Martin St-Louis ne dit pas le fond de sa pensée
Michel Bergeron
J’ai encore bien en mémoire Martin St-Louis, l’athlète, un grand compétiteur. Puis, je l’entends dire après la défaite face au Lightning, mercredi, qu’il est satisfait de l’effort montré par son équipe.
De pareils propos me laissent croire que St-Louis ne dit pas le fond de sa pensée.
Quand il se dit satisfait, dernièrement, c’est qu’il isole des moments d’un match. Le Canadien a peut-être affiché un bel effort en deuxième période. Mais au fond de lui, St-Louis doit savoir que ce n’est pas suffisant.
D’un côté, l’entraîneur affirme qu’il voit de bonnes choses de ses joueurs et qu’il y a quelques éléments à corriger. Il l’a fait après la rencontre à Tampa.
De l’autre, Nick Suzuki, le capitaine, se dit dérangé par la façon dont le club joue. Qu’il est inconfortable devant ces performances.
Ils attendent le téléphone
La vérité, c’est que le Canadien joue du mauvais hockey. Les deux matchs en Floride ont été pénibles.
Je le disais en début de semaine: le problème dans cette équipe, ce ne sont pas les jeunes. Au contraire, les trois meilleurs pointeurs de la formation sont Suzuki, Cole Caufield et Kirby Dach. Aucun des trois n’a plus de 23 ans.
Mais les vétérans, eux, s’attendent à ce que le téléphone sonne. Ils se disent qu’ils seront probablement mieux ailleurs. Je ne pense pas qu’ils dérangent le reste de l’équipe, qu’ils soient négatifs. Mais ils s’attendent à quitter Montréal.
On se sert de la jeunesse de l’équipe pour expliquer les défaites, mais le problème, ce sont ses joueurs d’expérience. En Floride, il y avait cinq jeunes défenseurs dans la formation. Mais le pire à la ligne bleue a été Joel Edmundson.
Pauvre Kaiden Guhle, qui doit jouer avec lui... Il finit par se retrouver avec le double du travail.
Ce qui fait le plus mal dans tout cela, c’est qu’il s’agit du Canadien de Montréal. D’une institution. Ça fait deux ans que ça dure. La saison dernière, l’équipe a terminé au 32e rang, le dernier. Cette année, les joueurs ne jouent pas avec cœur durant 60 minutes.
Pas au mérite
En plus du manque d’efforts des vétérans, de drôles de décisions sont prises. L’une que je ne comprends pas, c’est que le Canadien a rappelé Anthony Richard du Rocket de Laval. Ils ont pris cette décision, car Richard était le meilleur pointeur.
Sauf qu’une fois arrivé à Montréal, il joue sur le quatrième trio, et on ne lui fait pas de place au sein de l’avantage numérique.
De toute façon, on ne fonctionne pas au mérite pour accorder du temps de jeu en avantage numérique chez le Canadien. Certains en obtiennent sans même avoir marqué un seul but cette saison...
C’est évident qu’à l’interne, ils ont leur raison de donner du temps de glace à Evgenii Dadonov. Même s’il est certain que ses valises sont déjà faites et qu’il est prêt à partir! De l’extérieur, c’est toutefois difficile à comprendre. Il ne fait qu’endosser l’uniforme.
D’habitude, dans un club, on se fie aux vétérans pour accompagner les plus jeunes. Mais personne, en ce moment, ne peut servir de grand frère. Ça me fait peur.
Je respecte sa patience
Je suis certain qu’il y a des discussions à l’interne entre St-Louis, Kent Hughes et Jeff Gorton au sujet de la formation. Il est évident qu’eux n’aiment pas voir les défaites s’accumuler sur leur fiche. Ça ne paraît pas bien sur leur curriculum vitæ.
Il est clair que Martin St-Louis n’est pas satisfait. Il doit en parler avec ses proches. Je ne sais pas comment il est à l’interne. Il l’air d’un gars cool, qui dialogue beaucoup.
St-Louis, le joueur, était intense, dédié. Un travaillant, persévérant, qui n’acceptait la défaite d’aucune façon.
Publiquement, cependant, il revient toujours avec les mêmes propos. Le concept, l’esprit de groupe.
Sa patience l’honore. Mais j’aimerais que Hughes, son directeur général, sorte de son bureau et dise que l’effort montré par les vétérans est inacceptable.
Au risque de me répéter, il s’agit du Canadien de Montréal. Une institution. Ce qui se passe en ce moment n’a rien de normal.
– Propos recueillis par Jessica Lapinski
Le coin du Tigre
2022 NOUS A VOLÉ DEUX GRANDS
Quand je repense à l’année que nous venons de traverser, je ne peux m’empêcher d’avoir en tête, en premier, les départs prématurés de Guy Lafleur et de Mike Bossy.
Deux grands joueurs qui ont marqué le hockey, mais aussi, deux grands hommes.
Guy, je l’ai dirigé, je l’ai côtoyé durant tellement d’années. J’ai eu la chance de le connaître au-delà de l’athlète.
Mike, je l’ai affronté dans les rangs juniors et dans la LNH, quand j’étais entraîneur. Il est devenu un compagnon de travail à TVA Sports.
L’année achève, et on parle encore souvent de ces deux grandes pertes. Ça témoigne de l’impact qu’ils ont eu dans nos vies et aussi, de l’héritage qu’ils ont laissé.
FÉLICITATIONS À FÉLIX ET MARIE-PHILIP
Les performances de Félix Auger-Aliassime et de Marie-Philip Poulin ont été récompensées par divers prix dans les dernières semaines. Je les félicite. Leurs succès rejaillissent à travers le monde.
Quand on parle du Québec à l’étranger, c’est souvent en raison d’exploits sportifs. Ça me rappelle les Nordiques, dans le temps. On faisait rayonner le Québec à travers l’Amérique du Nord.
Ces deux athlètes sont respectés partout sur la planète. Pour leur talent et aussi, pour leur personnalité.
SANTÉ POUR TOUS!
J’en profite pour vous souhaiter à tous, chers lecteurs, une bonne année 2023. De la santé et du bonheur pour chacun de vous.