Marilou n’a aucun désir d’être une star de la musique
Samuel Pradier
Elle en parlait depuis longtemps: Marilou va enfin sortir un nouvel album. Un projet musical qui la comble et la rend heureuse, surtout qu'elle le fait sans pression, comme elle l'entend. Elle nous parle également de sa série documentaire sur l'amour, de ses fille et de ses projets pour Trois fois par jour.
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Après avoir sorti les chansons Rosie, La fumée des bougies et Les artifices, Marilou s’apprête à publier un album. «Je suis soulagée et heureuse de ce projet, car il n’y a aucune pression. Je mène mon bateau comme je le veux, je n’ai pas besoin de l’approbation des autres. C’est un grand luxe d’avoir mon travail, mes responsabilités, ma vie, et de pouvoir partager ma passion, de façon professionnelle mais sans désir de conquérir. Être une star de la musique, c’est à peu près mon dernier souhait.»
La chanteuse se félicite d’être dans une époque où elle peut partager sa musique facilement et où les gens y ont accès gratuitement. «Je suis très excitée, mais je ne sais pas quelle chanson je vais sortir, ni quand. Je suis maître de mon bateau, et c’est ce que j’aime.»
Faire les choses à sa façon semble être la devise de Marilou depuis que son projet Trois fois par jour a pris son erre d’aller. Elle garde la même philosophie avec la musique. «Je n’ai pas envie d’être dans un cadre, d’avoir des choses à rapporter à quelqu’un ou de me mettre de la pression. Je veux partager mon art, mais je n’ai aucune idée de ce qui s’en vient, et c’est la beauté de la chose. Dernièrement, j’ai partagé un avant-goût de mon clip, j’ai fait le montage moi-même, rien n’était prévu. Je fais ce que je veux, il n’y a pas de plan marketing. C’est tellement génial, j’adore ça!»
DES FANS ASSUMÉES
Marilou peut compter sur le soutien de ses filles, qui sont de grandes fans des chansons de maman. «Dans la voiture, elles veulent juste écouter maman. Ma fille Rose est tellement fière de la chanson Rosie, elle la chante constamment! Elle est aussi contente de voir son nom écrit dans l’écran de l’auto. Elles sont vraiment fans.»
Bien entendu, Jeanne, sept ans, et Rose, quatre ans, connaissent les chansons de l’album à venir par cœur. «Parfois, la gardienne m’appelle pour connaître la chanson que ma fille a chantée toute la journée. Je pensais que j’allais leur taper sur les nerfs, mais ce n’est pas du tout ça. Dernièrement, à l’école, on a demandé à ma fille qui était sa chanteuse préférée, et elle a répondu: “Maman.”»
UNE AUTRE VISION DE L’AMOUR
En attendant la sortie de son album, Marilou présente actuellement une nouvelle série documentaire, Autrement dit: en amour, sur ICI Tou.tv. «Durant le tournage de la série Autrement dit: en affaires, l’année dernière, je me suis rendu compte que l’échec était juste humain, pour moi. Les échecs professionnels ne sont pas tant que ça des échecs; ce n’est ni dramatique ni grave. Je me suis alors dit qu’il y avait quelque chose à faire avec l’amour, avec le côté humain et spirituel.»
L’idée de départ de cette série était de trouver la réponse à la question, toute simple en apparence: c’est quoi, l’amour? «Personne n’est capable de faire une phrase concise avec une virgule et un point pour expliquer ce que c’est. Qu’est-ce que l’art d’aimer? Comment on fait pour aimer, mais aussi pour être aimé? Et pourquoi quelque chose qui semble inné est aussi difficile? Pourquoi il n’y a pas d’école de l’amour? Je voulais parler de tout ça sans cynisme ni idéalisme, mais y aller concrètement dans le sujet en parlant avec des psychologues, des thérapeutes, des gens qui ont vécu des expériences, et en faire une définition.»
