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Culture

Mélissa Bédard avoue encore ressentir le sentiment d'abandon

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Carolyn Richard

2023-02-22T16:42:36Z
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Mélissa Bédard vient de lancer l’album Aime-toi comme ça et d’amorcer une tournée. Avec déjà plus de 10 ans de métier depuis son passage à Star Académie en 2012, elle a su se tailler une place de choix dans notre showbiz et le cœur du public. La mère de famille, chanteuse, actrice et animatrice fait part de ses réflexions sur le chemin parcouru.

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Mélissa, 11 ans ont passé depuis que vous avez ébloui le public en chantant Liberté à Star Académie. Vous nous présentez l’album Aime-toi comme ça et vous partez en tournée. Vous brillez aussi comme animatrice et actrice. Et avec votre conjoint, Karl, vos six enfants et un chien, vous avez une vie familiale plus que remplie. Trouvez-vous que la vie va vite?
Tellement! C’est fou, on dirait que j’étais à Star Académie la semaine dernière. Mais depuis 11 ans, on a quand même vécu deux années de pandémie et je peux dire que j’ai souvent chanté Liberté quand on était confinés à la maison! (rires)

Vous avez écrit les paroles de la chanson Aime-toi comme ça. Ce nouveau disque se veut donc très personnel?
Oui. J’ai écrit, mais j’ai aussi été présente et impliquée dans chaque étape de l’album. Pour les précédents, je me rendais dans un studio de Montréal pour déposer ma voix sur les chansons déjà montées, mais, cette fois, j’ai eu envie de faire cet album de A à Z avec mes musiciens. Mon bassiste, David Champoux, a un studio chez lui à Québec; c’était donc plus près de la maison. On a travaillé ensemble toute la gang et j’ai vraiment tripé de vivre ça. 

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Votre carrière est florissante. Vous arrive-t-il de penser à la petite Mélissa de neuf mois qui arrivait au Québec dans sa famille adoptive et de penser au chemin parcouru?
J’y pense même souvent. Dernièrement, pour le documentaire Vous pouvez rêver, j’ai rencontré des jeunes des communautés culturelles qui ont été adoptés ici. Plus que jamais, je réalise le privilège que j’ai eu d’être adoptée avec mon frère jumeau par mes parents québécois, d’avoir grandi dans une famille aussi aimante, et ce, malgré le fait que notre mère adoptive est décédée quand on avait 10 ans. C’est pour ça que je ressens une urgence de vivre aujourd’hui. 

Est-ce le documentaire qui vous a fait réaliser tout ça?
Je le savais déjà et j’en suis toujours reconnaissante. Je sais que d’autres enfants en quête d’une famille auraient aimé avoir la même chance que moi. Mais, même à travers les pires moments de ma vie — comme le décès de ma mère, les problèmes de consommation et certaines périodes de noirceur —, j’ai tendance à transformer les épreuves en force, car dans les pires obstacles, il y a quand même de la beauté. 

C’est vraiment une belle façon de voir les choses.
Je suis faite comme ça. Par exemple, quand ma mère est décédée dans un accident d’auto, j’ai longtemps été anéantie. Elle me manque toujours, mais j’ai beaucoup cheminé à travers mon deuil et je me dis que son départ m’a probablement amenée dans une certaine direction. Si ma mère était encore parmi nous, les choses auraient peut-être été très différentes pour moi. On dirait que, toute ma vie, il y a toujours eu une personne qui a donné beaucoup d’elle-même pour ensuite me donner des ailes. En raison de mon vécu, je ne serai jamais au-dessus de mes affaires. Autant les belles expériences que les épreuves douloureuses, tout ce que j’ai vécu fait en sorte que je suis qui je suis. C’est dans ma nature d’être résiliente. 

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Avec l’adoption et le décès de votre mère, ressentez-vous toujours ce sentiment d’abandon?
Oui, et je risque de le ressentir toute ma vie, car ce sentiment reste. Et il se transmet aussi par une trop grande vigilance envers mes enfants. Même que, parfois, mon chum doit intervenir pour que je me calme un peu! On dirait que j’ai toujours peur de perdre quelqu’un que j’aime. Ce sont des séquelles de ce que j’ai vécu. En fait, j’ai l’impression que ma mission sur terre, c’est que les gens autour de moi se sentent bien dans leur tête, leur cœur et leurs corps.

Photo : Patrick Seguin © 2022
Photo : Patrick Seguin © 2022

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La petite fille que vous étiez rêvait-elle de la carrière que vous menez?
Pas du tout! Jeune, je voulais danser pour les grandes vedettes. J’aurais tellement aimé danser sur scène en arrière de Britney Spears! (rires) Je suis zéro solitaire. J’ai fait partie d’une troupe de danse à Québec et je tripais tellement. J’aime aussi être à l’arrière-plan, comme choriste par exemple. Ça enlève pas mal de pression et je n’ai pas toujours été bien sur scène.

Expliquez-nous.
J’ai déjà fait des crises de panique et j’avais peur de performer. Je faisais beaucoup d’anxiété. J’apprends à vivre avec ça. Quand on a recommencé à monter sur scène après la pandémie, je voyais les gens avec des masques et, même s’ils applaudissaient, je ne voyais pas leur sourire. Le contact humain était complètement changé. J’ai donc préféré ne pas faire de spectacles. À présent, je vois les visages des gens du public, alors je me sens bien. Je suis heureuse d’être à nouveau en tournée pour mon album.

Durant la pandémie, avez-vous le sentiment d’avoir grandi comme artiste?
Oh oui! J’ai même l’impression que tout a commencé pour moi. Durant la pandémie, on continuait les tournages de M’entends-tu? et il y a eu le triste drame de la mort de George Floyd. Ç’a eu un gros impact pour moi. Mon téléphone s’est mis à sonner pour plein de projets. On me disait souvent: «On a réalisé qu’il n’y a pas assez de diversité culturelle dans notre milieu.» Il y a eu une grande mobilisation, au point où, pour moi, je peux dire qu’il y a un avant et un après George Floyd. Il reste du travail à faire, parce que le racisme risque de toujours être présent, mais j’en vois moins et ça a fait une différence.

Pensez-vous que vos enfants vivent moins de racisme que vous en avez vécu?
Oui, je crois que les jeunes sont plus tolérants et qu’ils n’ont pas les mêmes enjeux. Les jeunes qui ont du mal avec ça, c’est souvent à cause du racisme de leurs parents. Si j’étais ado aujourd’hui, ça serait plus facile. Nos jeunes sont dégourdis et n’ont pas peur du jugement. Même que ma grande fille, qui a des formes et qui mesure 5 pi 10 po, veut être cheerleader. Je l’ai vue dans une compétition, et il y avait beaucoup de diversité corporelle. C’était magnifique! Tout le monde était dans le plaisir. Ça m’a touchée de voir ça.

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Vous avez fait J’t’aime gros, avec Christine Morency. Vous participez vous aussi à faire avancer les choses.
C’est naturel pour moi. J’aime militer pour la diversité corporelle, parce que j’en fais partie. Mes filles et moi, quand nous essayons des vêtements et que ça ne fait pas, on ne dit pas que c’est nous le problème, on dit plutôt: «C’est trop court!» (rires)

L’album Aime-toi comme ça est en vente.
Mélissa joue dans
La Confrérie, le lundi 19 h 30, à Noovo, et coanime Mamans extraordinaires avec Bianca Longpré dès le 21 février, sur Vrai.
Voyez
Ma première maison dès le 7 mars, à 20 h, à Noovo.
Pour suivre ses projets et sa tournée.

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