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Culture

Maripier Morin se pose encore beaucoup de questions sur son avenir

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Samuel Pradier

2023-05-31T12:00:00Z
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Depuis près de trois ans, Maripier Morin a fait du chemin. Elle a remis sa vie sur la bonne route en prenant d’abord conscience de ses dépendances, de ses erreurs et de ses défauts. Elle a aussi fait un retour sur les raisons pour lesquelles elle s’est perdue à un certain moment de sa vie. Aujourd’hui, elle semble prête pour un nouveau départ.

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Dans les dernières semaines, Maripier Morin a participé à plusieurs émissions et balados dans lesquels elle a pu faire le point sur sa résilience, expliquer les changements qui ont jalonné sa vie dans les dernières années, et mettre des mots sur le chemin qu’il lui reste à parcourir. La jeune femme, qui aura 37 ans en juillet, s’est véritablement plongée dans un travail d’introspection et de réparation de ses blessures d’enfance. Elle est revenue sur chacun des moments qui l’ont fragilisée au point où elle a fini par tomber dans l’alcoolisme et autres dépendances. Une démarche utile et nécessaire pour renaître sous un jour nouveau, apaisée, résiliente et prête à envisager la suite de sa vie sous un ciel plus clément. 

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Photo : Mari Photographe / TVA
Photo : Mari Photographe / TVA

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DES HABITUDES À DÉCONSTRUIRE

Dans la série Imparfaite, Maripier Morin s’est confiée librement à Julie Bélanger sur la manière dont elle se voyait avant les dénonciations de 2020, qui l’ont obligée à toucher le fond et à entreprendre une démarche de reconstruction. «Dans la vie, je marche aux claques sur la gueule, sinon je n’apprends pas, a-t-elle notamment confié. Si ce qui m’est arrivé avait eu moins de répercussions dans ma vie, je ne sais pas si j’aurais fait toutes les prises de conscience que j’ai dû faire. Je me suis responsabilisée dans les dernières années.» 

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Elle reconnaît que la thérapie n’a pas forcément été une partie de plaisir. Aller jouer dans ses bibites trois fois par semaine a été très difficile pour elle. «J’étais tellement méchante envers moi-même! Je regardais les autres, je me comparais, je n’étais jamais aussi bonne, aussi belle, aussi mince... Il n’y avait rien qui marchait. Je ne savais plus qui j’étais. Il y avait tellement de couches de souffrance emmagasinées que j’étais en train de me noyer.» Cette autodévalorisation constante trouverait en partie sa source dans son échec à participer aux Jeux olympiques en patinage artistique. Elle s’était pourtant entraînée des années pour arriver à ce but, mais une banale blessure a réduit son rêve à néant. «Ensuite, j’ai participé à Occupation double, mais j’ai été très malmenée dans les médias. J’ai développé un désir maladif d’être aimée, d’être reconnue et d’exceller. Il m’en fallait toujours plus.» 

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Elle est aussi revenue sur ce désir d’amour infini qui occupait tout son esprit dans le balado Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette. «Je désirais tellement être aimée à tout prix! Aujourd’hui, j’ai compris que je ne pouvais pas être aimée de tout le monde. Mais quand quelqu’un me démontre de l’amour, j’accueille ses paroles et ça me bouleverse. Avant, je me disais que c’était un mensonge.» 

Photo de courtoisie fournie par ICI Radio-Canada
Photo de courtoisie fournie par ICI Radio-Canada

Ce manque de confiance en elle lui a été décrit par son psychologue. «Il m’a parlé d’une faille narcissique, c’est-à-dire que c’est une faille dans mon amour propre. Je suis incapable de m’aimer, de m’apprécier et d’admettre que j’ai une certaine valeur. Je pense que ça vient de mon échec en tant qu’athlète et d’Occupation double.» 

UNE PÉRIODE DOULOUREUSE

Alors qu’elle avait du succès, qu’elle était populaire et qu’elle semblait rayonner partout où elle passait, la jeune femme vivait les épisodes les plus sombres de sa vie. Son mariage avec Brandon Prust ressemblait davantage à une relation toxique qu’au beau conte de fées auquel elle voulait nous faire croire. «Ce n’est pas de sa faute à lui, c’est juste que le match entre lui et moi ne fonctionnait pas», a-t-elle raconté à Marie-Claude Barrette. 

