Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Martin-David Peters a bien failli quitter le métier il y a quelques années

Partager

Marjolaine Simard

2024-03-16T15:00:00Z
Partager

Pour une deuxième saison, Martin- David Peters suscite un vif intérêt en interprétant brillamment l’avocat criminaliste «ressuscité» Frédéric Legrand dans Indéfendable. Au-delà de sa présence à la télévision, l’une des passions ardentes du comédien est de fouler les planches d’une scène de théâtre. Il éprouve une grande fierté à faire partie de la distribution d’Aux grands maux, les grands discours, qui met en scène des discours percutants ayant marqué l’histoire.

• À lire aussi: Grande vague d'amour pour Stéphane Demers dans Indéfendable

• À lire aussi: Voici quand vos émissions se termineront ce printemps

Martin-David Peters n’avait pas envisagé de faire carrière dans le domaine du théâtre. Cet ancien élève du Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière, situé aux abords du fleuve Saint-Laurent, a exploré divers horizons avant de trouver sa véritable vocation. «J’ai exploré divers domaines tels que la robotique, la philosophie et la création littéraire. Mes pas m’ont conduit à travers diverses disciplines. J’ai participé à des auditions au Conservatoire de théâtre, pas parce que je caressais le rêve de devenir acteur, mais dans le but d’impressionner une fille. Contre toute attente, j’ai été retenu! Ça a impressionné la demoiselle en question. (rires) Et moi, j’ai été conquis par l’art théâtral. C’est ainsi que ma passion a pris racine!»

Publicité

C’est donc avec un bonheur renouvelé que Martin-David monte présentement sur scène dans Aux grands maux, les grands discours en compagnie de Marc Béland, Naïla Louidort et Dorothée Berryman. «J’ai été totalement séduit par ce projet. Cette performance est un collage de discours importants prononcés par des personnages marquants de l’Histoire! Comme le spectateur ne connaîtra pas nécessairement tous ceux présentés, on a veillé à ce qu’il ne se sente pas perdu. Chaque personnage est introduit grâce à des images vidéos qui relatent l’époque et la situation spécifiques où le discours a été prononcé. Par exemple, on présente le discours de mère Teresa lorsqu’elle a reçu le prix Nobel de la paix le 17 octobre 1979. On redécouvre le fameux discours de René Lévesque lors de la défaite au référendum de 1980, ou celui vraiment troublant contre les juifs déclamé par Hitler!»

Martin-David est particulièrement heureux de travailler avec Naïla Louidort (L’Empereur, Les bracelets rouges, 5e rang...), qui en est à sa première expérience sur une scène. «Avec Naïla, on reprend en duo le vibrant discours de Martin Luther King J’ai un rêve (I have a dream). Le “Martin” dans mon prénom est un clin d’oeil à Martin Luther King. C’est mon père qui a souhaité ça! Ça m’a d’autant plus touché d’apprendre que j’allais dire ce discours! Ça me plonge dans un état émotif à chaque représentation.» Sa passion pour son métier a bien failli être reléguée au second plan malgré lui, il y a sept ans. Heureusement, le destin en a décidé autrement, préservant ainsi son attachement inébranlable à son travail. «À 49 ans, j’en avais assez de l’insécurité liée au métier, avec une maison et mes deux filles, à qui je voulais offrir une stabilité. J’ai appelé mon agent pour lui dire que je quittais le métier. Deux semaines plus tard, Lorraine Pintal m’appelait pour m’offrir un rôle au TNM. J’ai d’abord refusé, pour ensuite réaliser que si j’acceptais, je serais sur une scène le soir de mon 50e anniversaire. C’était une façon symbolique de tirer ma révérence. Après la pièce, le téléphone n’arrêtait plus de sonner, et c’est ainsi depuis. J’ai 56 ans!»

Publicité

Deuil sur le plateau d’Indéfendable

L’avocat criminaliste et coauteur d’Indéfendable, Richard Dubé, est décédé subitement au début janvier, ce qui a profondément secoué Martin-David. «Nous sommes tous bouleversés! Dès notre première rencontre, le contact a été instantané avec lui. C’était un homme qui s’intéressait vraiment à toi. C’est lui qui a créé Legrand en s’inspirant d’un avocat qu’il a réellement connu dans sa pratique et qui trempait dans le crime organisé. Il s’est fait tirer, comme Legrand! À l’origine, l’idée était que mon personnage partage le même destin tragique. Heureusement, les gens ont été captivés par lui. Je crois qu’ils aiment le détester. La production a décidé de le ramener, ce qui a provoqué toute une onde de choc au cabinet.»

Il ajoute: «J’affectionne particulièrement Legrand, car il défie les autres en déclarant: “Tu n’as pas à me donner de leçons! Si on creuse un peu, toi non plus tu n’es pas parfait!” Ce qu’il y a de différent par rapport à la première saison, c’est qu’il entame un parcours vers la rédemption. Oui, il replonge une fois de plus dans le monde du crime organisé en laissant Jessica (Émilie Lajoie) utiliser son bureau pour ses affaires mafieuses. Il renoue avec ses vieux démons, mais cette fois-ci, il est conscient de ses actions et n’a plus le choix d’affronter sa nature profonde. Il sera engagé dans un combat intérieur. Il réalise parfaitement qu’il évolue sur une pente glissante. Cette fois-ci, il pourrait faire marche arrière avant qu’il ne soit trop tard.»

Publicité

Pendant la première vague de la pandémie, Martin-David a pris la plume pour écrire un premier roman, Clark ou la peau de l’ours (Leméac). «Dès l’âge de 11 ans, j’ai commencé à écrire de petites histoires. J’écrivais aussi dans le journal étudiant. Plus tard, je me suis inscrit à l’INIS en scénarisation, où j’ai fini en 2004. Lorsque la pandémie a frappé, tout s’est arrêté. J’ignorais si j’allais ravoir du travail un jour. C’était donc naturel pour moi de prendre la plume! Dans ce livre, j’ai créé un alter ego, Clark. C’est un personnage de fiction de mon âge, qui réalise que sa carrière de comédien tire à sa fin. Il désire transmettre son parcours et son savoir à la nouvelle génération!» Martin-David souhaite adapter son livre pour le théâtre. «Si le projet vient à terme, je vais incarner Clark et je souhaite partager la scène avec mon amoureuse, Marie Christine Labelle!» En effet, le comédien n’est plus un coeur à prendre et ses yeux s’illuminent lorsqu’il parle de sa conjointe. «C’est merveilleux ce qu’on vit en ce moment. Ça fait huit mois qu’on est ensemble. On s’est connus il y a huit ans, et il n’y avait alors aucun flirt. Elle avait son chum, et moi, j’étais marié. On se croisait une fois par année avec des amis. Là, on s’est revus et on était tous deux célibataires. On est tombés amoureux! Je suis vraiment un homme comblé et heureux!»

Aux grands maux, les grands discours est présentée au Gesù, à Montréal, jusqu’au 16 mars, à la Salle Albert-Rousseau, à Québec, les 24 et 25 mars, et au Théâtre des Patriotes, à Sainte-Agathe-des-Monts, le 18 mai. La pièce partira en tournée dès le 28 septembre (info: agentsdoubles.ca). Martin-David Peters joue dans Indéfendable du lundi au jeudi, à 19 h, à TVA. Son livre, Clark ou la peau de l’ours, est en vente.

À VOIR AUSSI:

Publicité
Publicité

Sur le même sujet