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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Tentative de meurtre d’une «extrême brutalité»: 21 ans de taule pour s’être acharné sur l’ex-propriétaire d’un hôtel

Patrice St-Amand fait encore aujourd’hui preuve d’une «absence d’empathie», selon le tribunal

Patrice St-Amand, vu ici au palais de justice de La Tuque, a écopé de 21 ans de pénitencier pour avoir détruit la vie de la propriétaire d’un hôtel en Mauricie lors d’une attaque d’une «extrême brutalité».
Patrice St-Amand, vu ici au palais de justice de La Tuque, a écopé de 21 ans de pénitencier pour avoir détruit la vie de la propriétaire d’un hôtel en Mauricie lors d’une attaque d’une «extrême brutalité». Capture d'écran, TVA Nouvelles
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Photo portrait de Laurent Lavoie

Laurent Lavoie

23 avril à 16h27
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Un homme a écopé de 21 ans de pénitencier pour avoir détruit la vie de la propriétaire d’un hôtel en Mauricie lors d’une attaque d’une «extrême brutalité».

«Depuis la commission des crimes, il ne démontre aucune conscientisation à l’égard du tort causé aux victimes et à la collectivité», a résumé le juge Simon Ricard, en scellant le sort de Patrice St-Amand, mercredi, au palais de justice de La Tuque.

Le juge a ensuite souligné l’«absence d’empathie» et la «déresponsabilisation» du criminel, qui avait été reconnu coupable de tentative de meurtre.

Patrice St-Amand a fait preuve d’une «extrême brutalité» dans la nuit du 3 janvier 2020, à Parent, une petite communauté d’à peine 400 âmes.

L’homme de 47 ans s’était rendu avec un ami dans un relais de motoneigistes pour célébrer le Nouvel An, mais il avait dû partir en raison de son comportement «désagréable», d’après le jugement.

St-Amand, alors sous l’effet de champignons magiques et d’alcool, a poursuivi son chemin jusqu’à l’Hôtel Central de Parent.

Sylvie Lachapelle a été rouée de coups au visage par Patrice St-Amand, en janvier 2020. Il a été condamné pour tentative de meurtre et a écopé de 21 ans de taule.
Sylvie Lachapelle a été rouée de coups au visage par Patrice St-Amand, en janvier 2020. Il a été condamné pour tentative de meurtre et a écopé de 21 ans de taule. Photos fournies par le tribunal

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«À cet endroit, le délinquant profère des menaces de mort à des clients, il menace aussi de retourner au relais de motoneigistes duquel il a été expulsé pour y mettre le feu», relate le tribunal.

Dépassée, la serveuse au bar fait appel à la propriétaire de l’établissement, Sylvie Lachapelle.

Scène d’horreur filmée

Elle a tenté de le calmer, mais St-Amand a frappé son verre sur le comptoir et a poussé Mme Lachapelle.

«Successivement, il lui assène un coup de poing au visage qui la fait tomber au sol à travers les tabourets devant le comptoir du bar, pour ensuite la frapper à coups de pied au visage. Au total, il la frappe à 21 reprises», relate le jugement du juge Ricard. Il vise la tête.»

Bien que deux témoins aient tenté d’intervenir, St-Amand a poursuivi son assaut.

Sans l’image de caméras de surveillance, «il aurait été difficile sur la base des seuls témoignages des gens présents de percevoir et de réaliser la violence inouïe et tout l’acharnement dont a fait preuve le délinquant», indique le tribunal.

Une caméra de surveillance a capté la scène où Patrice St-Amand s'est acharné sur la victime.
Une caméra de surveillance a capté la scène où Patrice St-Amand s'est acharné sur la victime. Captures d’écran courtoisie de la cour

Laissant Sylvie Lachapelle pour morte, Patrice St-Amand a quitté les lieux pour aller mettre le feu au relais de motoneiges.

Il l’a déclenché où le bois de chauffage était entreposé, tout près du dortoir. Une intervention rapide a limité les dégâts.

Marquée à jamais

Quant à Sylvie Lachapelle, sa vie a basculé à jamais. Elle a dû vendre son hôtel. Elle souffre notamment de dépression et de maux de tête. Sa douleur est parfois si forte, «qu’elle aurait préféré mourir» à l’hiver 2020.

«Les conséquences du crime qu’elle vit encore à ce jour ont aussi affecté son mari, qui, pendant les procédures judiciaires, est décédé», a détaillé le juge Sicard.

Le visage de la victime, Sylvie Lachapelle
Le visage de la victime, Sylvie Lachapelle TVA NOUVELLES/AGENCE QMI

«St-Amand lui a enlevé son sentiment de sécurité. Vivre à Parent, à plus de deux heures des secours, n’est plus possible. Elle doit vendre sa maison et déménager», a ajouté le magistrat, en honorant la résilience de la survivante.

Patrice St-Amand a été déclaré délinquant à contrôler. Il devra se soumettre à une période de surveillance en communauté de 10 ans à sa sortie de taule. Sur sa peine de 21 ans, il lui reste 15 ans à purger, en raison de sa détention préventive.

– Avec la collaboration d’Erika Aubin

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