Il aurait menacé de tuer la famille de son ex-employeur: si «profondément raciste» qu’il ne peut être libéré
Dialxam Muraleetharan aurait été arrêté à Montréal-Trudeau en possession d’un long couteau


Laurent Lavoie
Un enragé accusé d’avoir menacé de tuer la famille de son ex-employeur d’origine indienne est si «profondément raciste» qu’il est trop dangereux pour être libéré avant son procès, estime le tribunal.
«Comme il a proféré des propos meurtriers ciblant un groupe ethnique spécifique dans son ensemble, je le considère comme une menace pour la communauté en général», a récemment tranché le juge Dennis Galiatsatos, en dressant le portrait de Dialxam Muraleetharan.
Le dossier de l’homme de 27 ans ne cesse d’empirer depuis son inculpation au début du mois de mars, au palais de justice de Montréal.

Tout a dérapé quand une entreprise de transport l’a viré en raison de sa consommation de drogue et de son implication dans un délit de fuite.
Furieux, Muraleetharan aurait envoyé entre le 6 et le 8 mars dernier des messages textes troublants au propriétaire de l’entreprise.
Il l’aurait entre autres menacé de l’étrangler, de lui «briser la tête» et de tuer ses deux fils. Muraleetharan se serait même présenté à son domicile pour le menacer à nouveau, vraisemblablement.
Urgence à Montréal-Trudeau
Selon la cour, le matin du 8 mars, l’accusé a lui-même alerté le 911 afin de prévenir qu’il allait tuer son ex-employeur, sous prétexte que ce dernier lui devait de l’argent.
«La menace était conditionnelle: avant de commettre un homicide, il attendrait d'abord de voir s'il recevrait son argent. Cependant, au fil de la discussion, il a averti à plusieurs reprises le répartiteur qu'il tuerait effectivement le plaignant», détaille dans sa décision le juge Galiatsatos.
Les policiers ont pu retrouver d’urgence Dialxam Muraleetharan à l’aéroport Montréal-Trudeau, où il aurait été aperçu la veille par une patrouille. Rien n’indiquait qu’il était censé prendre un vol.

Lors de son arrestation, Muraleetharan avait en sa possession un long couteau de boucher, camouflé dans un fourreau.
Vêtu d’un pantalon cargo, le jeune homme aurait déclaré aux policiers qu’il était armé pour se protéger des Canadiens, comme ils sont «dangereux».
Dialxam Muraleetharan aurait depuis enchaîné les sautes d’humeur devant le tribunal, étalant sa «haine viscérale» pour le Canada, rapporte le juge Galiatsatos. Ce dernier a lui-même été harangué par l’accusé en audience.
«Besoin de les tuer»
Rencontré par un criminologue, il a aussi clamé être membre des Tigres tamouls, inscrits comme entité terroriste par le Canada depuis 2006. Ses militants seraient actifs au Sri Lanka et en Inde.

Pire encore, Muraleetharan a confessé avoir déjà tué une personne au Sri Lanka, son pays natif, et détester les Indiens au point où il «ressent le besoin de les tuer».
Compte tenu de ses pensées «profondément racistes» envers cette communauté, dont fait partie le plaignant au dossier, n’importe quel membre de la diaspora montréalaise pourrait être la prochaine victime, croit le juge Galiatsatos.

Le tribunal a tranché que l’accusé, qui est sans domicile fixe, était apte à subir son procès.
«Il est bien orienté, rationnel et alerte. Il se trouve juste à être très colérique et méprisant», décrit-on.
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