Même dans son quotidien d’animatrice, elle ne se respectait plus, préférant jouer le jeu qu’on attendait d’elle pour se faire aimer. «Quand j’allais dans une émission de télé, je me mettais dans un état d’esprit. Il fallait que je fasse le show, que je sois vulgaire, que je sacre à un moment donné, que les affaires revolent... Mais les trois quarts du temps, ce que personne ne voyait, c’est que cinq minutes avant d’entrer sur le plateau, j’étais dans ma loge en train de pleurer parce que rien n’allait bien dans ma vie. J’étais profondément malheureuse. Mais j’allais chercher l’approbation, la validation, l’amour, la reconnaissance, l’acceptation...» 

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Début juillet 2020, Maripier découvre en même temps que tout le monde le post de dénonciation sur Instagram, et c’est une déflagration qui, a posteriori, lui aura finalement rendu service. «Le 7 juillet 2020 est le plus cadeau de ma vie, même si je sais que quelqu’un a souffert dans cette histoire. Je ne le minimise pas. Mais j’étais en train de me noyer à l’intérieur de moi, et j’étais toute seule. J’avais tassé tout le monde autour de moi. Je ne savais plus comment reconnecter les ponts.» 

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UN AMOUR SALVATEUR

Si la plupart de ses collègues et producteurs lui ont tourné le dos du jour au lendemain, un seul être important est resté dans la vie de Maripier: son amoureux, Jean-Philippe Perras. «Je ne serais pas passée au travers s’il n’avait pas été là, a-t-elle avoué à Marie-Claude Barrette. C’est vraiment une belle personne. Sa présence, son écoute, son calme... Il ne s’est jamais mis en colère face à l’épreuve qu’on a subie. Encore aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi il est resté. C’est une relation immensément précieuse.» Avec Jean-Philippe à ses côtés, elle est allée chercher de l’aide et s’est reconstruite dans un nouveau cadre, une grande maison paisible à la campagne. En discutant avec Julie Bélanger, dans sa série documentaire Imparfaite, Maripier a notamment confié: «C’est fou ce que l’amour de la famille et de gens bienveillants peut faire. Chez nous, c’est la paix absolue. Je rentre chez nous et c’est reposant.» Elle en a rajouté avec Marie-Claude Barrette: «On a mis une mangeoire à oiseaux devant la fenêtre du salon, et c’est fabuleux. Je suis en train de me rouvrir à toutes les petites choses de la vie. Tout devient quelque chose d’extraordinaire. C’est magique.» 

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Photo : Patrick Seguin
Photo : Patrick Seguin

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L’AVENIR

Maripier Morin se pose encore beaucoup de questions sur son avenir et sur ce qu’elle veut faire. «Je vis trop de déceptions en ce moment pour me permettre de rêver à revenir au même niveau qu’avant, a-t-elle expliqué à Julie Bélanger. Il faut que je m’écoute, que je me laisse de la place.» Elle a envisagé de ne plus faire ce métier, mais elle ne sait rien faire d’autre. «En thérapie, on m’a demandé ce que j’allais faire en sortant, parce que tout le monde pensait que c’était fini pour toujours pour moi. J’ai répondu que je ne savais pas, mais qu’il allait falloir que je crée quelque chose. Je savais qu’il fallait que je trouve une façon de créer, et c’est ce que j’ai fait avec le balado Grains d’espoir. J’aime ce métier, j’aime communiquer, créer en équipe, développer... J’ai une fibre entrepreneuriale, et il y a des projets qui s’en viennent de ce côté-là. C’est tout ce que je sais faire. À 20 ans, j’ai été représentante en mode pendant deux ans et j’ai ensuite commencé à faire de la télé.» 

Toutefois, Maripier veut maintenant faire son métier à son rythme, en prenant son temps et en faisant attention à elle. «Il fallait aussi que j’attende le bon moment pour moi. Dans les derniers mois, j’étais en congé de maternité. Je voulais en profiter pour construire ma relation d’amour en béton avec ma fille. Mais je ne sais pas ce que ça va être après.»  

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