Martin St-Louis est le nouvel entraîneur du CH
Jean-François Chaumont
Martin St-Louis a connu une carrière phénoménale comme joueur. Jamais repêché, il a fini par gagner sa place au Temple de la renommée avec une bague de la Coupe Stanley (2004), plus de 1000 points (1036) et plus de 1100 matchs (1134).
Âgé de 46 ans, St-Louis se lancera maintenant dans une seconde carrière. Et le défi sera titanesque. L’ancien ailier a hérité du poste d’entraîneur en chef du Canadien après le congédiement de Dominique Ducharme. Au lendemain d’une cinglante défaite de 7 à 1 contre les Devils du New Jersey, Ducharme s’est transformé en agneau sacrifié pour l’horrible saison du Tricolore (8-30-7).
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St-Louis se retrouvera dans la gueule du loup sans une grande expérience du métier d’entraîneur, à tout de moins dans la LNH. Il a déjà servi en 2019 de conseiller à John Tortorella pour le jeu en supériorité numérique avec les Blue Jackets de Columbus.
Rick Nash a partagé le même vestiaire que St-Louis. Il était avec les Rangers pour les deux dernières saisons du Québécois dans la LNH. Aujourd’hui directeur du développement des joueurs avec les Blue Jackets de Columbus, Nash ne croit pas que son inexpérience représentera un obstacle majeur.
«Quand j’ai joué avec Martin à New York, il était déjà un enseignant du hockey, a affirmé Nash en entrevue au Journal. Il m’a beaucoup inspiré. J’ai rarement croisé un gars aussi compétitif que lui. Il était revenu à Columbus pour aider l’avantage numérique. C’était une courte expérience, mais tu pouvais voir qu’il aimait ça.»
«Marty dirigera le Canadien de Montréal, c’est gros, a-t-il poursuivi. Mais s’il y a un gars pour relever ce défi, c’est bien lui. Je viens de la région de Toronto, je sais que le hockey est une bête différente au Canada. Marty est devenu une super étoile dans la LNH à une époque où les recruteurs ne regardaient même pas un joueur quand il mesurait moins de 6 pi. Il a passé toute sa vie à prouver aux gens qu’ils avaient tort de ne pas croire en lui. Le Canadien, c’est maintenant un défi de plus pour lui.»
Comme Brind’Amour
Kent Hughes, le directeur général du Tricolore, avait dit qu’il rechercherait un entraîneur des temps modernes, un bon communicateur. S’il avait offert un vote de confiance à Ducharme, tout comme Jeff Gorton l’avait fait récemment, le nouveau DG a choisi d’y aller d’une nouvelle voix.
En St-Louis, Hughes a opté pour un entraîneur dans le moule de Rod Brind’Amour des Hurricanes de la Caroline. Lors de récentes entrevues, Hughes avait dit qu’il était en amour avec la façon de travailler de Brind’Amour.
«Nous ajoutons non seulement une excellente tête de hockey, mais nous amenons en Martin un gagnant respecté et un homme dont les qualités de compétiteur sont reconnues par tous ceux qui ont croisé sa route», a dit Hughes dans un communiqué.
St-Louis n’a pas paraphé un contrat à long terme avec le CH. Il assumera les fonctions d’entraîneur en chef sur une base intérimaire. À la fin de l’année, Jeff Gorton, Hughes et St-Louis rediscuteront des plans futurs.
Plusieurs liens
Il y a plusieurs chemins qui unissent St-Louis aux deux patrons hockey du CH.
À sa dernière saison dans la LNH avec les Rangers en 2014-2015, St-Louis a bien connu Gorton qui occupait à cette époque un rôle de DG adjoint à Glen Sather.
Le fils de Martin, Riley, porte les couleurs des Huskies de Northeastern dans la NCAA. Il s’agit de l’équipe de Jordan Harris et Jayden Struble, deux espoirs du CH, mais également la même formation que Jack Hughes, le garçon de Kent. Jack est l’un des beaux espoirs pour le repêchage de 2022.
Un homme de défi
Frantz Jean venait tout juste d’atterrir à Denver quand il a appris la nouvelle pour St-Louis.
«C’était juste un vol de trois ou quatre heures entre Tampa et le Colorado, mais la planète hockey bougeait pas mal. Tuukka Rask a annoncé sa retraite avec les Bruins, Dominique Ducharme a perdu son poste avec le CH et Martin l’a remplacé.»
Jean, entraîneur des gardiens avec le Lightning depuis la saison 2010-2011, a bien connu l’ancien numéro 26. Il n’était pas sous le choc.
«Je ne suis pas surpris de le voir sauter dans le cercle des entraîneurs, a dit Jean au Journal. Comme joueur, Martin était très cérébral. Il était une machine physiquement et il avait une immense détermination, mais il a toujours su comment décortiquer les adversaires et il a toujours bien communiqué avec ses coéquipiers. Dans nos rencontres d’équipe quand on regardait des vidéos, il intervenait souvent, il posait des questions et il proposait des ajustements.»
«Il regardait plus que le premier niveau, il se rendait toujours au niveau suivant dans ses analyses, a-t-il continué. Il n’a pas une grande expérience du métier sur une grosse scène, mais il a du vécu. Et c’est un gars qui carbure aux défis. Il y a des coachs qui n’ont jamais joué dans la LNH et ils sont parmi les meilleurs de la profession. Je peux penser à Jon (Cooper) chez nous avec le Lightning.»