Martin St-Louis: on est loin du hockey mineur
Même s’il n’avait pas d’expérience professionnelle derrière un banc, il est en train de convaincre les sceptiques


Dave Lévesque
Comme joueur, Martin St-Louis a dû travailler fort pour être convaincant et il a réussi. La même chose est en train de se passer dans sa deuxième carrière.
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À 5 pi 8 po, St-Louis était trop petit pour le hockey du milieu des années 1990. C’est du moins ce qu’on disait de l’ailier droit qui n’a pas été repêché. Il a bûché et prouvé que ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne peut pas grandir.
Il a passé une année dans les mineures avant de jouer un premier match dans la LNH et il a eu besoin de deux années à faire la navette entre la Ligue américaine de hockey et la LNH pour s’établir en changeant d’organisation. Quand il a quitté les Flames pour le Lightning, sa carrière a pris son envol.
Certes, la trajectoire n’a pas été exactement la même quand il est devenu entraîneur puisqu’il est passé d’une équipe de hockey mineur au Canadien de Montréal quand il a remplacé Dominique Ducharme au milieu de la saison 2021-2022.
Ascension
Il a connu une première moitié de saison encourageante et les partisans étaient pour la plupart enthousiastes, même si l’équipe a raté les séries éliminatoires et a terminé au dernier rang du classement général. Il a tout de même présenté un dossier de 14-19-4, pour une moyenne de 0,432.
Puis, le Canadien a connu un recul et sa moyenne est tombée à ,415 même si l’équipe a terminé en dehors de la cave, au 28e rang, lors de la saison 2022-2023, amassant neuf victoires de plus.
La saison suivante, l’équipe a également terminé au 28e rang, récoltant une victoire de moins. On a alors parlé de régression même si le taux d’efficacité de l’équipe a progressé à ,463.
Soudainement, les allusions au passé d’entraîneur de hockey mineur de St-Louis ont refait surface, mais c’était mal connaître le bonhomme.
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Progression
Tout ce préambule nous amène à cette saison, mais plus particulièrement à la dernière semaine.
Le Canadien se retrouve maintenant dans une assez bonne position avec le dernier billet pour les séries dans l’Association de l’Est. Lundi matin, l’équipe occupait le 17e rang dans la ligue avec 85 points, soit 8 de plus qu’à la fin de la saison dernière, et elle a encore cinq matchs à disputer. Son rendement se situe à ,552, une forte progression par rapport à l’an passé.
L’équipe, tout comme St-Louis quand il était joueur, a poursuivi son chemin envers et contre tout, emmagasinant l’expérience en cours de route. Vous avez encore des doutes sur les capacités du Lavallois comme entraîneur-chef? Des décisions importantes prises dans la dernière semaine devraient vous convaincre.
Jeudi, son équipe mène 3 à 0 quand Elias Lindholm ouvre la marque pour les Bruins. Il y a possiblement de l’obstruction sur Samuel Montembeault, mais St-Louis décide de ne pas contester. Avec 6 min 41 s à jouer, s’il se trompe, son équipe se retrouve en désavantage numérique. Il choisit de protéger l’avance.
Dimanche, Michael McCarron double l’avance des Predators à 2 à 0 en milieu de première période dans des circonstances un peu similaires à la situation précédemment décrite. Cette fois-ci, St-Louis conteste et obtient gain de cause, son équipe reste à un but de distance. C’est de la très bonne gestion de match.
Par étape
Martin St-Louis a progressé comme joueur étape par étape et c’est exactement ce qu’il fait comme entraîneur et c’est aussi de cette façon que son équipe avance.
On se rappellera le premier mois et demi de la saison actuelle, lors duquel l’équipe multipliait les défaites à gros pointages. De fait, avant sa formidable séquence qui s’est amorcée le 17 décembre, l’équipe avait perdu 10 matchs par un écart de 3 buts ou plus et avait accordé 6 buts ou plus à 8 reprises. L’équipe avait accordé 112 buts en 30 parties, pour une moyenne de 3,73 buts par match.
Depuis, elle a disputé 47 rencontres et a été battue par 3 buts ou plus 7 fois, mais n’a surtout accordé 6 buts ou plus que 4 fois. Lors de ces 47 matchs, le Canadien a accordé 137 buts pour moyenne de 2,92 par rencontre. Une baisse importante.
Cette équipe n’est plus dans l’apprentissage de la victoire, elle gagne à un rythme soutenu, signe que St-Louis et ses hommes sont au diapason.