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Culture

Maude Guérin se confie sur le deuil qui vient avec la fin de 5e rang

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Michèle Lemieux

2023-11-26T11:00:00Z
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Maude Guérin et son amoureux des 13 dernières années, le poète Christian Vézina, vivent un beau renouveau. Après avoir vendu son duplex à Montréal et avoir loué un chalet pendant quelques mois, le couple s’est acheté une maison dans les Laurentides et s’affaire à l’aménager. Les amoureux s’offrent le luxe de repartir de zéro, ou presque. Celle qui incarne Marie-Luce Goulet dans 5e rang se confie sur cette nouvelle vie.

Sébastien Sauvage
Sébastien Sauvage

• À lire aussi: En couple depuis 14 ans, Maude Guérin et son amoureux emménagent finalement ensemble

Maude, tu tournes actuellement les dernières scènes de 5e rang. Comment entrevois-tu la fin de ce projet?
Ça me fait tout drôle... Il me reste un bloc à tourner, ce mois-ci et en décembre. La fin qui approche commence à résonner en moi et je ressens un petit vertige... C'est la prmeière fois que je le dis, que je le mets en mots. C'est vertigineux de quitter une gang comme celle-là. Pour moi, c'est beaucoup le monde qui est important, ce sont des gens que j'aime. C'est sûr que je vais garder le lien avec mes soeurs Julie Beauchemin, Ève Duranceau, Martin Francke et Catherine Renaud.

C'est une amitié qui survivra au projet?
C'est certain que nous allons continuer à nous voir, j'en suis convaincue. C'est formidable, car plus j'avance dans ce métier, plus je me rends compte que les relations avec les femmes sont très importantes pour moi. Ça peut sembler étranger à entendre, mais j'aime les femmes. Je suis amoureuse des femmes dans mon métier. J'aime ce qu'elles font, ce qu'elles dégagent. De manière générale, je les trouve fortes, pleines de créativité. Elles sont très inspirantes. Nous sommes cinq soeurs, avec des parcours complètement différents, et c'est ce qui est beau: nous venons de planètes différentes, mais nous nous apportons beaucoup, les unes aux autres. Dans 5e rang, je suis la plus vieille. Nous sommes d'âges différents, mais nous sortons ensemble, nous allons au théâtre, nous organisons des sorties, nous allons manger ensemble. Nous avons même prévu de faire des biscuits de Noël ensemble. J'apprends beaucoup de ces femmes.

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Les gens t'ont beaucoup manifesté leur amour pour ton personnage dans 5e rang. C'est une privilége d'actrice?
Oui, j'ai même gagné un Gémeaux grâce à 5e rang. Le public est fidèle. J'ai fait une tournée de théâtre à travers le Québec, c'est incroyable de constater comme les gens suivent 5e rang! À mon avis, ça sera aussi un deuil pour eux. Les femmes s'identifient beaucoup à mon personnage. Marie-Luce me ressemble beaucoup. C'est une femme forte qui tient la famille et les enfants sur ses épaules, qui essaie d'aider ses proches autant qu'elle le peut. Elle est un phare. Je me sens comme ça dans la vie: j'ai tendance à tout prendre sur mes épaules. Ce n'est pas toujours la meilleure chose à faire, mais bon....

Comment composes-tu avec les deuils?
Dans ce métier, on est habitués à vivre des deuils. Il a fallu que j'accepte ça très tôt dans ma profession. Comme je suis aussi une actrice de théâtre, j’ai l’habitude de passer d’une gang à l’autre, d’un théâtre à l’autre, d’un metteur en scène à l’autre. En télé, quand ça fait plusieurs années, c’est plus difficile. Il faut être réaliste: avec la fin de 5e rang, je redeviens pigiste. J’ai bénéficié d’un soutien financier pendant cinq ans. C’est important pour les acteurs. Des projets de cinq ans, il n’y en a pas tant que ça. Heureusement pour moi, je viens d’entreprendre une nouvelle série, Société distincte, dans laquelle je joue la mère d’Antoine Pilon. C’est un autre personnage, un autre univers.