Elle s’est finalement aperçue qu’il n’y a pas qu’une seule définition de l’amour. «La phrase que je rêve d’avoir n’existe pas vraiment. Mais plusieurs éléments mis ensemble me font réaliser que l’amour n’est pas juste une émotion. C’est un sentiment qu’on doit obligatoirement transmettre par des actions. L’amour se fait dans les actes, comme être dans l’engagement, faire des choix... Et l’amour est un cheminement de deux personnes.»
Surtout, l’éducation et la culture ont influencé notre vision de l’amour, pas toujours de manière positive ou réaliste. «Dans la série, Rose-Marie Charest explique que, dans les contes de fées, la relation commence quand le conte se termine. C’est intéressant, car il n’y a pas de relation. On s’imagine qu’une relation amoureuse, ce sont les balbutiements, comment l’autre me fera me sentir, mais ce n’est pas la réalité. On est dans l’idéalisation de la relation à travers ces contes. Mais l’amour n’est pas quelque chose de facile. Et, comme dans toute chose, il n’y a rien de plus valorisant que le travail. Réussir sa relation amoureuse par le travail, je pense qu’il n’y a rien de plus satisfaisant.»
DES RÉFLEXIONS PERSONNELLES
En se confrontant aux histoires et aux commentaires des intervenants de la série, Marilou a réalisé que la fin d’une histoire n’est pas forcément un échec. «Une séparation est une relation qui se transforme. Ce n’est pas la même chose avec les pères de mes enfants dans la mesure où on a un enfant qui nous lie, mais les chums que j’ai eus avant, je n’ai plus aucun contact avec eux. Quand on est parents, la relation se transforme, et c’est réparateur pour les enfants. J’essaie de moins voir ça comme un échec. Mais quand on brise sa famille nucléaire, ça reste toujours un deuil énorme.»
Sa vision personnelle de l’amour a complètement changé suite à ces échanges. «Je dirais qu’elle s’est raffinée. J’ai surtout pris conscience de mes patterns, de mes travers... José Gaudet dit notamment qu’il faut prendre la responsabilité qui nous revient quand on se sépare; il faut comprendre ce qu’on ne veut pas refaire dans une autre relation. Ça m’a fait réaliser beaucoup de choses. J’ai fait tellement d’erreurs dans mon parcours amoureux que je trouve bien de m’en rendre compte et d’avancer.»
Marilou pense même être une meilleure amoureuse depuis qu’elle a fait cette série. «J’avais, par exemple, beaucoup d’attentes envers mes conjoints dans le passé, comme combler un certain vide, mais je sais maintenant que ce n’est pas à l’autre de le combler. Il y a plein de petites et grandes choses qui vont faire de moi une meilleure amoureuse, c’est certain.»
NOUVEAU STATUT
Multientrepreneure, Marilou continue de gérer activement sa compagnie Trois fois par jour. «Il y a toujours plein de choses qui se passent. Les travaux de l’entrepôt seront bientôt terminés, je vais avoir mon premier bureau fermé depuis 10 ans. Avec tous mes projets, j’avais besoin d’avoir mon espace. Je me sens comme une femme d’affaires, avec mon bureau dont je peux fermer la porte.»
Pour arriver à mener de front toutes ses activités, elle fait confiance à son équipe. «Je participe à tout ce qui est créatif, mais je ne m’occupe pas du reste, sauf s’il y a des problèmes. Mon implication au quotidien est moindre que les gens le pensent. Mais ma vie a toujours été comme ça. Je trouve que c’est un don de pouvoir penser à des négociations avec Desjardins tout en réfléchissant aux prochains carnets, aux prochains sujets de série, à l’activité que je dois aller faire dans la classe de ma fille... C’est comme ça que je fonctionne. Il faut que ça bouge tout le temps.»
Les chansons de Marilou sont disponibles sur les plateformes d’écoute.
La série Autrement dit: en amour est offerte sur ICI Tou.tv.
Et on retrouve ses recettes et ses produits sur Trois fois par jour.