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Culture

Marie-Claude Barrette revient sur son année éprouvante

Photo : Julien Faugere / TVA Publications
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Daniel Daignault

2023-11-29T11:00:00Z
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Après une année remplie de défis à la maison comme au travail, Marie-Claude Barrette confie ressentir un grand sentiment de liberté. Plus question de reporter les projets qui l’intéressent. Pour elle, c’est maintenant que ça se passe.

Photo : Julien Faugere / TVA Publications
Photo : Julien Faugere / TVA Publications

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Marie-Claude, comment te sens-tu après cette année au cours de laquelle tu as vécu le décès de ta mère et la fin de ton émission?
Je vais mieux. Au cours de l'été, j'ai eu le temps de prendre du recul. J'ai passé du temps avec ma famille et mes amis. Je me suis reposée; j'en avais grandement besoin. J'étais beaucoup plus fatiguée que je ne le pensais. Le deuil d'une mère ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut apprivoiser l'absence.

En quoi cette année t'a-t-elle changée?
C'est étrange à dire, mais je me sens plus libre que jamais. Après plus de 25 ans a avoir une charge mentale congestionnée, je réalise qu'elle est maintenant réduite au minimum. Mes enfants sont autonomes. Nous avons une relation qui s'apparente à celle de très grands amis. Mario est un père sensible. Disons que dès qu'il y a quelque chose qui ne va pas, on se rassemble vite, on se soutient entre nous. Ils ont été extraordinaires avec moi, ils croient en mes capacités. Quand je leur parle de mes projets, ils embarquent.

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Comment Mario a-t-il réagi à la fin de ton émission?
Au début, il a été étonné et déçu. Il savait que j'allais rebondir. Il a vraiment été de bons conseil. Il avait hâte que je me repose après la fin de l'émission.

Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

Et maintenant, tu redécouvres une certaine liberté et légèreté?
Oui, et ce sentiment m'a tellement marqué dans ma vie! Là, je suis rendue ailleurs, et je pense que toutes les femmes ont besoin de sentir que leur charge mentale s'allège au fil du temps. L'amitié prend beaucoup de place dans ma vie — j'ai surtout des amies filles —, et mon constat est qu'en vieillissant, on devient vraiment bienveillantes les unes envers les autres. C'est peut-être la ménopause, qui est terminée pour moi, qui fait ça, mais il y a ce sentiment qu'il faut qu'on s'entraide. Et, pour répondre à ta question, effectivement, le temps devient de plus en plus précieux. J'en ai peut-être pour 15 ans, je ne sais pas, à être en forme et me permettre de faire ce que je veux. On voit plein de gens pour qui bascule après un rendez-vous chez le médecin. Alors, je n'ai pas peur de foncer, et si ça ne marche pas, ce n'est pas grave, parce que je sais que ça va m'amener ailleurs.

Et ta famille, tes enfants?
On n'est pas une famille fusionnelle, dans le sens qu'on ne se voit pas tous les jours. Mais, dès qu'il y a une occasion, tout le monde arrive et on se retrouve autour de la table. Je pense que c'est ça, aussi, qui me permet d'être libre, parce qu'il n'y a rien qui accroche, tout va bien. Ça amène de la liberté quand il n'y a pas d'irritant. Parfois on s,obstine sur des affaires, c'est sûr, et on a appris très tôt à nos enfants à faire valoir leurs idées, à s'obstiner avec des arguments, pas juste des émotions.

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Il y a combien de temps que vous êtes ensemble, Mario et toi?
Ça fait déjà 33 ans qu'on s'est rencontrés. Mario, c'est la stabilité. Moi, je suis très spontanée. Je peux décider une journée de peindre un mur, ou j'ai une idée pour autre chose, et c'est là que ça se passe. Ça va vite dans ma tête, et si j'ai besoin de quelque chose, je vais le chercher, je n'attends pas à Noël. Mario, lui, va attendre à Noël. C'est vraiment quelqu'un de stable, qui ne pogne jamais les nerfs, il garde plus les choses en dedans. Ça me fait du bien et ça me calme.

Tu es active! Cette façon d'être sera-t-elle toujours présente chez toi?
En fait, je ne pense pas m'ennuyer un jour, parce que j'ai toujours quelque chose à afire. Mario, lui, a des passions comme la pêche, le golf, et je trouve ça beau de le voir avec ses chums. Il ne se le permettait pas avant, et il le fait maintenant, alors que moi, je me suis toujours permis d'aller à la rencontre de mes amies. Je trouve qu'il s'émancipe. C'est bon de le voir comme ça, dans la cinquantaine, à faire des activités de son côté. Ça lui fait du bien de ne pas toujours s'obliger à tout faire à deux ou en famille. Tu vois, quand je parle de spontanéité, je suis partie une semaine l’an passé avec ma fille Angela à Paris. On s’est rendu compte qu’on tombait en vacances en même temps, alors que tout le monde travaillait. On a acheté nos billets la même journée et on est parties le lendemain. Ça, il faut en profiter quand on peut le faire. C’est ce que j’aime de la vie, quand elle se crée devant toi sans qu’on ait à attendre des années, vivre les choses quand on peut les vivre. 

