Marqués à jamais par le numéro 10
Une ovation a été réservée à Guy Lafleur à Ottawa, lors du premier match du CH au lendemain de son décès
Roxane Trudel
KANATA | Les souvenirs de Guy Lafleur et les yeux brillants de ses fans ont rempli d’amour le Centre Canadian Tire, samedi, où se disputait un match entre le Tricolore et les Sénateurs d’Ottawa, au lendemain de la mort de la légende.
« C’est très émouvant pour moi. Je ne l’ai jamais vu en direct, mais avec mon père, nous étions de grands fans. Je portais le numéro 10 en jouant au hockey à cause de lui. Je porte mes cheveux longs à cause de lui. Mon père m’a appelé en sanglotant, samedi », a souligné Chris Consentino, 30 ans, juste avant que la partie commence.
Dès le début du match, où on pouvait voir une marée de chandails du tricolore, un court hommage a été rendu au Démon blond, décédé la veille à l’âge de 70 ans.
Immédiatement, tous les spectateurs se sont levés pour une ovation, s’unissant pour crier en cœur le classique « Guy ! Guy ! Guy ! » qui résonnait à l’époque. Le tout a été suivi d’un moment de silence en son honneur.
Souvenirs d’une légende
Les partisans vêtus d’un chandail à l’effigie de Guy Lafleur en avaient long à dire sur « la légende » qui a fait rêver le Québec dans les années 70 et 80.
« Le but qu’il a compté contre Boston, c’était le jour de mon dixième anniversaire. Ça a toujours été mon idole », raconte Paul Ste-Marie, 55 ans, qui avait déjà des billets pour la partie avec sa conjointe Anne et son fils.
Denis Raymond, 61 ans, a pour sa part eu la chance de partager un match contre Guy Lafleur, quand les anciens sont venus faire un tour à Embrun, en Ontario.
« Guy Lafleur, c’était une de mes idoles. Ça m’a vraiment frappé quand j’ai su pour son décès. Quand il embarquait sur la glace, c’était précieux. Il n’y a pas de joueur comparable. Il était tellement gentil », raconte le sexagénaire avec émotion.
Ici pour Guy
« Les deux équipes ne font pas les séries. La raison pour laquelle je suis ici, c’est pour Guy Lafleur. J’espère être capable de trouver un billet pour aller à Montréal », poursuit-il, dans son jersey à l’effigie du numéro 10.
Steve Wesselow, 65 ans, se rappelle sa jeunesse à Montréal, où il achetait des billets debout à 10 $, au Forum, pour suivre les exploits de son idole.
Une icône
« J’étais un grand fan. J’ai grandi à Montréal et c’était une icône. C’était les années où les Canadiens avaient leur grande dynastie. Je suis très heureux d’être ici ce soir pour ça », raconte-t-il, les yeux brillants.
Malgré les encouragements prononcés des fans du Canadien, le fantôme de Guy Lafleur n’a pas permis de vaincre les Sénateurs lors du premier match depuis l’annonce de son décès.