Meurtre à Brownsburg-Chatham: Coupable de meurtre ou d’homicide involontaire sur sa voisine?
Le procès de l'homme de 78 ans s'est terminé avec les plaidoiries finales mercredi
Jonathan Tremblay
Le sort du septuagénaire qui a abattu sa voisine à Brownsburg-Chatham est maintenant entre les mains des jurés. Ceux-ci ont entendu les plaidoiries finales mercredi, et devront bientôt trancher entre un verdict de meurtre prémédité ou d’homicide involontaire.
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«M. Kirby est au moins coupable d’homicide involontaire», a d’emblée convenu mercredi Me Maxime Chevalier, de la défense, tôt durant sa plaidoirie, au procès devant jury d’Howard Charles Kirby, au palais de justice de Saint-Jérôme.
L’homme de 78 ans est accusé d’avoir tué sa voisine immédiate Bonnie-Lyn Finnigan, qui résidait dans une modeste maison du chemin Édina, jusqu’au 14 octobre 2020.
Ce jour-là, la femme de 62 ans a été abattue sur son terrain d’une décharge d’arme à feu de calibre 12, qui a causé pas moins de 140 orifices sur son corps.
Par vengeance
La scène a été captée par des caméras installées sur sa maison, une forte preuve, aux yeux de la poursuite, car la victime craignait Kirby, avec qui elle avait eu des années de litiges civils.
Sur les images, on aperçoit l’accusé effectuer des allers-retours au haut d’une pente qui donne sur la terre de Mme Finnigan, en plein après-midi.
À un certain moment, il revient avec une arme et tire une décharge fatale en sa direction.
Pour la poursuite, le geste de Kirby était délibéré, planifié et un acte de vengeance, en représailles à toutes leurs années de mésententes. Parfois, leurs chicanes concernaient de simples branches d’arbres coupées sur le bord du terrain de l’accusé, a-t-il été relaté.
«Mme Finnigan a été tuée ce jour-là parce qu’il avait l’intention de la tuer», a affirmé sans détour Me Steve D. Fontaine, un des procureurs de la Couronne au dossier, qui ne croit en rien au fait que l’accusé ait agi soudainement, par une simple impulsion.
Selon lui, Kirby aurait eu tout le temps nécessaire pour se calmer afin de ne pas agir de la sorte, lorsqu’il observait sa victime.
Une provocation
De son côté, la défense prétend plutôt que le septuagénaire a momentanément perdu le contrôle contre celle qui l’aurait privé de son intimité durant des années.
«La séquence entre le moment où il a craqué et le moment où il tire est de 35 secondes. À aucun moment, il n’a eu le temps de calmer ses émotions», a plaidé Me Chevalier.
«Peu importe la façon dont tu tournes l’affaire, ce n’était pas délibéré», a-t-il poursuivi.
L’avocat de la défense prétend également que la victime n’avait pas du tout un comportement d’une voisine apeurée, au contraire.
«Elle savait que ses actions causaient du tort à son voisin, a renchéri Me Chevalier, disant que son client sentait ne plus avoir d’intimité. Il en avait du mal à dormir.»
«Le 14 octobre 2020, il a été poussé à bout par une provocation soudaine. Il a commis un homicide involontaire, mais pas un meurtre», a-t-il conclu.
Le juge Pierre Labrie détaillera ses instructions au jury mardi prochain. Les douze jurés qui participeront ensuite à la délibération seront séquestrés à la fin de cette journée.
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