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Photo : Julien Faugere
Photo : Julien Faugere

Tu as donc moins de préoccupations par rapport à la famille?
Oui, et je ne suis plus proche aidante non plus. Être proche aidant, c’est très prenant sur le plan de la charge mentale. Les enfants, on les conduit à l’autonomie, et quand on accompagne un parent, on le conduit à la fin de sa vie. C’est une convergence qui est parfois difficile. Mais là, mon père va bien, j’ai vraiment besoin que tout mon monde aille bien et c’est une belle période en ce moment. Je sens que mes piliers sont solides. J’ai toujours fonctionné par étapes dans la vie et là, mon but est d’en commencer une nouvelle.

Notamment avec un nouveau projet?
Oui, d’abord, le jeu Ouvre ton jeu va être en vente partout au Québec au début de décembre, et il est déjà disponible en ligne. On s’est associés à Randolph (une entreprise québécoise spécialisée dans les jeux de société et divertissements). 

Avec toutes les entrevues faites pour ton balado, qu’as-tu appris sur toi?
Je pense que j’ai appris à être plus douce. On a parfois l’impression qu’on vit des choses et que c’est gros, mais quand on entend parler les autres, on réalise qu’on est tous pareils, qu’on vit tous des moments de culpabilité. On se demande si on en fait assez pour nos enfants, il y a des zones d’inconfort, des moments où on se demande si on a fait le bon choix. Et quand on écoute les histoires des autres, il y a toujours un bout où on se ressemble. On a des périodes de doute, ça fait partie d’un cheminement, et on réalise qu’on n’est pas seuls à vivre ça.

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Est-ce qu’il y a une frontière entre ta vie personnelle et ta vie professionnelle?
Aucune barrière! J’ai la chance de faire ce que j’aime, dans la vie, et ce qui me passionne, c’est l’humain. Tout ce que je lis, regarde et entends, je veux le partager.

Que veux-tu partager?
Mon premier souhait, c’est d’être là pour les femmes. Plus je vieillis et plus j’entends les questionnements de jeunes et de moins jeunes. J’ai envie d’offrir les outils pour se sentir moins coupable, accepter qu’on n’est pas parfaite, s’en mettre moins sur les épaules. Je suis porte-parole de Mémo-mamo, qui met de l’avant le Programme québécois de dépistage du cancer du sein, soit une mammographie aux deux ans pour les femmes de 50 à 69 ans. Plusieurs ne prennent pas le temps de poser ce geste, alors qu’elles le feraient pour un membre de leur famille. J’ai vraiment une grande tendresse pour elles. On doit apprendre à se choisir, et penser à soi.

Parle-moi du MarieClub!
C’est ma plateforme de contenus qui va être accessible par mon nouveau site Web, marie-claude.com. Il y aura les spécialistes que je recevais à mon émission et les gens vont pouvoir regarder des capsules. Par exemple, avec la psychologue Rose-Marie Charest, il sera question des quatre composantes de l’amour. On a fait la même chose avec Lory Zephyr, qui nous parle de la famille, Jean-François Chicoine et Jacques Nantel seront là aussi.

Donc, beaucoup de sujets qui te parlent et qui intéressent aussi les gens à qui tu t’adresses...
Exactement. Ça fait des années que je souhaitais avoir un club de lecture. On va avoir un livre chaque mois. Le club de lecture est composé de Maude Guérin, Guylaine Tremblay et Sophie Prégent. Il y aura aussi une entrevue chaque mois, et la première que j’ai faite est avec Kim Thúy. J’y aborde plusieurs thèmes, par exemple les choses significatives dans sa vie et ses plus grandes leçons de vie.

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En somme, les gens pourront y retrouver ta signature?
Tout à fait. Ce n’est pas de la croissance personnelle parce qu’on parle vraiment de tout, notamment comment désamorcer ce qui est difficile et une foule d’autres sujets. Il y aura des affaires drôles et d’autres qui le seront moins, comme le Mois des bébés plantes, dont je suis ambassadrice avec Mélanie Grégoire. Pendant ce mois, c’est sûr que le MariClub va en être teinté. C’est la phase 1 du projet qu’on a lancé le 22 novembre. La ligne directrice, c’est l’humain dans tous ses états. Le volet numérique apporte une proximité avec le public. Plus tard, j’aimerais créer des ateliers notamment, mais toujours avec mes spécialistes. Moi, ma force, c’est d’être une courroie de transmission, de m’entourer des meilleures personnes pour ce dont les gens ont besoin. Finalement, mon rôle est d’être leur porte-parole auprès de ces spécialistes, de bien les choisir, et d’aller au fond des sujets avec eux.

Par ailleurs, tu travailles présentement sur un projet avec Jeannick Fournier. Parle-moi de cette collaboration.
Je l’ai rencontrée sur le plateau de Marie-Claude. Ce fut un coup de cœur. Quelque temps après l’émission, elle m’a demandé de lui écrire une chanson sur la musique de Mario Campanozzi. J’ai accepté, et ça a donné une pièce intitulée Ma raison de vivre. Jeannick me fait du bien. C’est doux, comme amitié.      

Pour tous les détails sur le MarieClub, consultez le site marie-claude.com.
Pour plus en savoir plus sur la campagne Mémo-Mamo.

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