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Sébastien Sauvage
Sébastien Sauvage

• À lire aussi: Découvrez les premières images de la nouvelle série Société distincte

Comptes-tu t’accorder un répit après les tournages?
Oui. J’ai refusé quelques projets de théâtre, car je veux prendre du temps pour moi. Je veux m’arrêter, me demander ce dont j’ai envie pour la suite. Je ne veux pas dire oui à tout par peur de ne pas travailler. J’ai envie de choisir un peu. Je veux que les rôles que je tiendrai par la suite ne se ressemblent pas trop. Même si nous n’avons pas toujours la chance de choisir, je vais essayer de m’accorder ce privilège. Qu’est-ce que je veux pour le reste de ma vie? En plus, nous venons de nous acheter une nouvelle maison à la campagne, mon chum et moi. J’ai loué un chalet pendant six mois, puis nous avons trouvé notre maison. Nous en sommes à l’étape d’emménager. Nous avons plein de choses à faire, car nous sommes encore dans nos boîtes. Nous magasinons des meubles puisque nous avons vendu tous les nôtres. Christian et moi vivions dans un duplex, chacun dans son appartement. Nous repartons donc de zéro, comme un jeune couple.

C’est une belle manière de s’offrir un nouveau départ?
Oui, c’est une frivolité que nous nous sommes offerte, et c’est très agréable à vivre. Nous ne voulions plus être dans nos vieilles affaires. Nous avons gardé les choses qui nous tenaient à cœur, mais pour le reste, nous sommes dans la nouveauté. Nous magasinons ensemble.

Lors de notre dernière rencontre, tu allais officiellement vivre avec ton amoureux. Cette étape s’est franchie avec facilité?
Oui, parce que nous nous voyions quand même beaucoup, puisque nous partagions un duplex. Vivre ensemble, plutôt que chacun dans son appartement, nous étions rendus-là. C’est évident qu’il y a eu quelques petites adaptations au quotidien. De toutes petites choses, car nous devons tenir compte des habitudes de l’autre, par respect et par amour, mais tout cela est vraiment agréable. Nous sommes à la campagne, isolés. Nous sommes entourés d’arbres. J’adore! Je n’ai plus de pied-à-terre à Montréal. Nous essayons de vivre ça et de voir si c’est possible. Je veux passer du temps à la campagne.

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

Ça veut donc dire que ton fils a officiellement pris son envol?
Oui, mon fils a quitté le nid. Il est encore en recherche sur ce qu’il fera. Il voudrait retourner aux études en écoagriculture, et sa blonde retourne aux études de son côté, en soudure. Ils ont butiné d’emploi en emploi, mais ils ont maintenant le goût de retourner sur les bancs d’école.

Quel âge a Edmond maintenant?
Il vient d’avoir 21 ans, il est encore jeune. C’est une génération différente. La nôtre suivait une seule voie. Moi, dès l’âge de 14 ans, je savais que je voulais être comédienne et j’ai mis toutes mes énergies là-dessus. Mais le monde change. Tout change. Tout est à réinventer, et ce sont nos jeunes qui auront à le faire. Peut-être feront-ils trois métiers différents dans une vie? C’est à eux de voir ce qu’ils veulent comme monde. Il faut croire en eux, leur faire confiance. Même sur le plan de l’amour et de l’amitié, ils voient les choses autrement. Il faut écouter ça.

Ces jeunes autour de toi te donnent confiance en l’avenir?
Oui, ils sont magnifiques! J’en parlais récemment avec Edmond: cette géné-ation ne veut pas travailler autant que nous l’avons fait, ils veulent avoir le temps de vivre. Actuellement, on se dirige vers un mur sur les plans économique, écologique, etc. Il y a de gros bouleversements à venir. Ils veulent donc avoir du temps pour vivre, pour réfléchir, et je trouve ça formidable... 

5e rang, lundi 20 h, à Radio-Canada.
Le film Les jours heureux est présentement à l’affiche.
La série Société distincte sera offerte sur Club illico en 2024.

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