jeune femme inanimée dans un appartement de la rue Panet.
«[Mon partenaire] m’a signifié qu’on était en présence de manœuvres impraticables, qu’il y avait des rigidités de la mâchoire et donc une impossibilité de ventiler», a décrit l’ambulancier. «C’est le terme pour dire qu’il n’y a plus rien à faire.»
M. Bilodeau a ensuite vu son partenaire sortir une ceinture de sous la jeune femme. «Je l’ai vu la sortir en dessous des épaules, au niveau du cou.»
Le procès se poursuivra mercredi, notamment avec le témoignage du policier qui avait analysé la scène en tant que technicien en identité judiciaire à l’époque.
Marc-André Grenon est accusé du meurtre au premier degré et d’agression sexuelle grave envers Guylaine Potvin. Les faits seraient survenus le 28 avril 2000, dans l’appartement de la jeune étudiante de 19 ans. L’homme a été arrêté 22 ans plus tard, en octobre 2022.
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