En quête de parrainages, Marine Le Pen suspend sa campagne
Agence France-Presse
Marine Le Pen, la candidate d'extrême droite à l'élection présidentielle en France, a suspendu mardi sa campagne afin de se consacrer à la quête de parrainages d'élus, sur fond de craintes que des candidats majeurs ne puissent pas se présenter au scrutin du 10 avril.
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La dirigeante du parti Rassemblement National (RN), qui a été finaliste de la présidentielle de 2017 face à Emmanuel Macron, s'inquiète de ne pas réunir les 500 signatures d'élus nécessaires pour valider sa candidature dans le système français, à dix jours de la date limite de dépôts des signatures.
Donnée en deuxième position dans les sondages pour le premier tour de l'élection d'avril derrière le président sortant Emmanuel Macron, Mme Le Pen a pour le moment obtenu 393 parrainages, selon la liste actualisée mardi après-midi par le Conseil constitutionnel.
L'autre candidat d'extrême droite Éric Zemmour, qui a recueilli quelque 350 parrainages, passe également des coups de fil tous azimuts aux élus locaux. «Forcément ça nous entrave, ça nous prend beaucoup de temps, tout le monde est mobilisé», a-t-il affirmé à la presse.
«C'est une situation qui commence à échapper à tout le monde», a observé de son côté le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.
Seul candidat d'une gauche divisée et affaiblie à passer la barre des 10% des intentions de vote, M. Mélenchon fait presque le plein avec 442 paraphes à son compteur.
Antienne de chaque élection présidentielle, la question des parrainages a fait irruption à l'Assemblée nationale mardi après-midi lors des questions au gouvernement, rendez-vous entre députés et ministres.
«Sujet profondément démocratique»
Le premier ministre Jean Castex a appelé les élus à «apporter leurs parrainages» aux candidats en lice, en soulignant qu'une telle démarche «n'est pas automatiquement synonyme de soutien politique».
De nombreux maires, dans les zones rurales notamment, hésitent en effet à afficher publiquement leurs parrainages.
Le chef du gouvernement a indiqué qu'il recevrait jeudi matin les associations d'élus locaux afin «d'évoquer ensemble cette situation (...) parce qu'il y a un sujet profondément démocratique».
Pour l'instant, six candidats ont obtenu les fameux sésames: la candidate de droite Valérie Pécresse, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel, le député Jean Lassalle, Nathalie Arthaud (extrême gauche), ainsi que l'écologiste Yannick Jadot qui a franchi le seuil ce mardi avec 565 paraphes.
Pas encore candidat, le président Emmanuel Macron a largement fait le plein des parrainages.
François Bayrou (centre), proche allié de M. Macron qui bataille pour que tous prétendants puissent se présenter, a revendiqué mardi une réserve de 180 élus prêts à endosser les principaux candidats en difficulté.
Le Conseil constitutionnel a fixé au vendredi 4 mars la date butoir pour présenter ses 500 signatures et se déclarer formellement candidat.