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Culture

MC Gilles dévoile ses futurs projets

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François Hamel

2024-07-01T10:00:00Z
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En avril dernier, Dave-Éric Ouellet, alias MC Gilles, a reçu une tuile. Soudainement, il a perdu son contrat avec la station radiophonique 98,5 FM, pour laquelle il travaillait depuis longtemps. Voici comment il se porte maintenant.

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Près de trois mois après la fin soudaine de votre contrat à la radio, qu’est-ce qui vous occupe?

Là, il est de bonne heure, je viens de veiller à mes carottes pour qu’elles poussent plus vite et j’ai mangé mes premières fraises hier. Même si je suis un gars de Québec, je vis à Sainte-Anne-de-la-Pérade et je suis un gentleman farmer! (rires) J’ai les deux mains dans la terre, on dit que c’est le meilleur antidépresseur. Sinon, c’est un peu spécial, je travaille présentement aux émissions de fin d’année d’Infoman. On parle de cinq émissions intemporelles, et nous avons pratiquement terminé notre travail. Il s’agit de mon dernier contrat avant l’été. Mais j’ai planté plus qu’à l’habitude: blé d’Inde, carottes, oignons et autres. J’ai eu un peu plus de temps pour développer! (rires)

À Sainte-Anne-de-la-Pérade, où habitez-vous exactement?

J’ai acheté une maison il y a plus de 20 ans, quand j’étais pauvre, entre autres grâce à un ami agent d’immeubles. Je travaillais à CISM et je gagnais 28 000 $ par année. On parle de 2002 et d’une maison centenaire. Elle date de 1880. Alors, les étés, j’y mets beaucoup d’énergie et c’est important pour moi de prendre une pause à ce moment-là pour piocher sur ma maison. Ça commence à être pas si pire. (rires)

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Une bâtisse plus que centenaire représente beaucoup de sous pour l’entretien, non?

Oui et j’habite un village qui est seulement 50 ans plus jeune que la ville de Québec. En face de chez moi, il y a l’ancienne maison du maire. À gauche, il y a une ancienne école, et moi, j’ai acheté une ancienne banque. Quand je dis ça, les gens sont énervés. Un instant! On parle d’une banque datant d’au moins 1880 et qui a fait faillite en 1929. Je viens de changer mon toit, qui avait 145 ans. Mais il est maintenant en tôle, et on m’a dit qu’il était garanti pour 120 ans. Donc, même si je suis très positif, je ne pense pas que je vais assister à cette échéance-là. (rires)

Y habitez-vous seul?

Oui, oui.

Et votre boutique, MC Gilles Souvenirs et nostalgie, de Sainte-Anne-de-la-Pérade, est maintenant fermée?

Oui, je l’ai vendue dans le cadre de la pandémie. J’avais acheté une deuxième maison et, à ma grande surprise, je n’ai pas perdu d’argent. Les gens le savent, j’ai été malade et cette raison-là a aussi motivé mon idée de la vendre. Je travaillais sept jours sur sept, à la radio et à la télé en semaine, et la fin de semaine à ma boutique, entre autres. Quand je repense à ça, ça n’avait pas beaucoup de bon sens.

Ce qui pourrait peut-être expliquer votre épuisement professionnel survenu en 2020?

Oui et je trouve ça important d’en parler, les gars surtout, parce que c’est encore tabou. Une crise de foie ou un burnout, il n’y a pas de différence. Ce n’est pas parce que c’est dans la tête que c’est différent. La tête fait partie du corps, même si on peut se sentir invincible. Quand ça lâche de ce côté-là, il faut tout autant en parler.

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Au total, combien de temps avez-vous été en arrêt de travail?

Trois mois. J’étais convaincu que je ne travaillerais plus jamais. Je n’étais plus capable de parler, je n’étais plus capable d’écrire, je n’étais plus capable de lire. Je reviens de loin. Au départ, je pensais que j’avais fait un AVC et j’ai demandé à passer un test cognitif. Mais non, il n’y avait aucun problème de ce côté-là. Des spécialistes m’ont dit: «Ce n’est pas la première fois qu’on constate une dépression. Tu vas voir, d’ici un an, tu vas être comme avant.» Ils avaient raison. Puis les gens ont beaucoup de difficulté avec le fait de parler d’hospitalisation. Ça ne devrait pas. Il y a une lumière au bout du tunnel, tu peux t’en sortir. Depuis, j’ai reçu tellement de messages de gars qui ont vécu des situations similaires. C’est très touchant, ils me parlent de leur situation même s’ils n’en ont pas discuté avec leurs blondes. Moi, en 2020, j’ai été hospitalisé à Louis-Hippolyte-Lafontaine (aujourd’hui appelé Institut en santé mentale de Montréal), même s’il ne faut plus dire ça. Mais moi je le dis, je n’ai pas honte. Si j’avais été diabétique, je n’aurais pas eu honte de dire que j’avais mangé trop de sucre dans ma vie. Mon entourage m’a sauvé la vie.

Prenez-vous encore des médicaments?

Oui, un antidépresseur, et les doses sont ajustées au fil du temps. Il faut briser la stigmatisation de tout ça. Les ressources, qui sont vraiment disponibles en santé mentale, m’ont sauvé la vie.

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Le 9 avril, vous avez perdu votre contrat avec la station radiophonique 98,5 FM. Avez-vous eu peur de rechuter?

Non, pas du tout. J’ai reçu un tsunami de messages bienveillants. Puis tout ça me donne le temps de réfléchir à ce que je veux faire maintenant, à 51 ans. Je n’ai jamais aussi bien été, autant physiquement que psychologiquement.

Avec le recul, comment expliquez-vous ce qui s’est passé?

Vous comprendrez que c’est complexe, parce que tout ça implique d’autres individus. Au-delà de tout ça, je souhaite vraiment le meilleur à tout le monde. La seule peine que j’ai eue, c’est que je suis un gars d’équipe. J’ai entre autres travaillé avec Paul Arcand pendant 19 ans. Ceux et celles qui sont devenus mes amis, dans le contexte de la radio, le demeureront pour toujours.

Qu’est-ce qui vous attend?

Je travaille déjà à la radio de Radio-Canada, dans les émissions d’Émilie Perreault et de Monic Néron, entre autres. Et à un moment donné cet été, je vais y piloter une émission de deux heures, les samedis. Puis mes aventures avec Infoman et Tout le monde en parle vont continuer.

Pour suivre MC Gilles à la radio, on se rend au ici.radio-canada.ca/ohdio. Pour ce qui est d’Infoman et de Tout le monde en parle, de nouvelles saisons débuteront cet automne à Radio-Canada.

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