Mort lors d’une intervention policière: une marche en mémoire du défunt
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Marianne Langlois
Une marche pacifique a été organisée dimanche après-midi, à Montréal, afin de rendre hommage à un jeune homme de 29 ans en crise qui a perdu la vie lors d’une intervention policière la semaine dernière.
«On a le droit de pleurer, mais on a aussi le droit de crier. On ne restera pas en silence [...] chaque fois qu’une personne de notre communauté meurt, c’est un échec pour toute la société!» s’est exclamée une proche d’Abisay Cruz lors d’un discours avant la marche.
C’est devant son logement de Montréal-Nord que des dizaines de personnes se sont recueillies. Tout comme lors de la vigie de la semaine dernière, une importante présence policière était visible à proximité du parc Ovila-Légaré.

Malgré le soleil qui brillait, la foule était silencieuse et l’ambiance était très lourde. Le Journal a tenté de discuter avec quelques personnes rassemblées sur place, mais nos demandes d’entrevue ont presque toutes été refusées.
Confiance
Seules deux femmes dans la vingtaine ont accepté de témoigner sous le couvert de l’anonymat, par crainte de représailles des autorités.
«C’est important pour moi d’être ici par solidarité et aussi parce que je travaille avec des jeunes du quartier puis je vois qu’ils n’ont pas confiance en la police. Il faut que les choses changent», a commenté la première d’entre elles.

«Ça n’a pas de sens, si tu as peur d’appeler la police quand tu es en difficulté, qui est-ce que tu vas appeler quand tu auras besoin d’aide?» a renchéri la deuxième femme rencontrée par Le Journal.
À la suite du décès de M. Cruz, le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) a déclenché une enquête afin de faire la lumière sur les circonstances entourant l’intervention.
Vigie masquée
Énormément de gens rassemblés souhaitaient masquer leur identité, plusieurs portant un couvre-chef et d’autres portant des cagoules.
Dès le début de la marche, des fumigènes roses ont été activés et des feux d’artifice ont retenti. La foule est demeurée relativement silencieuse malgré la demande initiale de faire du bruit.
«Allez, on lève le son. On ne reste pas en silence!» s’est exclamée une amie de la famille qui animait la manifestation.

Par la suite, plusieurs slogans ont été clamés, dont le mot shame, «honte» en anglais, qui a été répété à plusieurs reprises.