Mark Carney n’est pas Trudeau... mais vous allez vraiment laisser le PLC s’en tirer aussi facilement?


Rémi Nadeau
Sous Justin Trudeau, le Parti libéral du Canada a labouré les champs des compétences des provinces en gonflant inutilement sa fonction publique, multiplié les déficits à l’infini et créé un flot d’immigration dépassant largement les capacités d’accueil au Québec. Mark Carney n’est pas le même homme, mais il mène le même parti. Les Québécois devraient y penser deux fois avant le jour du vote.
Il est presque inconcevable que le PLC s’en tire si bien avec un aussi mauvais bilan.
Surtout vu du Québec.
Ce n’est pas pour rien que Justin et ses troupes se dirigeaient vers l’abattoir en fin d’année 2024.
Est-ce qu’on a déjà vu, dans l’histoire, un parti croupir à 20% d’appuis (en décembre) et plus que les doubler à 44% (trois mois plus tard) pour prendre la tête?
Ce spectaculaire revirement ne tient qu’en une seule phrase.
Le CV du banquier Mark Carney correspond au profil que les gens recherchent pour répondre aux menaces commerciales de Donald Trump.
Or, le PLC a accumulé 650 milliards $ de déficit en neuf ans.
La dette est passée du simple au double sous Justin Trudeau, qui n’a même pas présenté de plan de retour à l’équilibre.
Dépenses et doublons
Que des dépenses et des déficits éternels, sans gêne.
Et pourquoi? Bien sûr, il y a eu la COVID-19, mais c’est aussi parce que le gouvernement libéral a créé des programmes nationaux (logement, garderie, soins dentaires), alors que des services étaient déjà existants au Québec.
Pour ce faire, les libéraux ont créé une bureaucratie fédérale éléphantesque, en ajoutant 111 000 fonctionnaires de 2015 à 2024.
Et lorsque les provinces ont fait front commun pour réclamer une hausse des transferts en santé à la hauteur des coûts réels des soins à fournir aux citoyens, le gouvernement libéral a donné des miettes.
Le Québec aurait dû recevoir 6 milliards $.
Justin Trudeau, comme un empereur clément avec la plèbe, a seulement laissé tomber 1 milliard de ses goussets.
Dans ces circonstances, est-ce qu’on en a pour notre argent, en versant la moitié de nos impôts à Ottawa?
Non.
Après s’être entêté, Justin Trudeau a resserré un peu le robinet de l’immigration.
En demeurant un peu flou, Mark Carney soutient qu’il garderait le cap sur ce qu’avait prévu Trudeau.
Malgré un déficit de 62 milliards $, il prétend qu’il ramènera l’équilibre en trois ans, sans dire comment.
Est-il crédible?
Soulevons seulement qu’il était conseiller économique de Justin Trudeau.
Bonbon injuste
L’ex-PM a battu un record de mesure électoraliste en créant un congé de TPS pour des biens aussi nécessaires que des consoles de jeux vidéo avant Noël.
Est-ce que Carney est plus rigoureux?
Ça ne semble pas, si l’on se fie à son faux remboursement de la taxe du carbone.
Il enverra un chèque de 220$ à 456$ aux Canadiens du ROC, à quelques jours de l’élection fédérale, pour compenser une taxe qu’il a pourtant éliminée depuis le 1er avril.
Et les Québécois ne recevront rien.
C’est sans compter que, comme Trudeau, Carney va soutenir la contestation en cours de la loi québécoise sur la laïcité, et j’en passe.
Mark Carney n’a pas vraiment l’air de se soucier du Québec pour remporter l’élection. Il n’a même pas répondu aux demandes formulées par le premier ministre François Legault.
Malgré tout ça, le PLC domine dans les intentions de vote.
Pensez-y...