Marilou Morin rêvait depuis longtemps de jouer une «poquée» comme Kim dans Alertes
Nathalie Slight
Cet hiver, nous pouvons voir Marilou Morin dans deux séries, soit en sergente-détective dans Indéfendable et en mère poquée dans Alertes: deux rôles extrêmement différents, bien loin de la femme, comédienne et maman épanouie qu’elle est dans la vie!
• À lire aussi: Les nouvelles intrigues de la 4e saison d’Alertes seront angoissantes
Marilou, tu incarnes l’enquêtrice Maryse St-Gelais dans Indéfendable. S’agit-il de ton premier rôle de sergente?
Oui! Avant que la série ne soit en ondes, j’ai auditionné pour le rôle de Marie-Anne. Ça n’a pas fonctionné, mais la production m’a rappelée quelques mois plus tard pour m’offrir le rôle de la sergente-détective. Moi qui suis fan de séries d’enquêtes depuis toujours, j’ai pris ça comme un superbe cadeau. En plus, c’est un magnifique personnage, loin des clichés.
Que veux-tu dire?
La plupart des policières qu’on voit dans les séries télé portent peu de maquillage et un chignon sur la tête. Maryse, elle, se maquille et se coiffe avant d’aller travailler. Elle est coquette, mais ça ne l’empêche pas d’être super efficace. La féministe en moi est très heureuse de représenter une femme à la fois forte et ultra féminine.
Comment t’es-tu préparée à incarner une policière?
Juste le fait d’avoir mon insigne et un fusil à la ceinture, ça change ma démarche et ma confiance en moi. Ce ne sont pas que des accessoires, ce sont des symboles puissants. Lorsque j’étais enfant, je n’ai jamais joué à la policière, mais j’avoue qu’il y a quelque chose d’amusant à parler dans le CB de l’autopatrouille ou à interroger des suspects.
As-tu suivi une formation pour savoir comment mener des arrestations?
Non. Comme Maryse St-Gelais est sergente-détective, ce n’est pas elle qui passe les menottes aux criminels. Par contre, si j’ai à dégainer mon fusil ou à me déplacer sur une scène de crime, je peux poser des questions aux figurants qui m’entourent sur le plateau, puisque ce sont pour la plupart des policiers à la retraite ou de véritables policiers qui profitent de leurs journées de congé pour venir faire de la figuration sur la série.
Nous pouvons aussi te voir présentement dans une importante intrigue de la série Alertes!
Je rêve, depuis ma sortie de l’école de théâtre, d’incarner une droguée, une poquée, une mal engueulée, une tout croche. J’ai déjà auditionné pour ce genre de rôle dans le passé, sans succès. Cette fois, à mon grand bonheur, j’ai décroché le rôle de Kim. Vous n’avez pas idée à quel point j’ai eu du plaisir à tourner ça!
Comment as-tu trouvé l’expérience de te glisser dans la peau d’une méchante?
Attention, elle n’est pas méchante! Kim est une femme qui a manqué d’outils dans la vie et qui a multiplié les mauvais choix. Elle doit conjuguer avec un trouble de personnalité limite, pour lequel elle n’est pas bien médicamentée. Avant de l’interpréter, je me suis renseignée sur cette maladie mentale, j’ai regardé des vidéos et des documentaires. Je me demandais comment la jouer, puisque le TPL est invisible. On peut croiser quelqu’un qui en est atteint sans le savoir!
Et qu’est-ce qui est ressorti de tes recherches?
Des petits détails. Par exemple, les gens vivant avec un trouble de personnalité limite sont prompts à réagir, ils ont des réactions vives. Pour le reste, le département costume-coiffure-maquillage a fait toute la différence sur le plateau d’Alertes. Le matin, j’arrivais sur la chaise de maquillage toujours un peu plus belle que lorsque je repartais vers le plateau de tournage! (rires)
Est-ce que ça te dérange de t’enlaidir pour incarner un personnage?
Pas du tout. Au contraire, j’adore ça! Quand je croise un miroir durant le tournage, et que ça me prend quelques secondes pour réaliser que la fille cernée et maganée, c’est bel et bien moi, je trouve ça vraiment tripant! Kim est impliquée dans une intrigue où sa fille disparaît et qu’une alerte Amber est déclenchée.
Tu as donc joué avec une enfant.
La petite fille qui incarnait mon enfant dans Alertes est impressionnante à voir aller sur un plateau de tournage. Elle peut jouer une scène super trash et faire des blagues entre les prises. On voit qu’elle aime jouer, qu’elle le fait pour les bonnes raisons, qu’elle est bien entourée. Elle est tellement dans la vérité que c’est hyper facile de jouer avec elle.
Est-ce par contre moins facile pour ton cœur de mère de devoir jouer des scènes déchirantes avec un enfant?
Absolument. Mais au moins, je sais où aller puiser les émotions de mon personnage. Même si Kim est une tout croche, on s’attache à elle, parce qu’elle vit de la détresse. Ce personnage me fait passer de la violence à la fragilité et à la tristesse. Il s’agit vraiment d’un superbe défi.
Tes enfants ont-ils le même âge que ta fille dans la série?
Non, ils sont un peu plus jeunes: Henri a neuf ans et Marlow, trois ans. Jusqu’à tout récemment, j’étais persuadée que mes fils ne seraient pas intéressés par le métier de comédien, mais mon plus grand fait du doublage et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il nous demande de passer des auditions pour incarner des personnages à la télévision.
Comment a-t-il commencé le doublage?
Mon chum, le comédien Lucien Bergeron, fait du doublage et il a appris que le directeur d’un projet sur lequel il travaillait cherchait une voix de petit garçon. Après cette première expérience qui s’est hyper bien déroulée pour Henri, d’autres contrats de doublage ont suivi. Il a un esprit cartésien, il aime jouer aux échecs, il adore les mathématiques. Jusqu’à ce qu’il commence le doublage, il n’avait jamais exprimé son côté artistique et, à notre grande surprise, il a beaucoup de plaisir à découvrir cet univers.
Et toi, quand tu ne travailles pas, quelles sont tes passions?
Ma famille, bien sûr! Mais sinon, je pars sur des bulles créatives. Par exemple, je me suis lancée dans la fabrication de tapis. C’était tout d’abord pour moi, mais j’en ai vendu quelques-uns. Un autre exemple: le matin, je prends mon café en photo et je dessine par ordinateur une image inspirée de la forme de la mousse de lait. J’ai aussi eu une passe où je transformais mes amis de gars en drag queens, parce que j’adore le maquillage extravagant! Toutes mes passions me permettent d’exprimer ma fibre artistique.
Tes fils ont-ils hérité de cette fibre?
Pas du tout! Lorsqu’on s’installe pour faire un bricolage, après 10 minutes, je me retrouve toute seule à finir mon œuvre! (rires)
Indéfendable, du lundi au jeudi à 19 h, à TVA.
Alertes, lundi 21 h, à TVA.
Sans rendez-vous, mercredi 21 h, à Radio-Canada.
Marilou est la marraine du 27e Festival international du film pour enfants de Montréal (FIFEM), qui se tiendra du 2 au 10 marsé