Message aux Canadiens le jour du scrutin: «Monsieur Trump s’amuse» de «nous»
TVA Nouvelles
Le message publié lundi matin par Donald Trump, plaidant pour l’annexion du Canada en pleine journée d’élections fédérales, doit-il être pris au sérieux?
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Les panélistes de l’émission La Joute ne s’entendent pas sur la manière dont ce message faisant l’éloge du Canada comme 51e État doit être interprété.
Le chroniqueur Mathieu Bock-Côté estime que les Canadiens devraient cesser d’être aussi réactifs aux messages publiés par le président américain dans son réseau social.
«Il faut être assez [adultes] pour ne pas collectivement déterminer nos comportements électoraux [...] en fonction des provocations de Donald Trump, amusées de son point de vue, et pas vraiment amusantes du côté des Canadiens», avance-t-il.
«Il faut simplement être capable de ne pas vivre au rythme de ses déclarations [dans] Truth Social. Ce serait un progrès pour notre intelligence démocratique de faire cela», ajoute-t-il. «Pour le reste, ça révèle la crispation des Canadiens devant ces provocations, [ce] qui en dit beaucoup sur leur propre fragilité identitaire.»
L’analyste politique Marc-André Leclerc abonde dans le même sens.
«Monsieur Trump s’amuse avec nous», dit-il. «D’envoyer un message de la sorte, le matin de l’élection [...], quand tu le lis, il nous dit de voter pour lui, mais il n’y a [...] personne qui est sur le bulletin de vote qui nous dit que ce qu’il faut faire, c’est ce que Donald Trump nous recommande.»
De son côté, l’analyste politique Yasmine Abdelfadel est d’avis que ce message n’est pas anodin et doit impérativement être pris au sérieux.
«Faut-il attendre qu’on soit cassé ou asphyxié économiquement pour se dire que finalement ce n’était pas une joke?» demande-t-elle. «En novembre dernier, lorsqu’il a tweeté sur les tarifs et qu’on se disait que ça ne se pouvait pas [...] ah, c’est un peu trop tard.»
«Est-ce qu’il faut écarter ça?» ajoute-t-elle. «Ou bien le prendre avec un peu de sérieux et se dire qu’il y a une menace qu’on n’a jamais connue, qu’on n’a jamais vécue et [contre] laquelle on n’a jamais développé de réflexes. Il va falloir réfléchir à comment, éventuellement et potentiellement, peut-être n’espérons jamais, répondre à ça.»
Voyez l’analyse complète dans la vidéo ci-dessus.