Marie-Christine Proulx quitte la radio après plusieurs années
Carolyn Richard
L’animatrice Marie-Christine Proulx s’est lancée dans l’aventure de l’écriture avec un premier livre jeunesse qui a déjà trouvé son public. Le projet de L’Incroyable Marine et l’anxiété de performance lui a même procuré le bonheur et la fierté de voir ses enfants s’impliquer.
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Marie-Christine, tu quitteras la radio après plusieurs années en ondes. C’est un gros changement.
C’est vrai, et pour la première fois en presque 15 ans, je n’ai pas de mandat précis qui m’attend à l’automne à temps plein. Avec mes contrats en télé et en radio, je me lève à 3 h du matin du lundi au vendredi depuis 14 ans. Ça ne me dérange donc pas trop de voir que, devant moi, il y a un automne qui va se vivre avec un horaire plus régulier. Il est temps que je me mette sur le même réseau horaire que ma famille. Mes enfants vieillissent, ils ont 8 et 10 ans, ils n’ont plus envie de se coucher à 20 h comme moi. (rires)
As-tu quelques projets professionnels en tête?
J’en ai déjà quelques-uns pour l’automne et je trouve ça parfait. Mes dernières années se sont passées à la radio, mais j’avoue que faire de la télévision me manque beaucoup, alors j’aimerais une combinaison des deux. J’ai envie de toucher à plein de choses et j’ai aussi le désir de faire des documentaires, donc on verra.
Et avec la parution de ton premier livre, L’incroyable Marine et l’anxiété de performance, peut-être feras-tu un peu d’écriture?
Absolument! L’écriture est quelque chose de nouveau pour moi, je n’avais jamais fait ça.
D’où est venue l’idée? Était-ce un rêve que tu caressais?
Non, pas du tout. Je n’aspirais même pas à écrire quelque chose un jour. Il y a quatre ans, une maison d’édition m’avait lancé l’idée de faire un livre jeunesse, mais ça ne me disait rien à l’époque. Mes enfants étaient plus jeunes, alors le timing n’était pas bon. Puis, récemment, elle m’a relancée. Je faisais de la radio avec Alex Perron, et je lui ai demandé conseil. Il m’a simplement dit: «Vas-y donc! Tu vas toucher à quelque chose de nouveau et tu vas avoir du fun.» Il avait raison. J’ai donc accepté, et... quelle belle expérience ç’a été!
D’où t’est venu le sujet?
Il a fallu que j’y réfléchisse, car je n’avais pas une douzaine d’idées en tête. Je ne suis quand même pas Simon Boulerice! (rires) Après réflexion, et surtout après avoir discuté avec quelques enseignants pour comprendre un peu la réalité des jeunes d’aujourd’hui, ce qui revenait souvent, c’était les enjeux auxquels ils font face.
Pour les jeunes d’aujourd’hui, c’est vraiment différent d’il y a 30 ou 40 ans...
Oui, il faut dire qu’avec toute la technologie disponible, ils sont grandement ouverts sur le monde. Le projet est donc né à partir de là. Ensuite, l’éducatrice Marie-Michèle Nadeau s’y est jointe. À seulement 26 ans, elle a une vision incroyable de la réalité des jeunes. C’est vite devenu une formidable collaboration.
Pourquoi as-tu voulu collaborer spécifiquement avec cette éducatrice?
Marie-Michèle a enseigné à ma fille dans sa deuxième année et j’ai eu un coup de cœur pour elle. J’aime sa vision de l’éducation. Elle était en feu quand je lui ai parlé de ce projet. Elle m’a fourni plein de détails importants et approfondis. J’ai vite compris que ça fonctionnerait tout de suite entre nous.
Vous risquez de toucher un point très fort avec ce sujet. As-tu commencé à recevoir des messages de jeunes ou de parents?
Oui, tellement! Le livre est sorti en avril et, déjà, j’ai reçu des messages de parents qui me disent que notre ouvrage les aide à comprendre certaines choses. En toute humilité, je peux donc dire: mission accomplie! En fait, ce livre et tous ceux de la série L’incroyable Marine qui suivront ont deux objectifs bien précis: encourager la lecture chez l’enfant en premier puis, quand il a terminé de le lire, devenir un outil pour les parents qui veulent ouvrir la discussion sur le sujet abordé.
Tes enfants ont-ils contribué à l’écriture du livre?
Absolument! Comme j’écrivais ce titre pour leur groupe d’âge, c’est presque devenu un projet de famille. Emma a assisté à toutes mes réunions avec Marie-Michèle, car elle la connaît bien, mais en plus, elle nous donnait des idées précises qui nous ont vraiment aidées. En ce qui concerne Thomas, on a testé auprès de lui le langage du livre pour s’assurer que son groupe d’âge comprenait bien les termes.
Ils ont dû éprouver une certaine fierté en tenant le livre entre leurs mains...
Tellement! Quand on a reçu la boîte de livres à la maison, ils se sont retirés avec un exemplaire chacun. Ce jour-là après l’école, pas de tablette: ils avaient les yeux rivés dans L’ incroyable Marine et l’anxiété de performance. J’étais émue! Et quand ils ont apporté leur livre à l’école, ils étaient fiers, c’était beau à voir. Même que mon fils m’a annoncé récemment qu’il en a fait tirer un dans sa classe. (rires)
Tu parlais d’une série; il y aura donc un deuxième livre?
Oui. Pour l’instant, on s’est limitées à cinq thèmes différents. Le deuxième sujet qu’on aborde, c’est l’acceptation de soi. C’est tellement important d’en parler! En fait, mon plus grand souhait pour la série L’incroyable Marine, c’est que nos livres se rendent dans les écoles. C’est pas mal le but de l’exercice.
Ça pourrait même aller plus loin...
Très honnêtement, je rêve que Marine évolue en dehors du livre, peut-être dans une série de dessins animés ou quelque chose du genre, qui sait?
Est-ce que l’anxiété de performance est quelque chose que tes enfants connaissent ou que tu as connu étant jeune?
Non, on ne connaît pas ça dans ma famille, mais j’en vois autour de moi. Même si un enfant ne fait pas face à cet enjeu, c’est certain qu’autour de lui, il a des amis qui y font face.
Ce livre t’aurait-il été utile ou pratique quand tu étais jeune?
Pratique, je ne sais pas, car je ne vivais pas d’anxiété de performance, mais je crois que j’aurais aimé les sujets, abordés de façon très naturelle. Mon père a été psychologue toute sa vie en interculturel, et je crois que si j’ai trouvé un grand plaisir à écrire ce livre, c’est parce que son métier m’a toujours fascinée. Je pense même que j’aurais pu être psychologue. J’ai une très bonne écoute et j’aime essayer de comprendre les problématiques, le pourquoi du comment, etc. Je crois en toute modestie qu’avec ces livres, il se peut qu’on fasse du bien à certaines personnes.
Le livre L’incroyable Marine et l’anxiété de performance, publié aux éditions Victor et Anaïs, est en vente partout. Le deuxième tome, qui porte sur l’affirmation de soi, sortira le 5 juin. Jusqu’au 16 juin, Marie-Christine anime Les lève-tôt à Rythme 105,7, du lundi au vendredi dès 5 h 25.
