Mises en contact à l'initiative du groupe anti-tramway Québec mérite mieux (QMM), l'ex-conseillère municipale, Anne Guérette, et la cheffe de Climat Québec, Martine Ouellet, ont décidé de faire front commun pour tenter de bloquer le projet.

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À plusieurs reprises, les deux femmes ont affirmé que le tramway ne jouit pas d’une légitimité démocratique suffisante, même si aucun candidat opposé au projet n’est parvenu à se faire élire lors des plus récentes élections. «La campagne électorale ne portait pas juste sur le projet de tramway, on ne peut pas faire dire aux résultats (...) ce qu’ils ne disent pas», a souligné Martine Ouellet lors d’une conférence de presse, vendredi, à Québec.

Quant à Anne Guérette, elle s’est indignée de «voir les élus défiler en extase» devant le projet.

Ces critiques surviennent au lendemain de la première rencontre entre le nouveau ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, et le maire de Québec, Bruno Marchand, au terme de laquelle M. Julien a promis d’être un «allié indéfectible» du projet de tramway.

Critiques

Les deux femmes estiment par ailleurs que le tramway est trop coûteux et qu’il s’agit d’un mode de transport d’une autre époque.

Elles demandent donc au gouvernement et à la Ville de revoir le projet central du réseau de transport structurant dans son ensemble, et de s’appuyer sur des analyses comparatives et indépendantes pour justifier le choix d’une solution de transport collectif pour Québec.

Les options d’un métro léger et d’un véhicule à batterie, comme un «tramway sans rail intelligent», devraient à leur avis être ramenées sur la table.

«On parle de 4 milliards $ au minimum. Ça, c'est sans considérer tous les dépassements. Ils n'osent encore même pas en parler. On a une occasion historique d'avoir une vision globale et de construire», a fait valoir Martine Ouellet.

Groupe anti-tramway

Il s’avère que la rencontre entre Martine Ouellet, qui a défendu un projet de TSR pendant la campagne électorale, et Anne Guérette, qui critique ouvertement le projet de tramway notamment à la radio, n’est pas fortuite: c’est le porte-parole du groupe anti-tramway QMM, Donald Charrette, qui a eu l’idée de les mettre en relation.

«C’est [QMM] qui, voyant les positions de l’une et de l’autre, a dit : ‘’je pense que vous auriez avantage à vous parler’’, et donc qui a fait l’entremetteur. Et ça a vraiment été une rencontre magique», a relaté Martine Ouellet.

Les deux femmes soutiennent toutefois que leur sortie commune n’a pas été «téléguidée» ni organisée par QMM, qui aurait seulement eu l’idée de les mettre en relation.

«On avait déjà pris position avant. Quand vous dites téléguidé, c’est extrêmement réducteur, et ce n’est pas du tout ça. On est pour du transport collectif», a dit la cheffe de Climat Québec.

Le groupe QMM poursuit actuellement la Ville de Québec pour tenter de faire arrêter le projet de tramway, sous prétexte que celui-ci serait illégal et inconstitutionnel. Le procès aura lieu le 5 décembre prochain.