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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Marchand part à la chasse aux idées ambitieuses

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Photo portrait de Karine Gagnon

Karine Gagnon

2023-03-16T04:00:00Z
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Copenhague, capitale mondiale de la mobilité active, Malmö, prototype de ville durable, et Helsinki, pionnière de la lutte contre l’itinérance : pour sa seconde mission à l’étranger, du 22 au 31 mars, le maire Bruno Marchand fait le pari de s’inspirer des actions les plus ambitieuses.

Critiqué pour ses déplacements à l’extérieur – il poursuit l’objectif d’en faire trois par année –, Bruno Marchand n’est pas différent des autres maires des grandes villes. 

La diplomatie des villes est devenue un incontournable, selon de nombreux chercheurs. Les villes ont la réputation d’amener souvent des solutions efficaces à des enjeux complexes, et traitent plus rapidement entre elles. Pour exercer cette forme de diplomatie, s’inspirer des meilleures pratiques et nouer des contacts, il faut cependant se déplacer. Ça aussi, c’est incontournable. 

« L’enjeu avec les voyages, c’est que les gens ont l’impression qu’on va prendre ce qui se fait là-bas et qu’on va l’implanter ici sans jugement et sans adaptation. C’est pas ça », explique d’entrée de jeu Bruno Marchand en entrevue, concernant ce sujet. 

Le fait de se déplacer sur le terrain « ouvre des portes beaucoup plus rapidement », souligne le maire, cela permet de créer des liens et « de se mettre en mouvement et d’accélérer les choses en les rendant concrètes ». L’enjeu, à mon avis, sera de constater quels seront les résultats. 

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Aller plus loin pour le tramway 

L’élu effectuera un premier arrêt à Copenhague, où circulent plus de vélos que de voitures. L’ambition de M. Marchand, qui a déposé un plan en 2022, consiste à étendre le réseau cyclable. 

Des détracteurs lui reprochent de vouloir mener une guerre à l’auto, ce qu’il réfute. « Est-ce qu’on sera un jour Copenhague, c’est pas le but, précise M. Marchand, mais il faut se rappeler qu’il y a 50 ans, elle était pas si loin de ce que Québec est aujourd’hui. » Est-ce que Québec doit faire ces choix, dans quelle séquence et à quelle vitesse ? Ce sont des questions pertinentes.

Au sujet du tramway, Copenhague aura le sien en 2024 et Helsinki travaille sur de nouvelles phases. À cette étape où le projet de Québec est très avancé, il est clair que de s’intéresser à ces projets ne changera pas la réalisation, ni le tracé, ni les coûts à venir. 

Bruno Marchand en convient. Mais il compte prendre connaissance des mesures qui ont été prises lors de la construction. Il veut voir les moyens instaurés afin d’en réduire les impacts tant pour les citoyens que pour les commerçants. 

« On a des programmes, notamment en ce qui concerne les expropriations, mais est-ce qu’on peut les améliorer ? Ils sont plus avancés que nous autres, c’est énorme ce qu’on peut apprendre », fait-il valoir.

Itinérance zéro

Concernant la Finlande, le maire s’intéresse au fait que ce pays a cessé de voir l’itinérance comme une fatalité. M. Marchand a misé gros, en campagne électorale, en se positionnant en faveur de la vision Itinérance zéro. 

On sent sa volonté d’aller de l’avant et la Finlande lui donne raison. En offrant un toit et un accompagnement aux sans-abri, ce pays a réduit de manière spectaculaire le nombre d’itinérants.

D’autres maires se joindront par ailleurs à la mission, dont le président de l’UMQ et la mairesse de Granby. J’y vois un risque de diluer le message. On verra bien.

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